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XII. 6.

IX. 5:

Tof. V.10.

Deut.

le

gneau. Cette manducation des autres victimes étoit proprement repas destiné à se rassafier, celle de l'Agneau étoit fymbolique, & il fuffifoit d'en manger gros comme une olive, fi l'on avoit dé ja affez mangé, ou s'il n'y avoit pas fuffifamment de l'Agneau pour chacun. 2. Cet Agneau représentoit celui que les Ifraëlites avoient mangé en Egypte, & s'appelloit le corps de la Pâque, pour diftinguer ce qui fe mangeoit de l'Agneau Pafchal, d'avec ce qui s'en offroit fur l'Autel, comme le fang qui s'y répandoit, & les intef tins qui s'y brûloient, JESUS-CHRIST fait manifeftement allufion à cette expreffion, quand il dit du pain, Ceci est mon Corps, c'est-à-dire, Ceci n'eft pas le corps de l'Agneau Pafchal que nous venons de manger, c'eft le Corps du vrai Agneau, dont l'autre + Exod. n'a été que la figure. 3. † Il falloit immoler l'Agneau vers le foir Nomb. du quatorzième de la Lune de Mars, ce que l'Ecriture appelle entre les deux Vepres. Ceux qui pour quelque impureté légale ou quelque autre indifpofition ne pouvoient célébrer la Pâque au jour XVI. 6. marqué étoient obligez de le faire le quatorzième du mois fuivant. On laiffera les Savans difputer fur l'heure précise. Jo(a) Jof. de feph (a) qui doit être regardé comme Juge competent dans ces Ja G. des matieres, dit, qu'on immoloit l'Agneau Pafchal depuis la neuvième heure ou None, c'est-à-dire, depuis trois heures après midi, jufqu'à onze heures, c'eft-à-dire, jufques environ le Soleil couchant. (b) Matt. Ce fut auffi dans cet espace de tems que JESUS-CHRIST le vrai Agneau Pafchal fut crucifié (b). 4. L'Agneau devoit être (c) Exod. un mâle d'un an, & il falloit qu'il fût fans défaut (c). Les Apô-tres font fouvent (d) allusion à cette derniere qualité, en parlant de notre Seigneur JESUS-CHRIST, des Chrétiens & de l'Egli1. Pierr. I. fe Chrétienne. C'eft afin de connoître fi les agneaux ou les 19. Ephef. 1.4. V.17. chevreaux avoient ces conditions que la Loi ordonnoit de les bien Col. I. 22. choifir, & de les mettre à part quelques jours avant la Fête. 5. CetJud. 24. Apoc. te victime devoit s'immoler dans le Tabernacle pendant qu'il fub XIV. 15. fifta, & enfuite dans le parvis du. Temple (e). 6. Chaque parXVI.2.5. ticulier immoloit lui-même fa victime (f), & un Sacrificateur en (f) Philo recevoit le fang dans un vafe qui étoit tranfporté de main en main Mof. L. par les Sacrificateurs ou les Levites jufqu'au Sacrificateur d'entr'eux, qui devoit le répandre au pied de l'Autel. Quand les par(g) Efa. ticuliers n'étoient pas en état d'immoler la victime à caufe de quelV1.19, que impureté, les Levites en faifoient la fonction (g). 7. Après

J. VII.17.

XXVII.

46.50.

XII. 5.

(d) Heb.

ix. 14.

(e) Deut.

de Vit.

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20.

*. Dans la plupart des Exemplaires de la Verfion des LXX. il y a deux Epithetes, fans sache & parfait. Il y a une allufion à ce mot

que

Rom. XII. 2. La volonté de Dieu parfaite,. c'eft-à-dire, que Dieu veut des victimes par faites.

que l'Agneau avoit été immolé, qu'on avoit fait l'afperfion du fang, & que la graiffe en avoit été brûlée fur l'Autel, on le rendoit à celui qui l'avoit offert, & il le portoit dans le lieu où il devoit être mangé. Il étoit effentiel qu'il fut bien rôti & non bouilli ou à demi cuit. On ne fait pas bien la raifon de cette der- Exod. niere ordonnance; les raifons qu'on en allegue paroîtroient peut- XII. 9. II. être trop fubtiles au Lecteur, & il vaut mieux ignorer & confef-XXXV. fer fon ignorance que de dire des chofes incertaines. St. Jean ne 13. nous permet pas de douter que la défense de caffer les os de l'A-XIX. 36. gneau, n'eût un ufage typique.

I

Chron

Jean

8. L'Agneau ainfi préparé on le mangeoit chacun dans fa maifon avec fa famille, libres & efclaves, hommes & femmes. Il étoit neceffaire qu'il y eût autant de perfonnes qu'il en falloit pour manger l'Agneau tout entier 2. C'eft pourquoi quand la famille n'étoit pas affez nombreuse, le Maître de la maifon y invitoit fes amis. Les Societez qui étoient conviées à ce feftin s'appelloient Confreries, & les invitez compagnons ou amis. Ce fut un repro- Jofeph. che également jufte & piquant que celui que JESUS-CHRIST VII.17. fit indirectement à Judas en l'appellant ami ou compagnon, parce Matth. qu'il le trahiffoit après avoir mangé la Pâque avec lui. XXVI.50.

Gen.

Jug. XIX.

9. C'étoit une très-ancienne coûtume parmi les Orientaux de fe laver les pieds avant le repas, fur tout en arrivant de voyage. XVIII.4. Cette pratique avoit un fondement fort naturel, parce qu'on voya- XIX.2. geoit ordinairement à pied, fans bas, & avec des fouliers prefque XXIV.32. tout ouverts par-deffus. Quelques-uns croyent avec affez de vrai- 21. femblance, qu'on fe lavoit aufli les pieds avant le repas Pafchal, n'y ayant rien qui représentât mieux l'état de voyageur. C'étoit ordinairement les efclaves & les inferieurs qui rendoient cet office, mais JESUS-CHRIST le rendit à fés Difciples pour donner un exemple Jean XIII. d'humilité & de charité. Il faut pourtant remarquer qu'il femble que 4, 5. cette action ne fe paffa pas pendant le feftin Pafchal, mais la veille.

10. Tous les conviez fe rangeoient couchez ou inclinez fur le côté autour d'une Table où l'on fervoit l'Agneau, des herbes ameres, du pain fans levain, & un plat où il y avoit une efpece de fauffe ou compofition épaiffe dans laquelle on trempoit le pain & les herbes. Ce peut être ce plat où Judas mit Matth.

1. On étoit obligé de fournir des maifons dans Jérufalem à tous les Juifs étrangers qui venoient célébrer la Pâque.

2. Les Thalmudiftes difent qu'on ne pouvoit être moins de dix, & que l'on pouvoit

être jufqu'à vingt.

la

3. C'eft ce que les Juifs appelloient le Charoffet, en Symbole du mortier qu'ils avoient manié en Egypte.

XXVI.23.

Maim.
Traité

VII.

23. Marc

VII. 11.

22. Jean I.

18. conf.

la main avec JESUS-CHRIST. Il étoit affez ordinaire aux Orientaux de manger couchez, comme cela paroît par l'Hiftoire Sainte & Profane, mais les Thalmudiftes prétendent que cette des Azy- pofture étoit de neceffité en mangeant l'Agneau Pafchal, pour exmes. L. primer le repos & la liberté, que Dieu avoit accordée aux Israëlites en les tirant de l'Egypte, parce qu'un Efclave ne mange pas ordinairement fi à fon aife, & que d'ailleurs ils furent obligez de la manger debout en Egypte. Cette maniere d'être à Table panchez fur le fein les uns des autres marquoit & l'égalité & une étroiJean XIII. te union entre les conviez. Ce qui explique plufieurs paffages de l'Ecriture, comme ce qui eft dit du fein d'Abraham, & du Fils dans Luc XVI. le fein du Pere. Quand on étoit ainfi à table, le Pere de famille où quelque autre perfonne confiderable prenoit une coupe pleine avec Phil. de vin mêlé avec de l'eau, & après avoir béni Dieu, il la buvoit & en prefentoit une à chacun des affiftans. Tout le monde étoit obligé d'en boire. Delà le mot de JESUS-CHRIST, buvez-en tous. Après cela on mangeoit des herbes ameres & du pain fans levain, que l'on trempoit dans la compofition dont on a parlé. Enfuite le Pere de famille bûvoit une feconde coupe, qui étoit accompagnée de plufieurs bénédictions, puis on recommençoit à manger de la même maniere. Enfin on mangeoit l'Agneau Pafchal le dernier, & on buvoit la troisième coupe, qui étoit ap-. 1. Cor. X. pellée la coupe de benediction ou d'actions de graces. La cérémonie finiffoit par la quatrième coupe & par le chant de quelques Pfeaumes *. Ce qui eft appellé le Cantique dans St. Marc. On ne XIV. 26 peut pas dire précisément fi JESUS-CHRIST obferva toutes ces

II. 6.

Matth.

XXVI 27.

16.

Marc

cérémonies. Apparemment il ne s'en éloigna pas, & il y en a quelques traces dans l'Evangile. Au refte St. Luc ne parle que de XXII. 17. deux coupes dans l'inftitution de l'Euchariftie.

Luc

20. 、

Dieu ordonna, fous peine de mort, aux Ifraëlites, de s'abftenir Exod. de pain levé pendant toute la Fête de Pâque. Cette Loi pouvoit XII. 19. avoir plus d'une vûë, dont l'une eft exprimée dans l'Ecriture. C'étoit afin qu'ils fe fouvinffent qu'ils étoient partis d'Egypte avec tant de précipitation, qu'ils n'avoient pas même eu le tems de faire lever leur pâte. Mais on peut juger par le fens métaphorique qu'on donne communément au mot levain, & qui lui eft

Exod.

XII. 33.

34.39. Deut.

XVI. 3.

* Pendant la cérémonie on chantoit plufieurs Pfeaumes à diverfes reprises, la premiere les Pf. CXIII. CXIV. La feconde les Pf. CXVI. CXVII. CXVIII. ou CXXXVI. Ce der

don

nier chant s'appelloit le Hallel, c'eft à-dire, la louange. Le Pere ou le Lecteur expliquot les raifons de chaque cérémonie.

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XVI. 6.

donné par JESUS-CHRIST & par St. Paul, que cette défenfe Matth pouvoit avoir auffi quelque vuë morale, & que le deffein du Sou- 1. Cor. verain Legiflateur étoit d'éloigner de l'efprit, & du cœur de fon V.7. Peuple toute malice, envie, rancune, hypocrifie, corruption, en un mot, le levain de l'Egypte *. Quoi qu'il en foit, les Hebreux prenoient un foin extraordinaire de chercher tout le levain qui pouvoit être dans leurs maisons, & de le jetter dans l'eau ou de le brûler. Leurs defcendans ont porté cette exactitude jusqu'à la fuperftition. Quoi que la Pâque dût fe célébrer à Jérufalem, ceux qui ne fe trouvoient pas en état d'y aller pouvoient manger chez eux les pains fans levain. Comme il n'y en avoit point d'autre à Jérufalem, quand JE su s-CHRIST inftitua la Sainte Cene, on ne fauroit douter qu'il ne fe foit fervi de ce pain-là. Cependant l'Eglife Grecque, qui a confervé l'ufage du pain levé dans l'Eucharistie,a prétendu que JESUS-CHRIST s'en étoit fervi,& pour défendre cette opinion elle foutient qu'il célébra la Pâque un jour avant les Juifs. On parlera dans la fuite de cette derniere queftion. Les Latins d'autre côté ont crû, que pour fe conformer plus exactement à l'inftitution de JESUS-CHRIST, ilfal loit communier avec du pain fans levain. Ce fut-là une des caufes du Schifme entre l'Eglife d'Occident & celle d'Orient; cause fort legere & par conféquent fort fcandaleufe, puifque depuis l'abolition de la Loi cérémonielle, il doit être indifferent de communier avec du pain levé ou avec du pain fans levain, & que JESUS-CHRIST par fon filence a laiffé là-dessus une entiere liberté à l'Eglife.

XXIII. 9

14.

III. 10.

Le lendemain de la Fête des Azymes, qui étoit le feizième de Lev Mars, on offroit à Dieu fur l'Autel les prémices des fruits, que 14. porte la terre dans cette faifon, comme de l'orge, de l'avoine. Čes Jof. Ant. Premices confiftoient dans une gerbe de grain, appellée en Hé, breu Homer, ou Gomer, nom qui fut auffi donné à la mesure, qui contenoit le grain qu'on avoit tiré de la gerbe. Cette oblation fe faifoit avec beaucoup de cérémonie t. Sur la fin du quinzième jour le Sanhedrin députoit quelques perfonnes graves, qui accompagnées d'une grande foule de peuple alloient avec

Les Romains défendoient auffi le pain levé en certaines occafions. Aul. Gel. X. 15.

Il paroît par Exode XVI. 16. que l'Homer contenoit autant qu'un homme de grand appetit pouvoit manger en un jour. Selon la

des

maniere de mefurer des Juifs, cette mesure
contenoit environ quarante trois œufs de pou
le. C'étoit la dixième partie d'un Epha qua
en contenoit 432.

Apoc.
Xiv.15.

des faux & des corbeilles dans les champs voifins de Jérufalem, autant que cela fe pouvoit, pour couper la gerbe d'orge. Etant arrivez-là, les moiffonneurs, avec permiflion, mettoient la faux dans les moiffons, & ayant coupé la gerbe, ils la portoient dans une corbeille au Sacrificateur qui devoit l'offrir. Celui-ci feparoit le grain de l'épi, le rôtiffoit & le mouloit, puis après avoir mis de l'huile & de l'encens dans la farine, il la prefentoit à Dieu. Enfuite on offroit un Agneau en Holocaufte, & d'autres offrandes accompagnées de libations. Il n'étoit pas permis de faire la moiffon avant cette cérémonie. Il femble qu'il y ait une allusion à cela dans l'Apocalypfe, lorsque l'Ange ordonne de mettre la faucille dans la moiffon.

Voilà les principales chofes qui fe pratiquoient dans la cérémo nie de la Pâque. Il reste à prefent à examiner cette queftion fort agitée parmi les Savans, fi notre Seigneur célébra la Pâque le même jour que les Juifs la célébrerent l'année de fa mort. On a déja remarqué que les Grecs foutiennent que JESUS-CHRIST l'anticipa, & l'on en a dit la raifon. Quelques paffages de l'Evangile felon St. Jean ont fait croire à plufieurs Savans, que cette année-là les Juifs pour diverses raifons qu'on en allegue ne célébrerent pas la Pâque le quatorzième, comme à l'ordinaire, mais feulement le lendemain. Le premier de ces paffages eft au chapitre treizième, où il eft dit qu'avant la Fête de Pâque, JEsus, après Souper, ce que ces Interprêtes expliquent de la Sainte Cene, lava . 28. les pieds de fes Difciples. Le fecond eft au Chapitre XVIII. JEsus étoit alors entre les mains des Juifs, il avoit célébré la Pâque, & inftitué la Sainte Cene la veille de ce jour-là, & cependant l'Hiftorien Sacré dit, que les Juifs ne voulurent pas entrer dans le Prétoire, de peur que fe fouillant ils ne fussent pas en état de célébrer la Pâque. Le troifième cft au Chapitre XIX. où le jour de la crucifixion de JESUS-CHRIST eft appellé la préparation de la Pâque.

Jean

XIII. 3,4.

. 14.

Maim. Chad. Hacch. cap. V.

Se&.2.

Ces paffages n'ont pas empêché d'autres Savans de foutenir, que JESUS-CHRIST célébra la Pâque le même jour que les Juifs. Et en effet il femble qu'il y ait d'affez fortes raifons de le croire. 1. Si les Juifs avoient eu quelque fujet de differer la Pâque cette année-là, ou JESUS-CHRIST s'y feroit affujetti, ou les Juifs n'auroient pas manqué de lui en faire un crime, puifque quand le Sanhedrin avoit une fois publié la nouvelle Lune il falloit s'y tenir quand même il y auroit eu de l'erreur. auroit eu de l'erreur. 2. Ceux qui ont exa

miné

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