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la réclamation des Blancs-Manteaux. Après la mort de l'abbé Lequeux, arrivée à cette époque, D. Déforis fut chargé de continuer l'édition des OEuvres de Bossuet, commencée par cet abbé. Dès ce moment, il se livra entièrement à cet te vaste entreprise: voyages, correspondances, recherches dans les dépôts publics et particuliers, pour rassembler tout ce qui pouvait contribuer à rendre la nouvelle édition digne du grand homme qui en était l'objet, rien ne fut négligé. Ces peines furent couronnées par la découverte de la belle collection des sermons; d'une foule de lettres précieuses; de cette Bible de Vitré sur laquelle l'abbé Fleury écrivait, sous la dictée de Bossuet, ces notes savantes qui devaient faire la base des commentaires du prélat sur l'Ecriture - Sainte. Dès 1769, D. Deforis publia le prospectus où il annonçait un changement dans l'ordre adopté par son prédécesseur, pour se conformer à celui qui avait ete suivi par tous les éditeurs des SS. pères. La première livraison composée de six volumes, dont trois reufermaient les ouvrages de Bossuet sur P'Ecriture - Sainte, et les trois autres une portion considérable de ses sermons, parut en 1772. Les trois premiers avaient été imprimés par les soins de M. Lequeux; l'éditeur y ajonta des prefaces et des tables. I les revit sur les manuscrits dont il fut ob igé de renvoyer les variantes à la fin de chique volume. D. de Coaiac, sou collaborateur, cut beaucoup de part aux trois autres. C'est lui qui de hiffra les manuscrits, mit les sermons en ordre, vérifia les citations vagues, et rétablit des textes entiers de l'Écriture et des Pères. La seconde livraison, composée églement de six volumes, donnée en

1778, présente le reste des sermons et une partie des lettres. L'éditeur avait préparé les trois suivants qui complètent les lettres, et le tome VII, 2. partie, contenant les panégyriques, ouvrage qui n'avait jamais été publié, lorsque la révolution vint interrompre son travail. Ces quatre volumes auxquels il n'avait pas encore mis la dernière main, ont été publiés par le libraire Lamy (1), sans tables ni préfaces, quoiqu'il eût entre les mains les tables des treizième et quatorzième volumes toutes dressées par M. de Silvy. L'assemblée du clergé, mécontente de quelques notes qui ne lui parurent pas analogues à l'opinion dominante sur les affaires du jan énisme, chargea ses commissaires d'en porter des plaintes au garde-dessceaux. Ce magistrat, après avoir entendu l'éditeur, considérant d'ailleurs que les plaintes n'étaient point motivées, et que rien n'avait été imprimé sans l'attache des censeurs, l'un syndic de la faculté de théologie, l'autre ex-professeur de Sorbonne, jugea qu'il n'y avait pas lieu à suspendre l'édition. On a dit que D. Déforis avait été interdit de sa fonction d'éditeur par ses supérieurs. Ce fait est démenti par les trois volumes qui devaient faire partie de la troisième livraison, laquelle n'a été suspendue que, par la révolution, qui scule a fait éprouver à l'édition de Bossuet, le sort de tant d'autres précieuses collections, telles que le Gallia christiana, les Conciles des Gaules, etc. On a reproché avec plus de fondement à D. Détoris la multiplicité et la prolixité de ses ana

(1) Cette livraison publiée en 1-88, comprend encore les tomes XVI, XVII et XVIII, contenant les controverse, qui vient former les tomes IV. V et VI, suivant l'abbé Lequeux. Deus and apres (go), M. Lamy tit paraitre les tomes XIX et XX, contenant la Défense du clerge, ex français.

lyses, de ses notes, et surtout de ses préfaces, dont il avait fait, pour ainsi dire, son champ de bataille contre tous les critiques du grand évêque de Meaux. Mais telles qu'elles sont, on y trouve des recherches curieuses, des vues excellentes. Quoique D. Déforis, dès les premiers jours, se fût prononcé centre la révolution, cela n'empêcha pas quelques journalistes de le dénoncer au public comme le père de la fameuse constitution civile du clergé. Il répondit à ses détracteurs par une lettre de vingt-huit pages in-8°., adressée au rédacteur de la Gazette de Paris, et la calomnie n'osa plus élever la voix. D. Déforis ne tarda pas à sceller de son sang la profession de foi qu'elle conteuait. Il fut traduit devant le comité révolutionnaire de sa section, et transféré successivement à la Force, à la Conciergerie, au Luxembourg. Dans toutes ces prisons, son zèle ne l'abandonna jamais; il ne cessa d'exhorter, de soutenir par toutes les ressources de son ministère, ceux qui s'y trouvaient détenus. Le 25 juin 1794, il monta sur la fatale charette avec plusieurs femmes qu'il encouragea jusqu'au lieu du supplice, à la barrière du Trône. Arrivé au pied de l'échafaud, il demanda et obtint d'être exécuté le dernier, afin de pouvoir exhorter toutes les victimes qui devaient être sacrifiées avec lui. D. Déforis était un religieux zélé pour le maintien de la règle qu'il avait fait vœu d'observer. On lui a reproché quelque exagération dans ses opinions, et trop de vivacité dans la manière de les défendre. Ses écrits sont souvent diffus, ce qui vient de la précipitation avec laquelle il les composait; mais ils sont en général solides et pleins d'érudition. Cette notice est rédigée d'après ma mémoire du savant continuateur

de la Collection des historiens de France. T-D.

DEGAULLE (JEAN-BAPTISTE), ingénieur de la marine, professeur de navigation et correspondant de l'institut, né en 1752 à Attigny en Champagne, servit d'abord sur les vaisseaux de l'état et du commerce. Se trouvant à Louisbourg lorsque cette ville fut prise en 1758, il s'echappa avec neuf de ses camarades à l'instant où elle ouvrait ses portes, aborda à Gaspé à l'entrée du fleuve St.-Laurent, et après des fatigues incroyables arriva en septembre à Qué bec avec deux d'entre eux, ayant fait cent lieues au milieu d'une contrée sauvage. Ses infirmités le forcèrent de quitter la mer en 1766. Il enseigna l'hydrographie au Havre, puis à Honfleur, où il mourut le 15 avril 1810. Sans cesse occupé de tout ce qui tendait au bien de la navigation, il inventa plusieurs instruments nautiques, et publia diverses cartes marines estimées, entre autres celles de la Manche, des côtes de Honfleur à Dieppe, de l'embouchure de la Seine, etc., et joignit à quelques-unes des instructions sur les manoeuvres à faire par les navires dans les mauves temps. Il fit paraître des Mémoires: 1. sur les travaux des ports du Hávre, de Dieppe, etc., in-4°.; II. une Instruction détaillée sur la manière de faire la vérification des boussoles, 1803, in-8°.; III. Construction et usage du sillomètre, in12; IV. Nouveau Moyen de mesu rer la hauteur du soleil avec l'octant sans voir l'horizon, in - 12. On lui doit aussi l'établissement de petits phares sur la jetée du Havre et sur celle de Honfleur, ce qui a évité les naufrages, autrefois si fréquents à l'entree de ces deux ports. Degaulle entretiut à ses frais, pendant les deur

premiers mois, les deux petit sphares de Honfleur. E-s.

DEGEER. Voy. GEER. DEGENFELD (CHRISTOPHE MARTIN, baron DE), fit dès sa jeunesse la guerre en Allemagne, en Hongrie et en Bohême sous Wallenstein et Tilly. Il entra ensuite au service de GustaveAdolphe, et défit en 1633 les Impériaux qui assiégeaient Dillingen. Trois ans après, il amenait des troupes à Louis XIII, lorsqu'il fut surpris et battu par Jean de Werth. Les preuves de fidélité qu'il donna ensuite à la France engagèrent Louis XIII à le nommer lieutenant-général de la cavalerie allemande. Degenfeld se trouva en cette qualité au siége d'Ivoi en 1639. Il se brouilla avec les généraux français et voulut se retirer; mais le roi l'apaisa, et créa pour lui la charge de colonel-général des troupes étrangères, que personne n'a ensuite occupée. Cependant il passa au service des Vénitiens en 1643, battit les troupes du pape, et se distingua contre les Turks en Dalmatie et en Albanie. La république lui présenta une chaîne d'or et une médaille avec cette inscription: Dalmatia strenuè tutata. Des discussions qu'il eut avec le général Léonardo Foscolo lui firent quitter les Vénitiens. Il mourut dans ses terres en Souabe, en 1653. Ferdinand DEGENFELD, Son fils, après s'être distingué en France par son adresse à tous les exercices du corps, obtint une compagnie au service de Venise, et perdit la vue à l'âge de dix-huit ans, par un coup de feu. La république lui accorda une pension considérable. Il fut ensuite, quoiqu'aveugle, conseiller intime de quatre électeurs palatins successivement, et envoyé plusieurs fois à Guillaume, prince d'Orange, depuis roi d'Angleterre. Pris dans Heidelberg par les Français en

1693, il fut traité avec les plus grands égards, et conduit avec une sauvegarde à l'armée d'Empire. Il mourut à Venise en 1710, à l'âge de quatrevingt-un ans. E-s. DEGENFELD (MARIE-SUSANNE, baronne DE), maîtresse de CharlesLouis, électeur palatin, née dans le commencement du 17. siècle, fut d'abord dame d'honneur de la princesse Charlotte, qui avait aliéné le cœur de l'électeur, son époux, par son humeur hautaine. Ce prince s'attacha à la baronne de Degenfeld, qui joignait à une rare beauté, une vivacité d'esprit piquante et des talents rares. Elle répondait en latin aux fettres que l'électeur lui écrivait dans la même langue. L'électrice voulut arrêter cette intrigue dans les commencements; mais par sa hauteur elle perdit tout-àfait l'affection de son époux qui, un jour, alla jusqu'à lui donner un soufflet en présence d'une nombreuse compagnie. Après cet éclat, il se sépara d'elle, et vint à Schwetzingen, où il épousa publiquement, en 1657, la baronne de Degenfeld. Heilan, ministre protestant à Heidelberg, ne craignit point de lui donner la bénédiction nuptiale. Un jour l'électrice vint avec ses trois enfants se jeter aux pieds de son époux. La baronne de Degenfeld étant accourue, la princesse moutra un pistolet qu'elle voulut tirer sur sa rivale; mais le comte de Hohenlohe le lui arracha des mains. L'électeur donna à la baronne de Degenfeld le titre de raugrave, qui, avee le consentement des princes de la maison électorale, a passé sur les quatorze enfants qui furent les fruits de cette union. Elle mourut en couches le 18 mars 1677, et fut inhumée avec une pompe extraordinaire à Manheim. L'électeur fit frapper une médaille en son honneur.

G-Y.

DEGNER (JEAN-HARTMANN), mé decin allemand, naquit en 1687 à Schweinfurt, où son père, jurisconsulte distingué, remplissait les fonctions de sénateur. Celui-ci, désirant que son fils embrassât également la carrière du barreau, l'envoya en 1706 à l'université de Halle; et pendant trois années, le jeune Degner s'y livra, par obéissance, à l'étude des lois. Rappelé à Schweinfurt, par la mort de son père, il se rendit bientôt après à Berlenbourg, où il reçut des leçons de médecine du célèbre Jean Junker, qui lui inspira en même temps le goût de la chimie, dans la quelle il a prouvé depuis des connaissances très étendues. Degner termina le cours de ses études médicales à Utrecht; sa dissertation inaugurale, soutenue en 1717, eut pour objet la fièvre petechiale compliquée. Revêtu du doctorat, il alla pratiquer la médecine, d'abord à Eberfeld, et l'année suivante à Nimègue. Les succès qu'il obtint dans cette ville lui méritêrent l'estime et la confiance générales, dont il reçut le témoignage le plus flatteur par sa promotion au rang d'archiâtre et de sénateur. Les ou vrages de ce médecin sont peu nombreux, mais ils portent essentiellement le cachet de l'utilité : I. Dissertatio physica de turfis, sistens historiam naturalem cespitum combustibilium qui in multis Europe regionibus et præcipuè in Hollandia reperiuntur ac ligni loco usurpantur, Utrecht, 1729, in-8. Cet excellent opuscule a été traduit en allemand, d'abord par Domandres, sous ce titre Découverte d'une nouvelle mine d'or pour l'Allemagne, Francfort, 1731, in-8'.; puis en 1760, sous ce titre plus simple et plus exact: Examen physique et chimique de la tourbe, etc. II. Historia medica

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de dysenteria bilioso-contagios quæ 1756 Neomagi et in vicinis ei pagis epidemicè grassata fuit, etc., Utrecht, 1758, in-8°.; ibid., 1754, in-8°. Cette nouvelle édition d'une monographie justement estimée contient des augmentations importantes. III. Description abrégée de eaux minérales d'Ubbergen, Nimègue, 1745, in-8°. ( en hollandais), Deguer a publié quelques mémoires dans divers recueils périodiques. Il est mort le 6 novembre 1-56. C.

DEGUIGNES. Voy. GUIGNES.

DEHEEM (JEAN-DAVID), peintre, né à Utrecht vers 1604, excella à peindre des fleurs, des fruits, des vases d'or et d'argent, des instruments de musique, des tapis de Turkie, ainsi qu'avait fait son père David Deheem, qu'il surpassa de beaucoup, quoique son élève. Ses tableaux sont harmonieux, la touche de son pinceau est légère, et rend parfaitement le caractère des fleurs et celni des insectes qui s'y attachent. Il avait surtout le talent d'imiter la transparence et les luisants du crystal, d'une manière à produire la plus grande illusion. Deheem mourut à Auvers en 1674, âgé de près de soixantedix ans. Il avait formé plusieurs elèves très habiles, entre autres Abraham Mignon, Henri Schcock, et ses deux fils, dont l'un, Corneille Deheem, marcha avec succès sur les traces de son père. A-s.

DEHNE (JEAN-CHRÉTIEN - CONRAD, medecin- physicien de Schaningen, dans la principauté de Wolfenbuttel, naquit à Celle, et mourut en 1791. Les deux principaux ou vrages de ce médecin laborieux sont écrits en allemand, et intitulés : I. Essai d'un traité complet sur la teinture acre d'antimoine et ses grandes propriétés médicales, ainsi que la

manière de préparer des teintures semblables avec d'autres métaux, Helmstadt, 1779, in-8'; ibid., 1784, in-So.; II. Essai d'un traité complet du proscarabée, et de son emploi dans la rage et l'hydrophobie, et l'hydrophobie, avec des observations sur la nature de ces maladies, leur propriété contagieuse et leur traitement, Leipzig, 1788, 2 vol. in-8°. On sera surpris de voir près de mille pages consacrées à un insecte auquel on a supposé, bien gratuitement, la vertu anti-rabienne. Il est vrai que le très prolixe auteur, peu fidèle au titre de son livre, a, pour ainsi dire, noyé l'histoire du proscarabée (Meloe proscarabæus et majalis de Linné), dans celle de ia rage, en sorte que l'acces soire est devenu le principal. Au reste, la précision et la méthode ne sont pas les seules qualités qui manquent à son style. Dehne a publié dans divers journaux de chimic une foule de mémoires, parmi lesquels on peut distinguer les suivants: Experiences faites avec la gomme résine de Gayac; Sur l'union du zinc avec le soufre; Procédés pour extraire une grande quantité d'huile de quelques semences végétales, ainsi que des oeufs de poule. C. DEI (JEAN-BAPTISTE), généalogiste de Toscane, mort à Florence le 15 février 1789, y était né en 1702. Il y fut directeur de l'archivio segreto du prince Ferdinand, réuni aux archives du grand-duc, sous le titre de segretaria vecchia, dans lesquelles on conserve spécialement les mémoires relatifs aux familles florentines et même toscanes en général. Non seulement Dei était versé dans les sciences héraldique et généalogique, mais il était encore fort instruit dans l'histoire de sa patrie. L'antiquaire de l'empereur François I., avec lequel il entretint

une correspondance suivie, lui dut des lumières importantes, et le cabinet impérial de Vienne, beaucoup d'anciennes monnaies rares. Dei mit en ordre la plupart des archives de Florence et forma les arbres généalogiques de plusieurs familles illustres. Parmi ceux qui lui firent le plus d'honneur, est celui de la maison ducale des Médicis qui fut imprimé en 1761. G―n.

DEIDIER (ANTOINE), fils d'un chirurgien de Montpellier, etudia la. médecine à la célèbre université de cette ville, obtint le doctorat en 1691, et la chaire de chimie en 1696. Envoyé à Marseille avec Chicoyneau, pour secourir les habitants affligés de la peste, en 1720, il partagea le zèle et l'erreur de son collegue (Voy. CHICOYNEAU). Son dévouement ne resta point sans récompense. Le roi lui accorda diverses faveurs, et, entre autres, le cordon de St.-Michel. La société royale de Londres le reçut parmi ses membres. Après avoir professe pendant trente-cinq années, il se retira, en 1732, à Marseille, où il exerça l'emploi de médecin des galères, jusqu'à sa mort, arrivée le 30 avril 1746. Deidier a prodigieusement écrit, et la plupart de ses ouvrages contiennent des idées paradoxales, des hypothèses inadmissibles. Au lieu d'accumuler ici tous les titres de ces productions trop multipliées, il sera beaucoup plus convehable de faire un choix raisonné: I. Physiologia, tribus dissertationibus comprehensa, Montpellier, 1699, in-8°.; ibid., 1708, in-8°.; II. Pathologia, Montpellier, 1710, in-8°.; Il. Institutiones medicina theoretice, physiologiam et pathologiam complectentes, Montpellier, 1716, in-12; Paris, 1751, in-12; traduites en français, Paris, 1735, in-12. Dans ce livre, plein d'opinions bi

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