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aussi, comme consul, à la tête d'une armée qui marchait contre Pyrrhus, le bruit se répandit dans les deux camps, que le consul, à l'exemple de son aïeul et de son père, allait se dévouer pour le triomphe des Romains. Les Épirotes en conçurent tant de crainte, que leur roi eut beaucoup de peine à les rassurer, qu'il fut obligé de leur défendre de frapper le consul romain, s'il s'avançait au milieu d'eux, et qu'il fit dire à celui-ci que, dans le cas où il aurait conçu un projet aussi insensé, il serait pris vivant, et périrait du dernier supplice. Cette dernière consideration fut seule capable d'empêcher un troisième sacrifice. Cependant, comme la victoire resta incertaine, quelques historiens ont dit que le troisième Decius s'était réellement dévoué, ce que ne croit pas Tite-Live lui-même, M-Dj. DECIUS JUBELLIUS, tribun des soldats romains, fut envoyé à Rhégium, avec une légion de quatre mille hornmes, l'an de Rome 471 (282 ans av. J.-C.), afin de défendre cette colonie grecque, qui avait imploré le secours des Romains contre Pyrrhus et les Carthaginois. Cette troupe se conduisit d'abord fort bien, et elle défendit les Rhégiens avec autant de courage que de vigilance;

mais peu pen les soldats s'amol

lirent, et portèrent envie aux richesses des habitants. Leur chef conçut alors le projet le plus atroce, et il ne craignit pas de mettre dans sa confidence ses principaux officiers. Il fut résolu entre eux que tous les Rhegiens seraient mis à mort le même jour, et qu'afin de déterminer les soldats à cette cruauté, on accuserait leurs hôtes d'intelligence avec Pyrrhus. Les Mamertins venaient de s'emparer d'une colonie sicilienne par un crime aussi abominable, et leur succès dé

cida du sort des malheureux habitants de Rhégium, qui furent tous égorgés dans la même nuit par ceux-la même qui étaient chargés de les défendre. Ges brigands se partagèrent leurs dépouilles, s'emparèrent de leurs ha bitations, et obligèrent les femmes et les filles à épouser les meurtriers de leurs pères et de leurs époux. Ce crime ne resta pas long-temps impuni. Decius, chasse presque aussiit par ses propres soldats pour s'eut attribué une trop forte portion du be tin, se réfugia chez les Messéniens, où il fut attaqué d'une fluxion sur les yeux. Son médecin se trouvant, sans qu'il l'eût soupçonné, un ancien habi tant de Rhégium, fut enchanté d'une aussi bouue occasion de venger ses concitoyens. Ayant assuré Décius qu'il al lait appliquer sur son mal un remède un peu violent à la vérité, mais dent l'effet était infaillible, il mit sur sei yeux un emplâtre de mouches cantha rides, lui ordonna de l'y laisser jusqu'à son retour, et s'éloigna au même instant sur une barque qui l'attendait Après de longues souffrances, Decius voyant que le médecin ne revenait pas, leva l'emplâtre, et reconnut qu'il était aveugle. Il paraît qu'il retoursa ensuite à Khégium; car il se trouvat dans cette ville lorsqu'elle fut asa gée par ordre du senat romain, qui, s'étant débarrassé de la plupart des ennemis de la république, vou lut donner un grand exemple de je tice et de sévérité. Le consul Genecius, s'étant emparé par ses ordres de la ville de Rhégium dix ans apris le massacre de ses habitants, esmena prisonniers tous leurs meutriers. Le sénat ordonna aussitôt les supplice, malgré les clameurs de la multitude et des tribuns du peuple, qui soutenaient qu'on ne pouvait ains faire mourir des citoyens romains. I

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fut défendu de les ensevelir et de pleurer leur mort. Décius Jubellius, qui avait survécu à la perte de ses yeux, et qui fut arrêté avec les complices de son odieux forfait, se tua lui-même dans sa prison au moment où il allait être conduit au supplice. M-Dj. DECIUS (JOSSE-LOUIS), historien de Pologne, était né en Allemagne vers le milieu du 15°. siécle. Il pre nait le titre de comte de l'empire et fut secrétaire du roi Sigismond. Il a écrit: I. De vetustatibus Polonorum; II. De Jagellonum familid; I. De regis Sigismondi temporibus. Ces trois petits ouvrages furent publiés ensemble, Cracovie 1521, in-fol., et Pistorius les a insé rés dans le tome 11 de son Corpus scriptorum historie polonicæ. Conrad DECIUS, secrétaire de Ferdinand, archiduc d'Autriche, mit en ordre et publia en latin les Annales d'Autriche, redigées par Gérard de Roo (de 1275 à 1519) en 12 livres, Inspruck, 1592, in-fol. Quelques temps après, il en publia une traduction allemande, Augsbourg, 1611, in-fol. L'édition latine a été réimprimée à Halle, 1709, in-4°. Antoine DECIUS (ou plutôt Decio), natif d'Orta, se distingua, selon Rossi, dans la poésie italienne, et mérita même les éloges du Tasse. On a de Ini quelques tragédies, entre autres l'Acripanda, Venise, 1592, in-12.

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C. M. P. DECIUS, empereur. Voy. 'DECE DECIUS (JEAN BAROVIUS), Voy. TZETZI.

DECKER (THOMAS), auteur dramatique anglais, qui vivait sous le regne de Jacques 1r. On a de lui un grand nombre de pièces de théâtre, dont quelques-unes ont été écrites en société avec d'autres auteurs, particulièrement avec Webster, Ford et

Rowley. Parmi celles qu'il a composées seul, on cite l'Honnéte prostituée, et la comédie du Vieux Fortunatus. On y trouve beaucoup de talent pour la peinture des caractères et pour l'intrigue, et un assez bon style comique; mais ce qui a le plus contribué à étendre sa réputation, c'est la querelle qu'il eut avec son contemporain Ben Johnson. Ayant eu le malheur d'offenser, par un succès ou autrement, le poète laureat, celui-ci le traita très sévèrement, en le désignant sous le nom de Crispin, dans une espèce de dunciade intitulée le Poétereau ( Poetaster.) Decker prit amplement sa revanche dans son Sa tyromastix, dont, sous le nom du jeune Horace, Ben Johnson est le héros. Cette querelle amusa beaucoup le public. Decker, comme auteur dramatique, n'était regardé, même de son temps, que comme un poète médiocre. On croit qu'il vivait encore en 1638. X-s.

DECKER (ADOLPHE), né à Strasbourg, était capitaine des armes à bord de la flotte hollandaise, appelée la flotte de Nassau, commandée par Jacques l'Hermite, et expédiée pour faire la conquête du Pérou et pour reconnaître le détroit découvert récemment par Lemaire. Elle appareilla le 29 avril 1623, arriva devant le détroit le 2 février 1624, et resta quelque temps mouillée dans une baie de la Terre-de-Feu. Le 7 mai, on arriva devant le Callao, où les attaques des Hollandais échouérent. L'Hermite, malade depuis long-temps, mourut le 2 juin. Schapenham qui lui succéda se distingua par ses cruautés. La flotte ne parvint qu'à brûler un assez grand nombre de navires espagnols, remouta le long de la côte jusqu'à Acapulco, et fit voile pour l'ile de Guaham, où elle mouilla le 26 janvier

1625. Elle alla ensuite à Mindanao, et l'architecture d'André Schluter. Il alla s'établir à Bareuth, devint direc teur des bâtiments de la cour, et mourut en 1713. Cet artiste a beaucoup travaillé; plusieurs palais de Berlin sont décorés de ses ouvrages de peinture; Hofer, Sedletzky, J. Christophe Steudner, J. A. Corvinus et J. J. Kleinschmidt, ont gravé d'après lui plusieurs beaux plafonds representant des sujets de chasses, des divertissements de paysans, des conversations, des batailles navales, etc. Decker a gravé lui-même quelques estampes d'après André Schluter, son maître, Douth et Augustin Terwesten; mais l'ouvrage qui lui fait le plus d'honneur est son Traite d'architecture, imprimé à Augsbourg, en 1711, in-fol., sous ce titre: Fürstli cher Baumeister, oder Architectura civilis, avec soixante-quatre planches. Il parut en 1716, trois ans après la mort de l'auteur, deux continuations de cet ouvrage, in fol., avec soixantequatorze planches. Decker avait encore laissé en manuscrit un autre ouvrage sur l'architecture, qui fut publié à Leipzig, en 1720, sous le titre d'Architectura theorico-practica.Cet ouvrage eut aussi une continuation qui fut donnée en 1722. Decker avait un frère, qui lui succéda dans sa place de directeur des bâtiments, et qui doit être compté au nombre des bons peintres que l'Allemagne a produits. Ses portraits forment une partie intéressante de l'iconographie moderne; ses autres ouvrages, qui sont en grand nombre, ont été gravés par les meil leurs artistes de son siècle. Decker semble avoir dédaigné d'emprunter quelque chose aux autres écoles ; toutes ses compositions sont traitées dans le goût allemand; il place presque toujours ses personnages dans des paysages: ses ouvrages offrent d'ailleurs

puis d'îles en îles jusqu'à Batavia. Schapenham mourut le 3 novembre. Les deux seuls vaisseaux qui restaient (les autres s'étant séparés) mouillèrent au cap le 21 janvier 1626, et le 9 juillet abordèrent au Texel. Decker, par ordre du conseil de la flotte, était resté à Batavia, avec les soldats. Il en partit en novembre 1627, et le 27 mai 1628, il entra à Amsterdam. Le journal qu'il rédigea fut imprimé en allemand à Strasbourg en 1629, in-4°. 11 se trouve en latin dans la collection de De Bry, 13. partie des Grands Voyages, et 12. des Petits Voyages. Il est plus étendu dans les premiers et accompagné de cartes et de figures. Il est inséré aussi dans le recueil des Voyages de la compagnie des Indes, tom. VII, édition de Rouen (IV de 1705), avec ce titre : Voyage de la flotte de Nassau aux Indes orientales par le détroit de Magellan, titre fautif, puisque l'on prit le détroit de Lemaire. Le journal y est moins complet que dans la 13o. partie de De Bry, dont on a tiré quelques cartes. Prevôt et de Brosses en ont donné des extraits; ce dernier paraît avoir consulté les éditions latines. La relation de Decker est regardée, avec raison, comme une des meilleures du recueil français. L'auteur s'y montre homme intelligent, il écrit avec beaucoup d'ordre et de clarté. Il donne des notions très justes sur la route à tenir pour abréger la traversée jusqu'au détroit de Lemire; une très bonne description des parages au sud de la Terre-du-Feu, et des observations curieuses sur ses habitants, ainsi que sur l'île de Juan Fernandez et sur l'île de Guam. E-s. DECKER (PAUL), architecte, né à Nuremberg en 1677, apprit le dessin et la gravure de G. C. Eimart,

de beaux détails, plusieurs partics traitées avec une grande naïveté de pinceau, une bonhomie qui n'est pas de la grâce, mais qui vaut mieux que l'afféterie. Il a peint avec succès plusieurs scènes de l'ancien et du nouveau Testament. Ce peintre a eu la satisfaction de voir presque tous ses tableaux gravés par les meilleurs artisnes de son temps.

A-s.

DECKER (JEREMIE DE), poète hollandais, né à Dordrecht vers 1610, reçut sa première éducation à Amsterlam, où son père exerçait le comnerce. Il s'appliqua de bonne heure l'étude des langues latine, italienne, rançaise et ang'aise; ses premiers ssais furent des traductions de moreaux détachés des poètes latins. Son aractère le portant au sérieux et à piété, il débuta par une Imitation ibre des Lamentations de Jérémie. 'étude de sa langue maternelle l'occuait d'une manière toute particulière. I s'attachait aux bous modèles, aimait consulter les plus beaux esprits de on temps, et se fit une grammaire son usage. Aussi la pureté de sa fiction est-elle reconnue encore auourd'hui. Ami de la religion, il l'éait en même temps de la tolérance; gémissait sur l'amertume des que elles théologiques qu'apaisa si mal fameux synode de Dordrecht, et I nous a laissé un monument de sa 1odération dans sa pièce intitulée: 'Ancien zèle de Rome renouvelé n Piemont. Son Vendredi saint, qui st encore du nombre de ses premiees productions, présente une suite de ableaux de main de maître de l'Hissire de la passion. Se faisant un evoir d'aider son vertueux père dans s soins d'une famille nombreuse, se voua au célibat, pour ne pas être étourné de cette pieuse obligation: ne se délassait qu'avec les muses.

Son Eloge de l'avarice on plutôt de la soif de l'or est une satire piquante que l'auteur ne risquait point de voir rétorquée contre lui-même. Sa pièce intitulée Remontrance des chevaux atteste son cœur sensible. Sa verve aimait aussi à s'exercer, mais avec un sentiment exquis, sur une multitude de circonstances domestiques, où il se montre toujours également bon fi's et bon frère. Il exprime quelque part la crainte que sa facilité ne dégénère en négligence. « Quand je fais des vers, dit-il,

Ma tête rarement repose sur ma main.

Cependant son Aube matinale constate le diligent emploi qu'il faisait de son temps. Surmontée d'une gravure de Jean Luiken, elle décorait jadis, en Hollande, les parois des chambres à coucher, et les paresseux, en se levant, y lisaient leur condamnation. Ses deux livres d'Epigrammes appartiennent principalement au genre des inscriptions et des moralités, et n'ont point le mordant ni le sel des épigrammes de Vondel et de Constantin Hayghens. Decker consentit à la publication d'un recueil de ses poésies en 1656. Il est en deux petits volumes, recommandables par l'élégance de l'impression et des gravures, et devenu rare aujourd'hui. Vers cette époque, Decker s'engagea dans une discussion théologique avec JacobWesterbaan, seigneur de Brandwyck, l'un des hommes les plus distingués de son temps, et leur correspondance se fait également remarquer par l'amé nité et l'érudition qui y règneat d'un bout à l'autre. En 1658, il eut le chagrin de perdre son père depuis longtemps valetudinaire, et il a consacré sa douleur dans plusieurs pièces, dont une porte le titre d'Invective contre la fièvre. Une mère âgée concentra dès-lors toutes ses affections, tous

ses soins. Decker eut moins de loisir,
mais non moins de passion pour la
poésie. Sa pièce intitulée A ma mè-
re est un chef-d'œuvre de sentiment
et d'élévation. Dès 1659, la pre-
mière édition de son recueil se trou
vant épuisée, le libraire van Blancken
lui proposa d'en donner une seconde,
susceptible d'être considérablement
enrichie. Decker se fit un scrupule d'y
consentir, crainte de faire tort au pre-
mier éditeur. La chose n'en eut pas
moins lieu, mais à l'insu et sans la
participation du poète. En 1702, on
en vit paraître une 3. édition in-8°.,
et enfin David van Hoogstraten et
Brouerius van Nyedek, tous les deux
hommes de mérite, en ont publié une
complète et soignée en 1746, 2 vol.
in-4°. Decker mourut à Amsterdam ea
1666, âgé de cinquante-six ans. Son
Eloge de l'avarice fut une de ses der-
nières productions, et, bien que mise
sous la presse du vivant de l'auteur, elle
ne parut qu'après sa mort. Elle porte
tous les caractères d'un talent mûri et
d'une profonde connaissance du cœur
humain. Il avait paru de lui, en 1661,
une traduction hollandaise de l'His-
toire de Sejan, par Pierre Mathieu,
et en 1664 une traduction des histo-
riens latins Florus et Eutrope: il n'a
fait que mettre la dernière main à
l'ouvrage de son père dans ces deux
dernières traductions. Decker est un
des poètes qui honorent le plus le par-
nasse hollandais. L'élégance, le nom-
bre et la variété caractérisent sa muse.
Il ne manque même pas d'énergie et
de nerf dans quelques occasions, bien
que son talent le porte plus vers le
genre doux et gracieux. M. Jérôme
de Vries, dans son Histoire de la poé-
sie hollandaise (Amsterdam, 2 vol.
in-8°., 1868 et 1810), en parle avec
le plus grand éloge; il lui avait déjà
consacré une biographie particulière,

Amsterdam, 1807, in-8°. de 112 pa ges: le frontispice est orné d'un por trait de ce poète, gravé par Vinkeles, d'après un tableau de Rembrandt. Cette Vie, intercalée de citations et d'extraits, offre une espèce d'anthologie également agréable et instructive. Elle est terminée par les lettres susmentionnées de Decker et de Westerbaan, sur la prédestination et le libre arbitre. Decker ne se sépara point de l'église cal viniste, bien que ses opinions le rap prochassent entièrement de la doctrine des remontrants, parmi lesquels i estimait bien plus Uytenbogaert qu'ar M-03. minius.

DECKERS (JEAN ), jésuite, natif d'Hazebrouck en Flandre, après avoir étudié à Douai, à Rome et à Naples, enseigna la philosophie et la theolcgie scolastique à Douai, puis à Louvain. Il fut ensuite envoyé dans la Styrie, et devint chancelier de l'anversité de Gratz, où il mourut le 10 janvier 1619, à soixante-neuf ans; i s'était rendu habile dans la chronchgie et dans l'histoire ecclésiastique. Son principal ouvrage est une dissertalion sur l'époque de la naissance d de la mort de J.-C. Il est intitulé: Velificatio seu theoremata de ane ortus ac mortis domini, deque universá J.-C. in carne œconomis, cum tabulá chronographica¦ à capiá per Pompeium Jerosolyma, ad incensam et deletam à Tito urbem et templum, Gratz, 1605, in-4°. Z

DECKHERR, et non DECKE (JEAN), jurisconsulte et bibliographe de la fin du 17. siècle, fut avocat et procureur de la chambre impériale è Spire, et se trouvait en 1708, cosciiler du roi de Danemark. Il a pubic quelques ouvrages, qui n'ont plas a cun intérêt, mais dont on voit l'indication dans le Moreri de 1759. Le sea! des livres de Deckherr, qui ne st

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