STATOLATRIE OU LE COMMUNISME LÉGAL PAR L'AUTEUR DE LA SOLUTION DE GRANDS PROBLÈMES. " Serons-nous encore l'affaire de l'État, ou l'État sera-t-il notre affaire?" PARIS LIBRAIRIE DE JACQUES LECOFFRE ET CIE 1848 AUX PEUPLES. INTRODUCTION. Peuples, vous avez démoli en quelques mois ce que le génie de l'erreur avait mis trois siècles à construire : une société égoïste, matérielle, immorale, sans respect pour Dieu, sans entrailles pour les masses. Rien n'est comparable à votre célérité dans le travail, si ce n'est votre modération. Gloire au grand proscrit de la politique moderne, au Christ marchant à votre tête ! Lui seul a pu abréger la lutte en répandant l'esprit de vertige et de faiblesse sur ceux qui se confiaient dans leur sagesse et dans leur force : seul il a consolidé votre victoire en la tempérant par la clémence du mépris (1). Maintenant, peuples, il s'agit de vous reconstituer. A qui confier cette tâche? C'est là, vous dit-on, l'œuvre des grands hommes. Très-heureusement les grands hommes vous manquent. Hé, que sauraientils faire, les grands hommes, sinon reconstruire le passé, vous imposer encore leur volonté, leur raison, le pouvoir de l'homme sur l'homme, c'est-à-dire la servitude? (1) Effusa est contemptio super principes; et errare fecit eos in invio et non in via. Ps. cvI, v. 40. - Le verset suivant n'est pas moins remarquable: Posuit sicut oves familias. Peuples chrétiens, le monde n'a encore vu qu'un génie vraiment constituant. C'est celui dont vous portez le nom, celui dont la parole, survivant à toute parole, peut seule rouvrir vos esprits aux lumières du vrai, et faire palpiter vos cœurs au souffle divin des vertus. Au Fils de l'homme de vous donner la loi de tous et de chacun, parce que tous, individus et peuples, vous êtes son œuvre. A lui, à lui seul confiance, soumission, amour, parce que, mort une fois pour le salut de tous, il trône sur l'humanité, et que son trône doit subsister après tous les trônes. Aînées du genre humain, affranchies les premières par le Christ pour servir à l'affranchissement général, nations de l'Europe, vous avez trop oublié le code de la liberté parfaite (1); et peu contentes de l'oublier, vous avez laissé vos gouvernants lui substituer le principe du plus abject, du plus écrasant despotisme. J'entreprends de vous remettre sous les yeux, en quelques pages, ces deux œuvres, l'une de vie, l'autre de mort. Par là vous pourrez vous orienter dans le grand travail de votre réorganisation politique; par là vous éviterez le malheur de relever, dans le désert du Sinaï, les idoles de l'Égypte que Dieu a brisées par vos mains. Ouvrez donc sans retard ce petit livre; livre plein de vérités fortes, amères, entassées avec ordre, mais sans art, sans apprêt; livre tout de faits et de principes, carte routière esquissée pour tous, car tous (4) Ep. B. Jac., 1, 25. |