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de fageffe, qu'on en fait voir l'inutilité. On ne fçauroit trop redire cette belle maxime aux jeunes gens deftinés à faire de l'éclat dans le monde : Qui plait eft roi, qui ne plaît plus n'eft rien.

LE mot de la première énigme du second volume du Mercure de juillet est poële. Celui de la feconde eft l'être. Les cinq voyelles font celui de l'énigme-logogryphe. Et celui du fecond eft anagrame, dans lequel on trouve Ange, rame, rage, ré, mare, game, âme, angar, nager, ramage, marge, âne an, &c. &c.

ر

ENIGM E.

Air des folies d'Espagne. Cast à Paris qu'en honneur est mon être,

J'ai bien aussi des partisans par-tout.

Mon frère au jour plaît moins que moi peut

être : 1

De nos beautés je pique plus le goût.

Les Financiers m'ont mis fort à la mode;
Au vrai, chez eux je peux me dire au mieux
Dans un endroit agréable & commode
De mes amis je fatisfais les yeux.

1 *

A mon fujet Monfieur ou mieux Madame
Doit recevoir maints & maints complimens ;
Par moi les fens font plus flattés
que l'âme :
Je mets en train les hommes à talens.

De bien des fots je fais tout le mérite.
! Qui pourroit dire à quel degré je plais?
Charmant plaifir, avec peine on te quitte!
Le fage feul fçait braver mes attraits.

Il fait très-bien d'être envers moi rebelle,
Ainfi qu'il eft à l'égard des amours.
En mauvais tours je furpalle une belle ;
Par moi fouvent on abrége fes jours.

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JE

AUTR E.

E fuis d'un élément l'effet inévitable. Mon fort eft fingulier, mon état remarquable: Mon père, en m'engendrant, fe donne le trépas, Lai feul peut tout rougir & ne me rougit pas. Je fuis à des métiers utile & nécellaire, Et l'endroit le plus vil eft ma place dernière ; On me connoît aux champs, à la ville, à la Cour; L'été comme l'hiver peut me donner le jour; Je femble en certain temps guérir d'une folie Qui, pour jamais celler, eft trop bien établie. Par M. DAUMONT D.

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LOGO GRYPH E.

POUR

OUR fervir l'homme je m'agite Sans pourtant m'en faire un mérite, Sans malice, fans le fçavoir,

Même fans jamais le vouloir

(C'eft, je penfe, une bonne excuse).
J'impatiente également,

Et qui s'ennuie & qui s'amufe.
Lorsqu'on defire ou que l'on craint,
Quand on espère ou qu'on fe plaint,
Très-injuftement on m'accufe,
En me taxant en même temps
De deux défauts bien différens,
A concilier impoffibles

Ou, pour mieux dire, incompatibles.

La plus parfaite égalité

Eft, fans contredit, mon partage.
D'un très-bel art je fuis l'ouvrage.
En France la néceffité

Que fecondoit l'expérience,

Mères fécondes des talens,

Cher lecteur, me donna naissance.
Sous des dehors bien différens,

Et l'indigence & l'opulence,

Comme la médiocrité,

Eprouvent mon utilité.

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Je ferai peut-être la caufe,
Au moment qu'on me cherchera,
Qu'un habile Edipe dira,
Il s'agit de toute autre chofe,
Et le bon moment manquera.
Lecteur, un peu de patience.
Je vais payer ta complaifance
Et terminer bien promptement,
Je ne demande qu'un moment.

Dans mes fept pieds on. voit fans peine

La beauté dont le tendre amant

Brava le perfide élément

Pour aller voir fa fouveraine ;

L'endroit où, près de Célimène,

L'efpérance de t'amufer,

Peut être erreur flatteuse our vaine (Puiflé-je mal prophétifer!)

Si précipitamment f'entraîne

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Et ce qui dans ce même endroit
Mal rendu déplaît à bon droit.

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ENVOI d'un logogryphe à l'Auteur du Mercure.

IL a été trouvé, Monfieur, parmi de vieux manufcrits, un logogryphe fingulier que mon peu de connoiffance, dans la fcience des calculs, me fait regarder comme un problême. J'ai l'honneur de vous l'envoyer, en vous priant de l'inférer dans un de vos Mercures, & d'inviter MM. les Arithméticiens à nous en donner la folution. Je fuis, &c.

R***. abonné au Mercure.

LOGOGRYPHE-ARITHMÉTIQUE.

Calculateur abftrait que charme l'exercice,
Ofez de cette énigme expliquer l'artifice.
Le travail eft léger. Subtil comme le sphinx.,
On croit vos yeux perçans ainfi que ceux d'un ling,
Multiplier, nombrer, divifer ou fouftraire;
Bon d'un calculateur c'eft l'ufage ordinaire:
Et lorfqu'on eft conduit par l'ordre & la raifon
L'on attrappe
à fon gré toute combinaison

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