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Le Baron de Thugutt, Ministre Plénipotentiaire de l'Empereur à la Cour de Naples, ayant demandé et obtenu sa démission, Sa Majesté Impériale nomme, au poste vacant, le Comte de Rewisky, Ministre Plénipotentiaire à la Cour de Londres, qui sera remplacé par le Comte de Stadion, Ministre Plenipotentiaire à la Cour de Stockholm.

FRANCE.

De Versailles, le 27 juillet.

Le jeudi, 16 de ce mois, le Duc du Châtelet a remis au Roi sa démission de la charge de Colonel du régiment des Gardes-Françoises.

M. de Barentin, Garde-des-Sceaux de France, a remis au Roi sa démission de cette place.

Le Roi a pourvu de la charge de Secrétaire d'Etat de sa Maison, vacante par la démission de M. de Villedeuil Comte de Saint-Priest, Ministre d'Etat.

le

ASSEMBLÉE NATIONALE. Supplement à la onzième Semaine.

Il nous reste à donner, de la semaine précédente, les Séances du jeudi, vendredi et samedi. Voici le résumé des opérations et des débats de ces trois jours. Du 16 Juillet, au matin. M. Grégoire,

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Curé de Lorraine, a lu une Déclaration de la Noblesse du Bailliage de Chartres, qui permet à ses Députés d'opiner par tête.

M. le Président a observé qu'il recevoit tous les jours, et de divers Bailliages, des actes d'adhésion aux Arrêtés de l'Assemblée; que bientôt il n'y en auroit aucun qui ne donnât cette marque d'approbation aux Representans Nationaux, et qu'on devoit en faire lecture. Cette demande a été généralement approuvée. MM. Grégoire et le Chapelier ont lu celles de Versailles, d'Orléans, de Troyes et de Beaune. MM. le Chapelier et de Lally ont lu le Procès-verbal des 14 et 15 de ce mois.

M. l'Archevêque de Paris a fait le rapport de la manière dont la Députation de l'Assemblée a été reçue à Paris. Ce récit, attendu avec impatience depuis la veille, avoit attiré l'affluence dans la Salle.

M. Bailly a fait part à l'Assemblée qu'il avoit été élu, par acclamation, Maire ou Prévôt - des - Marchands de la ville de Paris; mais qu'il ne regarderoit son élection comme valable, que lorsqu'il auroit l'agrément de l'Assemblée nationale, à laquelle il vouloit toujours tenir par ses travaux et par son attachement respectueux.

M. Mounier a observé que la qualité de Député n'étoit point incompatible avec celle dont M. Bailly étoit revêtu. Il a ensuite fait le rapport de la réception faite à MM. les Députés par la ville de Paris, ajoutant que cette Capitale se proposoit d'ériger la statue du Roi sur les ruines de la Bastille.

M. le Président a demandé s'il falloit insé rer le récit de M. Mounier dans le Procèsverbal. On lui a répondu affirmativement et d'un consentement unanime.

Un Membre de la Noblesse a annoncé qu'une
grande partie de ce Corps rédigeoit une Dé-
claration qui seroit agréable à l'Assemblée,
et qu'il la supplioit de ne prendre aucune
délibération intéressante, avant la rentrée de
la Noblesse.

M. de Mirabeau a renouvelé sa motion au
sujet du renvoi des nouveaux Ministres, ce
renvoi devant être le sceau des promesses du
Roi. Après avoir développé son avis, il
senté un projet d'Adresse au Roi, que nous
a pré-
rapportons en substance.

Sire, nous venons déposer aux pieds
du Trône notre reconnoissance et l'hommage
que nous rendons à vos intentions. Le ren-

voi des troupes est un bienfait inestimable. Vous n'avez pas abandonné les rênes du Gouvernement dans le moment le plus difficile; vous avez été obligé de lutter contre les préferences et les habitudes, et il faut une grande et rare vertu. Pourquoi les Ministres nous ont ils fait acheter le bien que nous aurions tenu de votre bonté? Ils ont trompé Votre Majesté; ils se sont flattés de vous compromettre avec vos fideles sujets: Sire, où prétendoient-ils Vous conduire en portant des mains impies et sacrileges sur les Représentans de la Nation? Ils auroient viole la foi publique, et déshonoré votre règne. Ils nous ont calomnies; ils ont supposé que les Représentans de la Nation ne s'occupoient pas des travaux dont ils étoient charges; ils ont voulu nous dissoudre. Auroient-ils ignoré que la force. n'est qu'un brigandage, forsqu'on l'emploie pour lever les impôts? S'ils avoient pensé à la banqueroute, quel en eût été le résultat? La haine de l'autorité, le désespoir des Ci

toyens, les désastres les plus affreux; jugez, Sire, de l'avenir par le passé ; ils ont cherché à détruire le conseil de sagesse qui doit tou jours subsister entre vous et le Peuple; mais il suffit qu'ils aient mêlé votre nom aux calamités publiques, pour qu'il soit impossible d'accorder aucune confiance à un chef de justice, qui s'est montré l'ardent ennemi d'une Constitution, à des Ministres qui, contre l'intention connue de Votre Majesté, ont prodigué l'espionage contre ks François, Un Prince, ami de ses Peuples, ne doit pas être environné de leurs ennemis; quand vous son gerez au siége de la Capitale qu'ils ont voulu affamer.

M. le Président a annoncé les démissions de M. le Garde-des-Sceaux et de M. le Ma réchal de Broglie.

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M. de Clermont-Tonnerre a proposé une Députation au Roi, pour lui rendre compte de ce qui s'étoit passé à Paris, lui annoncer que le Peuple demandoit le renvoi de ses Ministres, le remercier au nom de la Nation, et lui apprendre que M. le Marquis de la Fayette avoit été nommé Commandantgénéral de la Garde Bourgeoise de Paris, et M. Bailly, Maire; enfin, supplier Sa Majesté de vouloir bien sanctionner la nomination de ces deux places.

M. de LallyoTolendal a vivement appuyé cette opinion, ajoutant que les vœux du Peuple ne seroient remplis que lorsque MM. de Breteuil et de Villedeuil seroient renvoyés, et M. Necker rentré en place.

M. de Mirabeau, a observé que toutes les personnes qui avoient mérité l'improbation publique, n'étoient pas comprises dans cette

Motion, et qu'il falloit revenir à celle de
M. Barnave, discutée précédemment.

M. de Clermont-Tonnerre a pensé qu'il
falloit suspendre toute délibération sur le
renvoi des Ministres, jusqu'à ce que l'on sût
s'ils avoient donné leur démission. Il a lu
ensuite la délibération que la Noblesse venoit
de remettre sur le Bureau. Elle porte que
tous les Membres s'unissent à l'Assemblée,
et y voteront, en attendant de nouveaux
mandats.

die

Cette Déclaration a été vivement applau ainsi que celle de la Minorité du Clergé, remise par M. le Cardinal de la Rochefou cauld, qui s'est réuni également.

A ce sujet, M. l'Abbé de Montesquiou a prononcé un Discours applaudi.

M. le Président a demandé que, sous le bon plaisir du Roi, l'Assemblée ordonne à tous ses Membres de porter une marque distinctitive. Cette Motion, approuvée par une partie de l'Assemblée, ne l'a pas été de la pluralité.

Un Préopinant a prié l'Assemblée de déclarer que tous les Députés de 1789 porteroient cette marque, toute leur vie.

Un Membre des Communes s'y est op-
pose. Le Bureau de Reglement, a-t-il dit,
oit examiné cette proposition, et l'avoit
rejetée.

M. Barnave a dit : « Les Représentans ont
assez prouvé qu'ils étoient des François fermes
et courageux: it ne convient donc pas, dans
un siècle de lumières, de proposer des déco-
rations qui ne seroient que des sources de
division. Il a ajouté que le Peuple s'étoit
réuni à l'Assemblée pour demander le rent
voi des Ministres; que pour les dénoncer, il

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