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pour aller aux Indes avec d'autres capitaines, Davis sortit du port de RiaIcja le 27 août 1685, et, après divers incidents, arriva aux Galapagos, d'où il alla croiser en 1686 le long des côtes du Pérou et du Chili jusqu'au 38' sud. Il prit et pilla plusieurs villes, et revint aux Galapagos. Il en repartit en 1687, et cinglait vers le sud, lorsque, parvenu à la hauteur du 27° 20' de latitude sud, i eut connaissance d'une petite île de sable; et, en s'approchant, découvrit, à l'ouest, une suite de terres hantes qui se prolongraient sur une étendue de quinze à scize lienes. Les séparations qui interrompaient cette ligne firent présumer que c'étaient des îles. La petite île de sable est située à cinq cents lieues de Copiapo, ville sur la côte du Chili, et à six cents heues des Galapagos. Davis alla ensuite à Juan Fernandez, doubla le cap Horn, aborda au nord du Kio de la Plata, et apprit en croisant dans la mer des Caraïbes, que Jacques Il avait accordé le pardon aux flibustiers. Il arriva en mai 1688 à Philadelphie, et retourna en Angleterre, où il vécut long-temps paisible. Il n'existe point de relation de son voyage; mais Wafer, qui était chirur gien sur le vaisseau de ce flibustier, en a donné un extrait à la suite de sa description de l'isthme de Darien. Dampier, auquel Davis communiqua, depuis leur retour en Angleterre, la découverte qu'il avait faite, dit que c'est probablement la côte de la terra ausiralis incognita. La position de la terre de Davis a occasionné de grandes discussions parmi les navigateurs et les géographes. Roggewein, quila chercha inutilement, nia formellement son existence, et accusa Davis, Wafer et Dampier d'avoir inventé à plaisir ce qu'ils en avaient écrit. Cook et la Pérouse ne l'ont pas trouvée; Pingré,

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après avoir noté une contradiction evidente entre les routes suivies par Davis et la distance de Copiapo à laquelle il place cette terre et la petite île, soupçonne que ce sont les îles de St.-Felix et de St.-Ambroise. Cook et Dalrymple ont prétendu que la terre de Davis n'est que l'ile de Pâques. Fleurieu démontre que cette assertion est inexacte, et ajoute que Davis a mal vu, et que ce qu'il a vu ou cru voir n'existe pas dans la position qu'il avait indiquée. Aujourd'hui l'on ne place plus la terre de Davis sur les cartes. DAVIS (Howel), fameux pirate anglais, se distingua daus la mer des Antilles, puis alla croiser aux îles du cap Vert. Ses succès li ayant inspiré plus de hardiesse, il voulut escalader le fort bâti à l'embouchure de la Gambie. S'étant resat à d'autres pirates, ils emportèrent ie fort de Serre-Lione. Bientôt ils se separèrent, parce que Davis s'aperçat que l'on avait fomenté dans son équa page une conspiration pour lui oter le commandement. II alla ensuite a l'ile du Prince, où il fut tué par les Portugais en 1719. E-s.

DAVIS (ÉDOUARD), peintre et graveur au buriu, né dans le pays de Galles, vers 1640, montra des son enfance beaucoup d'inclination pour les arts du dessin. Il apprit pendant quelque temps la gravure dans l'école de Loggan; mais les manvais traitements que lui faisait éprouver la femme de son maître l'oblige rent à le quitter. Contraint par la necessité d'endosser la livrée, il survat son maître en France, où il eut loczasion de prendre quelque notion de la peinture. A son retour en Angleterre, il trouva une ressource dans ses talents, prit le burin ou le pincean, selon la nécessité des circonstances et le goût des personnes qui l'employèrent

Mais ses gravures sont aujourd'hui plus connues que ses tableaux. On y trouve une suite de portraits historiques. Davis semble avoir pris à tâche de faire la contre-partie de Cooper (Voy. Samuel GOOPER). Il mit à représenter tous les membres de la famille de l'infortune Charles I., autant de soin que Cooper en avait mis à peindre les partisans de Cromwell; mais dans la suite, obeissant aux caprices de la fortune, Davis effaça la tête du portrait qu'il avait fait de Charles I, pour ajuster à sa place la tête de Guillaume III, lorsque ce prince monta sur le trône d'Angleterre. Davis a gravé d'après van Dyck un Ecce homo qui est fort rare. As. DAVIS (HENRI EDWARDS), theologien anglais, né en 1756 à Windsor, pubira à vingt-un aus un Examen de l'Histoire de la décadence et de la chute de l'empire romain, par Gibbon. On trouve dans cet examen beaucoup de sagacité et de profondeur, et plus de savoir que ne devrait le faire supposer l'âge de l'auteur. Gibbon, qui en fut très vivement aflecté, y fit une réponse à la quelle Davis répliqua ensuite. On regrette que son zèle pour la cause d'une religion de charité, lui ait laissé oublier les égards que l'on doit au talent, même dans l'erreur; aussi Gibbon, rapprochant la critique de Davis de celle de Watson, sur son ouvrage, comparait celle-ci à un couteau bien aiguisé, et celle-là au bâton d'un mauaut. Davis reçut du roi, dans le cours de cette controverse, un ́présent considérable en argent, tandis que l'historien fut recompensé d'un autre côté par la place de commissaire du bureau du commerce. C'est là tout ce qu'on connaît de ce théologien mourut le 10 février 1784, âgé de vingt-huit ans, d'une

maladie de langueur, suite d'une trop grande application à l'étude. X-s. DAVISSON, ou DAVIDSON (GUILLAUME), médecin du 17°. siècle, était d'une famille noble d'Ecosse. Il vint en France, où il obtint, selon Manget, le titre de médecin du roi et d'intendant du jardin des plantes. Le roi de Pologne le nomina ensuite son ar chiâtre. Zélé partisan de Paracelse, Davisson se livra presque exclusivement à la chimie, ou plutôt à l'alchimie, dont il fit des applications inconsidérées à l'art de guérir. Ses ou vrages, ornés d'inscriptions ridiculement fastueuses, sont un assemblage monstrueux d'hypothèses frivoles et d'absurdités révoltantes: I. Philosophia pyrotechnica, seu curriculus chymiatricus, nobilissima illa et exoptatissima medicinæ parte pyrotechnica instructus, multis iisque haud vulgaribus observationibus adornatus, etc., Paris, 1655, in-8°.; ibid., 1657, in-8'. Cette production bizarre a été d'abord traduite en français par Jean Hellot, sous le titre d'Éléments de la philosophie de l'art du feu, ou chemie, Paris, 1651, in-8'., puis par Davisson Ini-même, Paris, 1675, in-8°.; Commentariorum in Petri Severini, Dani, ideam medicine philosophica propediem proditurorum prodromus ; in quo platonicæ doctrinæ explicantur fundamenta, super que Hippocrates, Paracelsus, et Severinus, necnon ex antithesi Aristoteles et Galenus sua stabilivere dogmata, etc., la Have, 1660, in-4°. ; la Haye et Roterdam, 1668, in-4°. Si l'on refléchit que ce simple prodrome est trois fois plus considérable que le livre de Severinus, et que Davisson a encore augmenté l'obscurité de la doc. trine qu'il se proposait d'éclaircir, on doit lui savoir gré de n'avoir pas sur

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DAVITY (PIERRE), sieur de Montmartin, né en 1573 à Tournon en Vivarais, mort à Paris en 1635, s'appliqua d'abord à la poésie, l'abandonna pour se livrer aux recherches historiques, et ne réussit dans aucun genre. Le recueil de ses œuvres mêlées est intitulé: Les travaux sans travail, titre par lequel il a voulu donner une idée de sa facilité à travailler dans tous les genres, Paris, 1599, 1602, et Rouen, 1609, in12. Ses Etats ou Empires du monde, Paris, 1626, in-fol., sont une compilation très médiocre, où l'on trouve cependant des morceaux qui n'avaient pas encore paru en français, tels que l'histoire abrégée des rois de Perse d'après Mirkhond, que Davity traduisit de Texeira. Ranchin et Rocoles ont successivement porté cet ouvrage, d'un volume à sept. Louis Godefroi le traduisit en latin sous ce titre : Archontologia cosmica, Francfort, 1649, 3 vol. in-fol. On atttribue à Davity quelques pièces au su jet du siége de la Rochelle, publices sous le nom de Montmartin, et les Origines de tous les ordres militaires et de chevalerie de la chrétienté, Paris, 1655, in-fol. Rocoles a fait précéder de l'éloge de Davity l'édition qu'il a publiée de ses Etats ou Empires du monde, Paris, 1660, in-fol. W-s.

DAVY. Voy. Duperron. DAVY-BROSSARD. Voy. BROSSARD, au Supplément.

DAVY DE CHAVIGNÉ (FRANÇOIS-ANTOINE), né à Paris le 4 mai 1747, après avoir fait ses études chez les oratoriens à Jully, et son droit à Paris, acquit une charge d'auditeur en la chambre des comptes dont son

père était membre. Il consacra ses loisirs à l'étude, et s'appliqua particulièrement à l'architecture. Il est mort le 17 août 1806 (et non 1807). On a de lui: I. Projet de Bibliothèque publique de jurisprudence, 1775, in-8°.; II. Projet de Fontaine des muses, 1778, in-8°.; III. Projet d'un pont triomphal, 1781, in-8°.; IV. Plans, coupe et élévation d'un pont en fer d'une seule arche de cent quatre-vingt-deux pieds d'ouverture, 1800, in 8.; V. Mémoire sur la construction des ponts en fer, 1801, in-8°.; VI. Colonne de l'empire français ou projet de Colonne triomphale à la gloire de Napoléon-le-Grand, restaurateur de la monarchie sous le nom de l'empire français, 1806, in-8.; VII. Rapport fait à la société libre des sciences, lettres et arts de Paris, sur un ouvrage intitulé: De la solidité des batiments (qui a pour auteur M. Ch. Fr. Viel), 1806, in8°.; VIII. Leçons d'un père à ses enfants, ou Recueil de sentences et pensées morales extraites des meilleurs auteurs latins et français, 1801, in-12; nouvelle édition, 1806, in-12. Aucun des projets d'architecture de Davy de Chavigné n'a été exécuté; mais du moins ce fut à son zèle et à ses démarches que l'on dut la reconstruction du pont qui se trouve entre les îles St.-Louis et Notre-Dame. M. Ch. Fr. Viel a donné une Notice nécrologique sur Fr. Ant. DavyChavigne, 1807, in-4°. A. B-I.

DAWES (sir WILLIAM) naquit en 1671, dans une terre de son père, située près de Braintrée, dans le comté d'Essex. Il étudia à Oxford et à Cambridge. Ayant pris ses degrés et reça les ordres dans cette dernière universi té, il en fut nommé vice-chancelier en 1696, et peu après chapelain ordinai

re du roi Guillaume, et pourvu ensuite de plusieurs bénéfices. Il fut en grande faveur auprès de la reine Anne, qui le prit aussi pour un de ses chapelains ordinaires. Cependant un de ses Sermons, prêché devant la reine en 1705, à l'occasion du 30 janvier, ayant déplu à quelques personnes de la cour, on trouva le moyen d'empêcher cette princesse de le nommer au siége de Lincoln, alors vacant, et quelqu'un lui disant que son sermon lui avait fait perdre un évêché, il répondit qu'il n'avait pas lieu de se plaindre, puisqu'il n'avait pas prê>> che dans l'intention d'en gagner un. » Cependant, il fut nommé, en 1707, évêque de Chester, et, en 1714, archevêque d'York. Il fut fait en même temps consciller d'état. C'était un homme d'un caractère respectable, mais sans talent. Ses Sermons, écrits d'un style simple et familier, produisirent cependant un certain effet; mais cet effet était dû presque entierement à la beauté de sa figure et à celle de son organe, soutenues d'un débit plein de noblesse et de gravité. I mourut le 50 avril 1724. On a de lui: I. un poëme médiocre, intitulé: Anatomie de l'athéisme, 1693; II. les Devoirs du cabinet, etc.; III. des Sermons. Ces ouvrages, et quelques autres, dont plusieurs sont posthumes, ont été réunis en 1733, en 3 vol. in-8, avec une Vie de l'au

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avec raison, qu'il ferait un plus utile emploi de ses études, s'il les consacrait à éclaircir et corriger le texte des classiques anciens. Ses Miscellanea critica virent le jour en 1745. Cet ouvrage, qui l'a placé au rang des plus habiles critiques, contient des observations très neuves et très délicates sur plusieurs parties de la syntaxe et de la prosodic grecque. Les principes de Dawes ne sont pas toujours incontestables, et quelquefois il en généralise trop les conséquences. On voit aussi qu'il connaissait mieux la langue des poètes que celle des prosateurs. Néanmoins, il a paru peu de livres plus utiles que les Miscellanea critica, et qui aient fait faire autant de progrès à la critique verbale. La meilleure édition des Miscellanea est celle d'Oxford, 1781, avec les notes de M. Burgess ; elle a reparu à Leipzig, en 1804, par les soins de M. Harles. Dawes avait promis des éditions d'Homère, de Pindare, des tragiques grecs, et d'Aristophane, dans les comédies duquel il se vantait d'avoir corrigé au moins deux mille passages. Il mourut du spleen en 1766, sans avoir eu le temps d'exécuter aucun de ses projets. Dawes était d'un caractère jaloux, et d'une bizarrerie qui allait jusqu'à la folie. Nommé, en 1758, maître de l'école de Newcastle sur Tyne, il en avait fait déserter tous les écoliers; si bien qu'on l'engagea à se démettre de sa place et de cellc de maître de l'hôpital de Ste.-Marie dans la même ville, pour une somme annuelle de 80 liv. sterl. B-ss.

DAWOUD, fils de Nassir, docteur musulman, renommé pour sa science et sa piété, était de la tribu de Thai, illustre par les grands hommes qu'elle a produits; tels que Hatem, le modèle de la générosité, ct

Aboù-Témam (V. ABOU-TÉMAM), excellent poète. Dawoud les egalait par sa rare probité, dont la mémoire subsiste encore parmi les Arabes. Un de ses disciples lui dit un jour qu'il désirait apprendre à tirer de l'arc; le saint personnage lui repondit : « Il >> est bon de savoir tirer de l'arc, >> mais cousidérez à quoi vous voulez » dépenser les jours de votre vie. » Dawoud mourut en 160 de l'hégire (777 de J.-C.) J-N. DAY (THOMAS), né à Londres en 1748, d'un collecteur des douanes qui lui laissa une fortune considérable, perdit son père étant encore enfant. Sa mère, femme d'un esprit distingué, l'éleva dans des habitudes d'indépendance qui influèrent sur tout le cours de sa vie. Il fit ses dernières études à Oxford, s'instruisit ensuite dans la connaissance des lois, et exerça même les fonctions d'avocat, quoiqu'il ne fût pas dans l'intention de s'attacher à cette profession. Il employa plusieurs années à voya ger, s'appliquant particulièrement à l'étude des hommes et à l'observation des mœurs, et se pénétrant toujours davantage des maux qui assiégent l'humanité, moins pour s'en laisser abattre que pour chercher des moyens de les soulager. C'était afin d'avoir plus de temps à y consacrer qu'il s'était affranchi des tributs qu'impose la société. Egalement étranger a tontes ces petites observances que le monde appelle des devoirs, et aux soins extérieurs qu'on regarde comne des bienséances d'état, Day portait sa négligence jusque sur ce qu'il mettait au rang des besoins. Les commodités de la vie lui étaient inconnues, on pourrait dire même incommodes lorsqu'elles gênaient sa liberté, et odieuses si elles eussent dérobé quelque chose aux soulagements qu'il

cherchait à répandre sur de véritables souffrances; c'était à celles - là qu'il consacrait son temps comme sa fortune. Son premier ouvrage fut une pièce de vers publiée en 1773, contre l'esclavage des nègres, le Negre mourant, qu'il composa de compagnie avec son ami Bicknell. Une éloquente dédicace qui précède la 5o. edition de ce poëme, est adressée à J.-J. Rousscau, dont Th. Day était admirateur enthousiaste. En 1776, il publia un autre poëme contre la guerre de l'Amérique, intitulé les Légions dévouées; et en 1777, un poëme sur la Désolation de l'Amérique. Les ouvrages de Day ne sont point des modèles de poesie; cependant on y trouve des images vives, de la force, et le noble sentiment qui l'animait. Il écrivit aussi avec succès plusieurs morceaux de prose, et contre la guerre de l'àmérique, et contre l'esclavage des nègres; mais ce qui a obtenu peut-être le succès le plus durable, parce qu'il ne tient pas aux circonstances, ce sont ses ouvrages pour les enfants, entre autres son Sandford et Merton, regardé comme l'un des meilleurs en ce genre. Cet ouvrage, publié en trois parues, la première en 1785, et la dernière en 1789, a été traduit en français (par Berquin), et a été aussi goûté que repandu en France, quoiqu'on y puisse apercevoir, aux idées plus théoriques que pratiques, que Day n'avait point d'enfants. Cet homme vertueux avait aussi ses ridicules, qui tenaient à ses vertus mêmes. Il voulait une compagne, mais telle qu'il ne pouvait la trouver. Il résolut de la former luimême sur un modèle imaginaire, et, conjointement avec un ami qui partageait ses rêveries, il entreprit l'education de deux jeunes orphelines abandonnées, dont une était destinée à devenir sa femme. Dans la vue

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