et que fa tragédie n'était pas en fi mauvais train. Quand je vois qu'un difciple d'Apollon péche par le 1737. cœur, je reffens les douleurs d'un directeur qui apprend que fa pénitente eft au b..... Ma nièce n'a point voulu de mon campagnard, je ne lui en fais aucun mauvais gré. J'aurais voulu trouver mieux pour elle. Cependant il eft certain qu'elle aurait eu huit mille livres de rente au moins; mais enfin elle ne l'a pas voulu, et vous favez si je veux la gêner. Je ne veux que fon bonheur, et je mettrais une partie du mien à pouvoir vivre quelquefois avec elle. Dieu veuille que quelque plat bourgeois de Paris ne l'enfeveliffe pas dans un petit ménage avec des caillettes de la rue Thibautodé. Il me femble qu'elle était faite pour Cirey. Une tragédie nouvelle eft actuellement le démon qui tourmente mon imagination. J'obéiș au dieu ou au diable qui m'agite. Physique, géométrie, adieu jusqu'à Pâques : fciences et arts, vous servez par quartier chez moi; mais Thiriot eft dans mon cœur toute l'année. Votre frère m'a envoyé des habits qui font fi beaux que j'en fuis honteux. Portez-vous bien, aimez-moi, écrivez-moi. A propos, j'ai corrigé les premiers actes d'Oedipe, Zaïre, et tous mes petits ouvrages; toujours enfantant, toujours léchant. Mais le monde eft trop méchant. 1737. LETTRE CCLIII. A M. L'ABBÉ MOUSSINOT, IL eft impoffible, mon cher ami, qu'il y ait trente- un volumes de pièces de l'académie des fciences Fin du premier tome du Recueil des Lettres TABLE |