DU VRAI MERITE AVEC DES PRINCIPES D'EDUCATION HUITIEME ÉDITION TOME SECOND. A AMSTERDAM, 7.4 2. ppartientTRAITÉ DU VRAI MERITE, Ze POUR TOUS LES AGES ET TOUTES LES CONDITIONS. ap. Durfo au R Marine Recapitulation du premier Tome; des plaifirs E fuccès de ce Traité eft le pre- Je conviens avec ces Meffieurs, que je A pouvois m'épargner la peine d'amaffer des Nous avons de grandes obligations aux hommes habiles qui nous donnérent en 1732le Dictionnaire Univerfel. Ces Livres précieux contiennent la plus profonde érudition on n'en peut trop vanter l'utilité & la beauté mais ces grands Ouvrages ne font propres que dans le Cabinet. Cet inconvénient, auquel il eft impoffible de remédier, fait encore mieux fentir le mérite d'un Livre portatif dont on peut joüir en tout tems & en tous lieux. Il eft donc vrai qu'on enrichiroit beaucoup la République des Lettres, fi on réduifoit en petit une infinité de volumes immenfes, dont le précis fuffiroit pour: Finftruction de ceux qui fçavent lire. C'est für-tout à cette précifion que je me suis attaché; je laiffe une idée de nos meilleurs Ecrivains dans tous les genres, & fi j'avois été été bon paraphrafte: j'aurois fourni aufli aifément huit Volumes que huic Chapitres: mais Parler beaucoup & ne rien dire, Il fera toûjours des gens de mauvaise humeur, & des critiques de toute espéce: on fe fait honneur de n'être content de rien. Je veux préferver les jeunes gens de ce défaut : j'ai redoublé mes foins en leur faveur ; ils font mon principal objet. Peut-être aimeront-ils ou ma façon de penfer ou ma maniére d'écrire: Eh! pourquoi ne s'en trou. veroit-il pas un à qui je pourrois infpirer le defir de devenir homme de mérite ? & fi j'en trouve un feul, ne ferai-je pas bien vengé des cenfeurs? Mais il arrive tous les jours. qu'on rencontre fous fa main le fecond Tome d'un Ouvrage; on l'ouvre au hazard, & quand on tombe fur quelque endroit qui pique la curiofité, on eft fâché de n'avoir pas lu ce qui précéde. Je répéte donc ici pour ceux qui pourroient être dans ce cas, que dans le premier Volume je m'attache plus à l'efprit qu'au coeur dans celui-ci, plus au cœur qu'à l'efprit. J'ai rendu cette efpéce de divifion imperceptible, parce qu'il faut faire entrer la vertu dans l'ame à mefure que la raifon fe dévelope : cet heureux concert dépend en partie d'une bonne éducation. De-là vient que je la recommande fi fouvent dans tout mon Livre : c'est au pere à la procurer, au fils à en profiter. Je prends mon Éleve en fortant du Collége: je l'introduis dans le monde; mais je le conduis pas à pas & comme par la lifiére. |