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le tems des apôtres, une multitude d'hé rétiques avoient formé différentes fociétés féparées de l'églife catholique, & qu'il étoit important de faire faire à tous les fideles une profeffion expreffe de l'unité de l'églife. Ils ajouterent l'apoftolicité pour faire difcerner de plus en plus cette feule églife, par ce fait public & incontestable, que n'étant fortie d'aucune autre fociété, elle remonte, par la fucceffion non interrompue de fes pafteurs, jufqu'aux apôtres.

Je vais donc vous montrer par le détail de chacun de ces quatre caracteres diftinctifs, qu'ils conviennent tous à l'église romaine, & qu'aucun d'eux ne fe trouve dans les fociétés de la prétendue réforme.

LE PROTESTAN T.

Mais, Monfieur, les prétendus réformés reconnoiffent-ils l'autorité du fymbole de Constantinople?

LE DOCTEUR.

Oui, Monfieur, ils ont fouvent avoué que la doctrine de l'églife étoit demeurée pure & fans tache, du moins pendant les quatre premiers fiecles; c'eft pourquoi ils reconnoiffent l'autorité de ce fecond concile général tenu à Conftantinople.

Entrons donc à prefent dans l'examen de ces quatre caracteres. Mais je prévois que je ne pourrai pas les difcuter tous

dans un feul entretien; ce qui regarde lá fainteté demande un détail trop étendu pour que nous puiffions en parler aujourd'hui. Remettons la à un autre jour : l'unité.

commencons par

L'églife de Jéfus-Chrift eft une, & que fignifie cette unité?

Elle fignifie d'abord en général, qu'il n'y a & ne peut y avoir qu'un feul corps, qu'une feule fociété qui foit l'églife de Jésus-Chrift. Ce premier point n'a pas befoin de preuves, puifqu'il eft conftant que ce divin fauveur n'a fondé qu'une églife, qu'en lui donnant un chef, il l'a appellée mon églife, que les apôtres dans tous leurs écrits & dans le fymbole de la foi, l'ont nommée au fingulier l'églife.

L'unité de l'églife fignifie auffi, que tous ceux qui lui appartiennent font liés enfemble par la profeffion de la même foi, par la participation aux mêmes facremens, & par la foumiffion aux mêmes pafteurs, fur-tout au même chef.

de

Unité de foi, unité de facremens, unité gouvernement & de chef, voilà trois caracteres renfermés dans celui de l'unité de l'églife de Jésus-Chrift.

I. Je dis d'abord qu'il doit y avoir une même foi dans tous les membres qui la compofent, car tous ces membres doivent avoir une foi divine & furnaturelle. Or la

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foi divine eft une : « Il n'y a qu'un Dieu », dit l'apôtre, «< il n'y a qu'une & même foi, il n'y a qu'un baptême: Unus dominus, una fides, unum baptifma (a). Tous ceux qui appartiennent à l'églife de Jéfus-Chrift, doivent donc tous avoir la même foi. Tous les membres de cette églife ne font qu'un même corps, & comment ne feroient-ils qu'un même corps s'ils étoient divifés dans leur croyance?

Ils doivent tous avoir une foi furnaturelle, & par conféquent une foi vraie & certaine. Or il feroit impoffible qu'ils euffent tous une foi vraie, s'ils n'avoient tous la même foi, parce que la vérité ne pouvant fe trouver à la fois dans des fentimens oppofés, les uns ou les autres feroient dans l'erreur. Envain diroit-on qu'il fuffit qu'ils s'accordent fur certains articles c'est un fubterfuge que vos miniftres ont imaginé, dont je vous démontrerai ailleurs la fauffeté. Les membres de l'églife de Jéfus-Chrift doivent donc être tous unis par la même foi.

II. Je dis qu'ils doivent tous être unis par les mêmes facremens; parce que s'ils ne reconnoiffoient pas tous les mêmes facremens, leur foi ne pourroit être la

(a) Ephes, 4. 5.

même, puifque les facremens font partie du dogme & de la croyance.

De plus les facremens ont toujours été regardés comme les principaux liens qui tous les fideles

uniffent les fideles

doivent donc reconnoître les mêmes fa

cremens.

III. Il doit y avoir dans l'église une unité de gouvernement & de chef.

C'eft fur tout cette unité qui forme un même corps: on ne conçoit point d'unité de fociété entre des hommes qui n'ont ni le même gouvernement ni le même chef.

L'églife catholique a toujours regardé comme fchifmatiques & féparés de fon fein, ceux qui ont refufé de fe foumettre à l'évêque de Rome, qui a la primauté d'honneur & de jurifdiction, en fa qualité de fucceffeur de faint Pierre, chef des apôtres.

Il faut donc que les membres de l'églife de Jéfus-Chrift foient tous unis par leur foumiffion aux mêmes pafteurs & fur-tout au même chef visible; je dis vifible, car l'église étant un corps vifible, il faut que le chef le foit auffi.

A préfent, Monfieur, je vous le demande, ces notions de l'unité de l'églife vous paroiffent-elles claires?

LE PROTESTAN T.

Il ne me paroît pas, Monfieur, qu'on puiffe fe former une idée plus jufte & plus fatisfaifante de cette unité.

LE DOCTEUR.

Voyons donc à préfent fi cette unité eft un caractere de l'église romaine : nous verrons enfuite fi elle fe trouve dans les fociétés proteftantes.

I. Tous ceux qui compofent l'églife romaine ont la même foi, & cela ne peut être autrement, car ils ont pour principe de leur croyance, que le corps des pafteurs de l'églife eft juge infaillible de tout ce qui concerne la foi ou les moeurs que quiconque foutient, au mépris de l'autorité de l'églife, un feul article condamné comme contraire à la foi, est hérétique, & hors de la voie du falut. Si les théologiens foutiennent quelques opinions différentes entr'elles, ce n'est ce n'eft que fur des points qui n'ont pas été décidés; ils font d'ailleurs dans la difpofition de fe foumettre au jugement de l'églife, fi elle prononçoit.

Vous voyez donc, Monfieur, que tous les membres de l'églife romaine ont néceffairement la même foi.

Ils font unis par les mêmes facremens: c'eft un fait fi conftant qu'il ne demande

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