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L'ÉNÉIDE

TRADUITE EN VERS FRANÇAIS.

TOME I.

TRADUITE EN VERS FRANÇAIS

AVEC DES REMARQUES

SUR LES PRINCIPALES BEAUTÉS DU STYLE

et

le texte latin en regard

PAR J. DELILLE.

TOME PREMIER.

PARIS

CHEZ L. HACHETTE

LIBRAIRE DE L'université ROYALE DE FRANCE

RUE PIERRE-SARRAZIN, 12.

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Voltaire a dit : « Si c'est Homère qui a fait Virgile, c'est son plus bel ouvrage. »

Suivons cette idée. Un des plus intéressans spectacles qu'on puisse observer, c'est l'impression du génie sur le génie. J'aime à me représenter le poète latin, au moment où il fit la première lecture de l'Iliade, plein de l'inspiration qu'il venait de recevoir, méditant un poème qui devait procurer aux Romains un nouveau triomphe sur la Grèce, évoquant de l'oubli Énée perdu dans la foule des guerriers troyens, si un nom cité par Homère peut être oublié; je me plais à voir ce jeune poète lisant au théâtre les premiers essais de son Enéide, enivrant la superbe Rome du récit de ses victoires, Auguste de celui de ses triomphes et de sa gloire; j'aime à voir le rival d'Homère accueilli par une acclamation générale, et faisant oublier aux Romains les représentations théâtrales, les gladiateurs et les pantomimes, pour jouir de la peinture de leurs brillantes destinées.

Une des qualités les plus indispensables de l'épopée c'est que le sujet en soit national. Les besoins de la vanité ne sont ni les moins sentis, ni les moins communs. Les peuples sont comme les particuliers et les familles, tous entendent avec plaisir l'histoire de leurs aïeux ou de leurs fondateurs; comme un enfant voit avec plus d'intérêt la maison paternelle et ses terres patrimoniales, que les plus belles possessions étrangères aussi les deux poèmes d'Homère ont-ils, sous ce rapport, un grand avantage. Celui de Virgile n'en a pas moins son sujet, comme national, est heureusement choisi. Les Romains étaient, au moins autant que les Grecs, flattés de leur origine, et de tout ce qui était favorable à leur orgueil généalogique. Le poète était en cela secondé par toutes les tra

T. I.

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