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envoyoient à Essonne un bâteau de poudre de traite pour y être rafinée; le bâteau étoit muni d'un passe-port, signé le Marquis de la Salle, en l'absence de M. de la Fayette. Le bâteau saisi et fouillé, jette l'alarme parmi le Peuple; il de-mande la tête de M. de la Salle. On a Soustrait cet Officier, Commandant en second de la Milice Parisienne, aux soupçons et au ressentiment publics, par des mesures vigoureuses prises à l'Hôtelde-Ville. Deux des Régisseurs des poudres MM. Lavoisier et le Faucheux ont failli être enveloppés dans cette anathème, et se sont retirés hors de Paris.

Nous ne pourrions mieux faire con noître la situation actuelle de cette Ca pitale, qu'en rapportant la Délibération suivante du District de Sainte-Opportune, le 5 Aoust.

L'Affemblée confidérant que les Arrêtés de divers Districts peuvent préfenter l'idée d'une autorité locale, & quelquefois même celle d'un pouvoir ifolé & indépendant de leurs co-Diftricts, a envifagé avec effroi les funeftes conféquences qui pourroient réfulter de femblables idées, qui, fi elles n'étoient détruites, divifcroient la Capita'e en foixante Républiques; & pourroient, dans un moment où tous les pouvoirs font brifés & la force publique abfente, produire des maux innombrables.

Elle penfe donc :

1°. Que les Diftricts n'étant qu'une foixantème partie de la Capita leurs voeux ne peu

vent acquérir force de loi, qu'autant qu'ils font adoptés par la pluralité des autres Districts. 2°. Que ce principe une fois pofé, les D ftricts doivent s'abstenir de porter leur vou particulier à l'Affemblée Nationale, parce que cette Augufte Affemblée re peut s'occuper que des vœux de la ville de Paris, & non de ceux de chacune de fes divifions.

3. Que du même principe il réfulte que les Districts doivent également s'abftenir de fa re publier & afficher leurs Arrêtés; & que s'ils le font, ils doivent au moins fe circonfcrire dans leurs limites refpectives, parce que ces Affiches multpliées mettent de la conf fion dans les idées du Peuple, & que l'impoffibilité de les lire toutes, le conduit à n'en lire aucune, même celles les plus néceffaires,

4°. Que dans ce moment où le châtiment des ennemis publics, & la conquête de la Liberté ont porté les efprits à la plus grande exaltation,. il est bien important de conferver ies vrais principes de la Liberté, de crainte que la licence n'arrive à fa fuite, & n'enfante des maux pires que ceux que nous avons détruirs.

5°. Que tous les bons Citoyens, que tous les Citoyens éclairés doivent concevoir que la fureté commune repofe fur leur feu'e vigilance, & le falut de la Patrie fur leur union; & que fi la difcorde pouvoit les égarer un jour, il en réfu'teroit une Ana chie, cent fois plus à redouter que tous les forfaits du D-fpo ifme.

6°. Que tous les efforts des amis de la Liberté fe ont fans effet, s'ils n'annoncent autant d'union pour la conferver, que nos ennem's en ont déployé & peuvent en déployer encore, pour nous en priver à jamais.

7°. Qu'en attendant l'organifatjon des Leis municipales, & de la force Militaire qui doit en

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être l'appui, le feul moyen d'affurer la tranquillité publique, de rendre à leurs travaux des hommes utiles, de voir revenir parmi nous ceux qui nous enrichiffent, de ranimer le commerce & l'induftrie, d'arrêter pour toujours les profcriptions arbitraires, de fonder enfin la liberté publique fur des bafes inébranlables, eft de réunir en un même contre nos forces & nos volontés, afin d'en former une maffe active & impofante, capable de réprimer la licence par-tout où elle voudroit parcitre,

8°. Que l'Affemblée générale des Représentans de la Commune, préfentement chargée de cette organisation & de l'Adminiftration provifoire de la Cité, doit être ce centre de pouvoir & d'activité, fans lequel rien de grand, rien d'unanime ne peut s'opérer.

9. Que cette Aff mblée resteroit fans fonctions & fans utilité, fi chacun des Districts retenoit l'exercice du pouvoir qu'ils lui ont confié.

10°. Que cet:e Affemblée, compofée de Membres choifis par toute la Commune, doit réu: ir la confiance de toas les Citoyens, & la réunir d'autant plus parfaitement, qu'ils fe font réfervé la faculté de les remplacer toutes les fois qu'ils le jugeront converable,

11. Que les Diftricts ne doivent point craindre de voir meconnoître par cette Affemblée le pouvoir qui réfide inconicftablement en eux parce que c'est le conftater que de le confier à des Repréfentans, chargés privativement de le faire fric

tifier.

12°. Que d'ailleurs les Membres actuels de cette Affemblée viennent de donner une preuve certaine de leur patriotifme, en demandant une augmentation de 60 nouveaux Re ́réfentans.

Cette demande, qui place la confiance publique fur une bafe plus étendue, prouve qu'ils font ca

pables de facrifier à l'intérêt pub'ic les confeils fecrets de l'amour-propre, & qu'ils méritent la confiance de leurs Concitoyens.

L'Affemblée du District a arrêté que cette Déclaration de fes fentimens feroit portée pas for Préfident & fon Secrétaire à celle géré ale des Repréfentans de la Commune, & communiquée à tous les Districts, avec prière d'y adhérer.

J. J. ROUSSEAU, Préfident. DESMOUSSEAUX, Vice-Préfident & Secrét.

Nota, Plufieurs Districts ont déja manifefté les mêmes principes.

Avertiffement demandé.

"Huit cen's Citoyens, réunis fous le Comman» dement de M. le Comte d'Aubigny, veillent » au maintien du bon ordre, dans la Ville de » Falaife. Depuis cette heureufe affociation, la » tranquillité publique, troublée un inftant, eft » parfaitement rétab.ie, «

Le Comité National de cette Ville invita toutes les perfonnes qui ont le défir de venir à la Foire de Guibray, à être fans inquiétude & ม à s'y rendre avec fécurité. «

(Au Journal suivant la lettre de MM, les Volontaires d'Elbeuf, et d'autres dont on a requis la publicité).

AVERTISSEMENT.

Un nouvel ordre de chofes néceffite pour nous une innovation dont nous devons prévenir le Public. Dorénavant les Morceaux inférés dans ce Journal ne feront plus cenfurés, & par-là nous efpérons qu'il acqueria un nouveau degré d'intérêt & d'utilité; mais chacun dès-lors étant devenu fon propre Cenfeur, ou les noms fignés au bas feront connoître les Auteurs de chaque Morceau, ou M. IMBERT, en qualité de Rédacteur, répondra des Articles anonymes, étant cenfé l'Auteur de ces Articles, ou pouvant en déclarer les Auteurs (1). ·

Les circonftances actuelles nous prescrivent encore un autre changement. La partie Politique ayant pris aujourd'hui un intérêt prédominant, nous avons cru devoir l'augmenter, au befoin, d'une feuille, quelquefois d'une feuille & demie & même deux feuilles. La première feuille fera prife fur la partie Littéraire.

Cette augmentation de la partie Politique n'aura lieu que pendant la tenue de l'Affemblée Nationale, & commence avec cet Ordinaire du Mer

cure.

Cet arrangement devenoit néceffaire pour ne pas augmenter le prix de ce Journal; il nous étoit auffi prefcrit par l'étendue que nous donnons au Journal de l'Affemblée Nationale dont nous embraffons, à la fois, les débats &

(1) Les Articles, quand les Auteurs le défireront, feront imprimés anonymes; mais on n'en inférera aucun, que l'Auteur n'ait signé fon Manufcrit.

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