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Jannæus, mais elle regna moins que les Pharifiens à qui elle avoit donné tout pouvoir.

II.

21. I. Rois

16.

(c) Exod.

XVII. 16.

17.

L'Onction (a) étoit une cérémonie effentielle au Sacre des Rois (a) I.Sam. Les X.1. XVI. d'Ifraël, & c'eft pour cela qu'ils font apellez des Oints (b). 13. Thalmudiftes ne font pas d'accord fur l'huile dont on fe fervoit (b) 11. pour cette ceremonie. Les uns difent que c'étoit l'huile apellée Sam. 1.14. de l'Onction (c) qui avoit été compofée par ordre de Dieu, pour 1.34.XIX. l'onction des feuls Sacrificateurs. Les autres au contraire concluent de là, que c'étoit une autre huile qui cependant étoit fa- XXX. 33. crée (d). Cette Onction des Rois fe faifoit par le ministère d'un (d) Pr. LXXXIX Prophete ou du Souverain Sacrificateur. On peut voir dans l'E- 21. criture Sainte (e) les devoirs & les abus de la Royauté parmi les (9) Deut. Ifraëlites. Entre les divers devoirs qui font prefcrits aux Rois 20.1.Sam. dans le Deuteronome, il y en a un remarquable. C'eft que dès VIII, 11. qu'un Roi étoit facré, il étoit obligé d'écrire de fa propre main 'on peut le Livre de la Loi, & de le porter par tout avec lui, afin de re- voir gler là-deffus fa conduite., & les Loix qu'il donnoit à fes Sujets. deffus le Par cette fage précaution le Souverain Legiflateur avoit en vue de Traité faire entendre aux Rois d'Ifraël qu'ils n'étoient pas indépendans, fait le & que leurs Loix étoient fubordonnées à celle de Dieu, qui en fameux les établissant ne s'étoit pas dépouillé de la Souveraine Monarchie. Maimo La derniere chofe qu'il y a à remarquer touchant les Rois, c'est nidès. que felon les Thalmudiftes tous les fept ans à la Fête des Tabernacles, le Roi étoit obligé de lire publiquement certains paffages. du Deuteronome dans le Parvis des femmes. Ils fondent cette pratique fur une ordonnance du Deuteronome (f), qui pourtant (f) Deut. ne parle point des Rois.

aufi là

qu'en

Rabbin

XXXI.10.

Pontife.

XXII. 10.

Il y avoit trois fortes de perfonnes facrées, qui fervoient ordi- Du Sounairement dans le Tabernacle & dans le Temple. Le Souverain verain Pontife, les Sacrificateurs & les Levites. Le Souverain Pontife s'apelloit le Grand Sacrificateur (g), ou le Sacrificateur par ex- (g) Lev. cellence, ou le Chef des Souverains Sacrificateurs, parce qu'on don- Neh. VII. noit ce nom aux Chefs des familles ou des Claffes Sacerdotales. Le 65. Exod. Souverain Sacrificateur étoit la perfonne la plus éminente après le XXIX.39 Roi. Il étoit non-feulement au-deffus de tous les autres Miniftres de la Religion, mais on l'égaloit à tout le Peuple d'Ifraël, parqu'il le repréfentoit. C'étoit à lui qu'appartenoient les fonctions les plus facrées du fervice divin, comme on le verra dans la fuite. Il étoit ordinairement Préfident du Sanhedrin, depuis que ce Corps fut établi. Il ne paroît pas néanmoins qu'il

Nomb.

III. 11.

Antiq.

XX. 8.de

fut effentiel que ce fut le Souverain Sacrificateur qui préfidát à cette Affemblée, & quand cela arrivoit on avoit plus d'égard à fa perfonne qu'à fa charge. Bien que la Souveraine Sacrificature fut élective elle n'appartenoit pourtant qu'à ceux de la famille d'Aaron, qui fut le premier revêtu de cette Dignité. D'Aaron elle paffa à Eleazar fon fils ainé, & ensuite à Ithamar son second fils, d'où elle revint à la famille d'Eleazar par Sadoc, & dans laquelle elle demeura jufqu'à la Captivité de Babylone. On compte trente Souverains Sacrificateurs jufqu'à cette Captivité, & enviJofeph. ron 60. jusqu'à la ruïne de Jérufalem, felon le calcul de Jofeph. Pendant que le premier Temple fubfifta le Souverain Sacrificala G. des teur étoit élu par les Sacrificateurs, ou, par un Confeil en partie J.IV.5. compofé de Sacrificateurs. Mais depuis le fecond Temple ils étoient fouvent élûs par les Rois. Par la Loi les Souverains Sacrificateurs devoient poffeder leur charge pendant toute leur vie. Mais cette Loi fut mal obfervée fur tout vers le tems de Notre Seigneur où la dignité des Souverains Sacrificateurs diminua beaucoup, parce qu'elle étoit devenuë venale, que fe donnant fans choix, felon le caprice de ceux qui avoient l'autorité fouveraine, ou même, felon la faveur du Peuple on en revêtoit des sujets indignes, quelquefois de jeunes adolefcents, ou des ignorans, & même des gens qui n'étoient pas de race Sacerdotale. Pendant que le Tabernacle & le premier Temple fubfifterent on pratiquoit quatre Cérémonies dans le Sacre du Souverain Sacrificateur. La premiere étoit l'Ablution ou la Purification. La feconde confiftoit à le revêtir des habits Pontificaux. Outre les habits communs au Souverain Pontife, & aux autres Sacrificateurs, le premier étoit diftingué par quatre ornemens: 1. la tunique ou le manteau qui étoit d'étoffe de laine, & au bas duquel étoient attachées des clochettes feparées l'une de l'autre par des grenades artiftement travaillées. 2. L'Ephod, ornement qui joignoit le manteau au-dessus des épaules, & qui pour cela eft apellé Superhumeral. C'étoit comme une petite tunique dont le derriere pendoit jufqu'aux talons, Jef. Ant. & le devant n'alloit qu'un peu au-deffous de l'eftomac. Cette tunique étoit tiffue d'or, d'hyacinthe, travaillée à la Phrygienne fur un fond de fin lin retors * Il y avoit deux épaulieres à l'Ephod, & à chaque épauliere une pierre d'Onyx ou de Sardoine fur chacune defquelles étoient gravez les noms de fix Tribus. 3. Le troifième ornement étoit le Pectoral, ou, autre

Exod.

XXVIII.

4.32.

L. III. 8.

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* On prétend que les Phrygiens ont été les inventeurs des ouvrages en broderie.

ment

XXIX. 8.

I.

XXVIII

ment le Rational, ou, l'Oracle. C'étoit une piece d'étoffe tissuë comme l'Ephod, le Souverain Pontife la portoit fur la poitrine. Exod. Dans ce Pectoral étoient enchaffées douze pierres précieuses, fur Deut. lefquelles étoient gravez les noms des douze Patriarches. On On y XXXII.8. voyoit aufli l'Urim, c'est-à-dire, lumiere, & le Thummim, c'està-dire, verité, ou perfection & integrité. C'eft cet Urim & ce Thummim que l'on confultoit dans les affaires importantes de la République, fur tout quand il s'agiffoit de faire la guerre. Les 1 Sam. Savans ne font d'accord ni fur la forme des Urim & des Thum- 6. XXX. mim, ni fur la maniere dont Dieu rendoit fes Oracles, quand il 7,8. étoit confulté par le Souverain Sacrificateur, ni fi le Thummim avoit un ufage different de l'Urim. Il n'eft plus parlé de cet Oracle dans l'Ecriture depuis que la Monarchie fut fixée à la famille de David, & que la Theocratie cut ceffé, parce que c'étoit par-là que Dieu donnoit fes Ordres en qualité de Roi, comme le prétendent quelques Savans. Il eft conftant que l'ufage des Urim & Spencer des Thummim ceffa entierement dans le fecond Temple. 4. Le quatrième ornement étoit la lame d'or, qu'on mettoit au front du Sacrificateur, fur le devant de fa Thiare avec cette infcription, Sainteté à l'Eternel, pour marquer la Sainteté du Souverain Pontife. Cette Lame s'apelloit auffi Couronne. Le Souverain Sacrificateur étoit obligé d'avoir ces ornemens, lors qu'il faifoit le Service dans le Temple, mais hors delà il étoit vêtu comme les autres Sacrificateurs. Ce qui fait juger à quelques Savans que ce fut la raifon, pour laquelle St. Paul ne reconnut pas le Souverain Sacrificateur Ananias dans le Sanhedrin.

3. La troisième Ceremonie de l'Inauguration ou du Sacre du Souverain Sacrificateur, c'étoit l'Onction.

Les Thalmudistes prétendent, que l'huile facrée que Moïfe a voit fait faire par ordre de Dieu s'étant perdue pendant la Captivité,on fe contenta fous le fecond Temple des autres cérémonies fans y employer l'Onction.

4. La derniere étoit le Sacrifice dont on peut voir la defcription dans l'Exode ou dans le Levitique.

Exod

XXI. r.. Levit.

Le Souverain Pontife pouvoit faire les fonctions des autres Saerificateurs, quand il vouloit. Celles qui lui étoient particulieres VIII. 23 confiftoient à faire l'expiation dont on parlera dans la fuite, & comme on l'a déja dit, à confulter Dieu par Urim & par Thummim. C'est ce qu'il faifoit dans le Sanctuaire revêtu de ses habits Pontificaux, le vifage tourné du côté de l'Arche,

Comm

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XXI. 18.

61,62.

IIL 4, 5.

Comme le Souverain Pontife étoit la perfonne la plus facrée, on n'avoit rien négligé pour la rendre aufli la plus refpectable. 1. On a déja dit, qu'il devoit être de la famille d'Aaron, à laquelle le Sacerdoce étoit tellement attaché, que tous les autres Juifs (a)Nomb. n'en étoient pas moins exclus, que s'ils euffent été étrangers. (a) La Loi étoit fi rigoureufe là-deffus que celui d'une autre famille qui auroit entrepris de faire la fonction du Souverain Sacerdoce étoit puni de mort. 2. Il falloit qu'il fût d'une famille honorable & (b) Lev. fans reproche, & qu'il n'eût aucun défaut corporel (b). C'est pour(C) Erd II. quoi le Sanhedrin (c) étoit fort foigneux d'examiner les familles, & les perfonnes des Sacrificateurs. Quand il fe trouvoit quelcun d'une famille où il y avoit quelque chofe à redire felon la Loi, on lui mettoit un habit & un voile noir, & on l'excluoit du Sanctuaire, au lieu qu'on donnoit un habit blanc, à celui qui étoit né d'une famille légitime, & qui fe trouvoit fans défaut corporel, & on le renvoyoit servir avec fes freres. Il femble qu'il y ait quelque allu(d) Apoc. fion à cette coûtume dans l'Apocalypfe (d). 3. Comme de toutes les fouillures légales, il n'y en avoit point de plus grande que celle qui venoit d'un cadavre, il étoit défendu au Souverain Sa(e) Lev. crificateur d'affister aux funerailles de fon propre pere (e). C'est pourquoi il ne difcontinuoit point le Service divin dans ces occafions, au lieu que les autres Sacrificateurs étoient obligez de quitter le Sacrifice, lors qu'en facrifiant ils apprenoient la mort de (f) Philo. quelcun de leurs proches parens. Philon Juif dit (f) expreffément que le Souverain Pontife doit dépouller toute affection naturelle, même pour pere & mere, pour enfans, pour freres &c. quand il s'agit du Service divin. C'eft par rapport à ces maximes que (g) Luc XIV.26. JESUS-CHRIST difoit, qu'il faut hair pere, mere, femme &c: (b) Lev. pour l'amour de lui (g). *Il étoit aufli défendu au Souverain Sacrifi(i) Philo cateur de donner les marques ordinaires de deuil, comme de fe découde Mo- vrir la tête & de déchirer fes vêtemens (h). Cependant cette der639. niere défense regarde feulement (i) les habits Pontificaux & les tems (k) Matt. de deuil, puis qu'on voit dans l'Ecriture (k) qu'en d'autres occafions les Souverains Sacrificateurs déchiroient leurs habits, comme XIV.62. pour blafphême réel ou prétendu.

18.

XXI. II.

de Mo

narc. p.

639.

XXI. 10.

narc. p.

XXVI.65.

Marc

(1) Voy.

en les rai

4. Il étoit défendu au Souverain Sacrificateur auffi-bien qu'aux fons dans autres Sacrificateurs (1) de boire du vin ou d'aucune liqueur forte, Philon de lors du Service divin (m). Les Rabbins ajoûtent à tout cela bien

Monarch.

p. 637.
(m) Lev.

X. 9.

d'autres

C'étoit la coûtume dans les grandes afflictions de fe découvrir la tête pour mettre de la pouffjere ou de la cendre deffus.

d'autres chofes qui excluoient du Souverain Sacerdoce, mais il n'y a point de certitude dans ce qu'ils difent là-dessus.

Phil. de

jof. Ant.

5. Il n'étoit pas permis au Souverain Sacrificateur d'époufer une veuve, ni une femme répudiée, ni même une fille dont la vertu étoit tant soit peu fufpecte. Philon prétend qu'elle devoit être de race Sacerdotale. Les autres Sacrificateurs pouvoient époufer des veuves, & s'allier dans d'autres familles (a). S'il s'étoit enga- (1) Lev. gé dans un mariage illegitime, il falloit qu'il répudiât fa femme, XXII. 14. ou qu'il quittât le Sacerdoce. La famille du Souverain Sacrifica- Monarch. teur devoit être d'une chafteté fi inviolable, que s'il arrivoit à p. 639. quelcune de fes filles de fe proftituer, elle étoit brûlée vive. L. III. Quand il étoit arrivé au Souverain Sacrificateur de fe fouiller c. 10. avant que de faire le Service Divin, il avoit un Vicaire appellé Sagan, qui le faifoit pour lui. On voit quelque trace de cette charge dans Jeremie LII. v. 4. Il s'apelloit aufli Souverain Sacrificateur, par où l'on peut éclaircir ce qui eft dit Luc III. 10. d'Anne & de Caiphe Souverains Sacrificateurs, à quoi l'on peut joindre ce que l'on a dit là-deffus dans la Note. Ce Vicaire étoit au-deffus de (b)A&.v. tous les autres Sacrificateurs. On croit que c'est celui qui eft a- avec II. pellé le Capitaine du Temple (b). Il y avoit encore parmi les Sacrificateurs divers degrez de dif- Des Satinction & de fubordination. 1. Les Thalmudistes, par exem- crificaple, fondez fur Deut. XX. 2, 3. parlent du Sacrificateur du Camp, dinaires. ou de l'Oint de la Guerre, qui exhortoit l'armée à combattre vaillamment. Il y en a qui le mettent au-dessus du Vicaire. diftinguoit encore autrement les Sacrificateurs. (c) Ordinairement (c) Neh. il y en avoit deux apellez Catholiques, qui étoient comme les Vicai. XIII. 13. res du Sagan dans le befoin. 3. Outre cela les fept gardes des clefs du Parvis. 4. Et les Sacrificateurs qui étoient prépofez aux lieux, aux tems, aux offices, & aux officiants. On peut aifément comprendre que cette fubordination & cette diftinction des offices étoit fort necessaire pour apporter de l'ordre dans un service aussi long, & auffi varié que l'étoit celui de la Loi.

2. On

24. conf.

Macc.III.

4.

teurs or

XXIII.4.

I.

Les Sacrificateurs ordinaires étoient de la famille d'Eleazar & d'Ithamar fils d'Aaron. Ils furent partagez par David en vintquatre Claffes ou Familles (d), qui faifoient chaque femaine le (d) I. Chr. Service tour à tour & felon leur rang. Celle d'Abia dont il eft (e) 1. Chr. parlé dans St. Luc I. 9. étoit la (e) huitième. Mais comme au XXIV. retour de la Captivité, il ne fe trouva plus que quatre de ces familles, Efdras (f) pour conferver l'inftitution de David, ou à fon (f) Efdr. TOM. I.

k

10. Luc

1. 5.

ÌI. 36,37, exem-38.39.

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