vous juftifiez, dans tous fes points, le proverbe qui dit que ... M. DE VOLMAR, au Bailli. Rentrons dans votre cabinet, Monfieur; je fuis las de tant de propos. LE SECOND CLERC. Je vais les terminer en deux mots, Monfieur : J'ai gardé le filence le plus profond fur tout ce qui s'eft paffé; j'avois mes raifons, & j'ofe à préfent m'expliquer avec liberté. Oui, Mademoiselle, ce qui vous arrive, vérifie entierement le proverbe; mais je puis tout réparer, & votre fort dépend de vous. LUCILE. Comment ? LE SECOND CLERC. Mes parens, que j'ai perdus depuis quelques années, m'ont laiflé mille écus de rente dont je jouis actuellement. LE BAILLI, au fecond Clerc. Je vois où vous en voulez venir, & je vous confeille de terminer : vous n'avez aucune des vertus qu'il faut pour être mon Clerc. (A M. de Volmar). Reritrons, Mon fieur. LE SECOND CLERC. Je fuis entré chez vous contre mon gré, & je m'applaudis de n'être pas fait pour y refter. SCENE DERNIERE. GERMAIN, LUCILE, premier Clerc, fecond Clerc. LE SECOND CLEG. Mademoifelle, je n'ai d'autre maître qu'un oncle qui m'aime affez pour ne jamais contraindre mon inclination; c'eft un fervice que je lui rendrai de lui procurer le bonheur de vous connoître, & je vous en demande la permiffion pour lui. LUCILE. Monfieur... LE SECOND CLERC. Je prévois tout ce que vous allez me dire : vous m'object:-) rez la médiocrité de votre fortune, la précipitation de ma conduite à votre égard; mais rien n'eft capable de m'arrêter, fi je fuis affez heureux pour parvenir un jour à vous plaire. LUCILE. Mon pere!...Je fuis fi confufe.... fi pénétrée des bontés de Monfieur, que je ne fçais comment lui répondre. GERMAIN. Je partage tes embarras, ma fille; & tous les remercimens que je ferois à Monfieur, n'égaleroient point la reconnoiffance que nous lui devons. (Au fecond Clerc). Mais fongez vous..? LE SECOND CLERC. Ce n'eft point ici le moment d'entrer dans les détails : j'aurois pu vous fournir l'argent néceffaire pour. plaider contre M. de Volmar; j'ai eu d'autres vues, & c'est au cœur de Mademoiselle à les juftifier: je veux le mériter; & dès ce moment ci, je me soumets à toutes les épreuves qu'elle exi gera. LUCILE. C'en est trop, Monfieur; par où ai je pu me rendre digne de ce que. vous voulez faire pour moi? LE SECOND CLERC. Par votre vertu Mademoiselle. ( à Germain) Accordezmoi l'honneur de vous reconduire chez & j'aurai celui de vous expliquer vous, mes vues. GERMAIN. Je n'ai rien à vous refufer. LUCILE. Prenez le bras de Monfieur & le mien, mon pere: pouviez-vous efpérer que dans un lieu auffi funefte vous retrouvriez le fils que vous avez perdu. (Ils fortent ). LE PREMIER CLERC. Si jamais je trouve une fille auffi jolie que celle-là, je lui ferai gagner fon procès, à condition qu'elle payera bien cependant... Mais il eft midi; allons dîner. * Le Proverbe du premier Mercure d'Avril eft le Ménager de bouts de chandelles. L'EXPLICATION du mot de la premiere énigme du second volume du Mercure d'Avril 1770, eft la Fortune; celle de la feconde eft le jeu de Dames à la polonor. fe celle de la troifiéme, les levres ; celle de la quatriéme eft mineur & mine. Le mot du premier logogryphe eft la rime, où fe trouvent re, mi, notes de musique, faint Remi, Emir. Le mot du second eft écumoire, où font contenus écu & moire. Celui du troifiéme eft la Dame à jouer, dont ôtant le d, reste ame. Celui du quaariéme eft laquais, où le trouvent le mot latin aqualis, qui fignifie aiguiere ou por l'eau. Si je fuis bien à craindre? On fait de moi tout ce qu'on veu |