On compte fur cette Paroiffe environ 4000 Communians (3000 en 1671).

La Chapelle de N. D. de la Motte étoit comme la Succurfale; Guillaume du Blé en donna & bénit le cimetiere en 1294, malgré l'oppofition des Moines de St. Pierre, & il y voulut être inhumé, ainfi que Robert de Decize en 1315. L'Eglife de la Motte fut démolie pour en faire un boulevart en 1523, & on n'y laiffa qu'une Chapelle qui fubfifte.

2o. ST. GEORGES.

(Voy. ci-devant Eglife Collégiale). Ajoutez: la citadelle, la Commanderie de S. Antoine, les Jacobins & le Séminaire font fur cette Paroiffe de 1800 Communians.

ST. JEAN DE MAIZEL ou MEZEL.

De veteri Macello, foit à caufe de la Boucherie ou du vieux marché, foit, felon d'autres, à cause d'une Léproferie dont les malades étoient appellés Maizeaux ou Mézeaux. Cette Eglife, bâtie hors de l'enceinte des vieux murs, eft fort ancienne, puisqu'il s'y tint un Concile en 894: c'étoit un Prieuré, dépendant depuis de Cluni. Le Prieur avoit droit de lever à la foire chaude 5 d. fur les bans & étaux; ce qui fut reconnu par le Bailli Ducal en 1427.

Le Curé Claude Rebours a fondé en 1684 deux Vicaires & une bourse au Séminaire. L'Abbaye de St. Pierre, celle de Lanchare bâtie dans l'emplacement d'un jeu de paume & de l'ance. Ladrerie appartenante à l'Ordre de Malte, la Commanderie du Temple, les Carmes, les Urfulines font fur cette Pare. d'environ 1200 Communians.

4o. ST. MARIE.

Ancien Prieuré, qui après les ravages des Normands & des Hongres, fut uni en 1087, par l'Evêque Gautier, à l'Abbaye de Saint Benigne, à laquelle il avoit jadis appartenu, dit l'acte d'union cité par Perard, pag. 196, & fub reverentia Cabilonenfis Ecclefiæ. L'Abbé Jarenton fit alors fociété de prieres avec la Cathédrale, dont l'Evêque lui donna une Prébende que l'Abbé unit au Prieur de Se. Marie, afin qu'il fit fa femaine à la Cathédrale`: (V. ann. bénéd. t. V, p. 567). L'Evêque Ponce de Siffey, par traité avec l'Abbé de St. Benigne en 1271, fe réserve le droit de vifiter le Prieuré, d'y coucher une nuit, & de recevoir 60 f. par an.

Le Prieuré & le fauxbourg de Ste. Marie furent déclarés par Arrêt contradictoire, en 1385, être de la Juftice du Duc contre les prétentions de l'Evêque.

L'Eglife tombant de vétufté, fut réparée

au xv. f. & dédiée par J. Germain en 1448. Env. 500 Comm. compris la Charité & les Carmélites.

Le Prieur avoit jadis des tuileries fur le bord de la Saone, près de fa maison : il amodioit de la Ville le droit de prendre des Terres dans le pâquier pour fes tuileries. Jean Duretal, Prieur, fut déchargé d'une partie de fon bail, pour n'avoir pu les faire valoir pendant plufieurs années, à cause d'une grande mortalité arrivée à Chalon au xve. f.

Les Moines ont été renvoyés au xvie. f. & un Curé a pris leur place. La menfe & le titre de Prieur viennent d'être unis (1778) à la Cure dont le Prieur étoit Patron: le nouveau Prieur-Curé (Etienne Petit), de nomination royale, aura droit d'entrer aux Etats.

ST. LAURENT.

Cette Paroiffe, & peut-être le Bourg, doit fon origine à un petit Oratoire de St. Laurent où fe retiroient les 1ers. Evêques, & fur-tout S. Grat qui voulut y être inhumé, en 658. Dans l'Eglife, changée en Prieuré, fe tint, en 873, un Concile qui réunit le Monaftere à celui de S. Marcel. Ayant été ruiné par les Hongres, l'Evêque Achard le donna en 1079 à l'Abbaye de l'Ifle-Barbe pour le rétablir.

On y voit le tombeau de St. Grat, dont les reliques furent transférées par le Comte Lambert à Parai, où il avoit fondé un riche Prieuré. (V. Parai).

Le Prieur députoit aux Etats d'Auxone, fa Paroiffe étant dans la Vicomté ; & quelquefois les Etats fe font tenus à Saint-Laurent. Aujourd'hui le Prieur, de nomination royale, auquel la Cure a été unie, a droit d'entrer aux Etats. Son Eglife étant tombée de vétuité, l'Office paroiffial fe fait aux Cordeliers.

Les Ducs établirent à Saint-Laurent une Cour des Monnoies dans un lieu appellé encore le Bastion de la Monnoie, près de la Saone. Le Roi Jean, héritier de Philippe de Rouvre, confirma la Châtellenie pour les caufes de premiere instance, à laquelle reffortiffoient la Ville de Seurre & 121 Villages entre le Doubs & la Saone : elle a été fupprimée en 1749, & réunie au Bailliage de Chalon.

Le même Monarque établit, en 1362, un Parlement à Saint-Laurent pour les caufes d'appel de cette Ville, du Comté d'Auxone & des Terres d'outre Saone; « parce que ce >> reffort eft un pays de nature différente du » Duché, dont les fujets ne pouvoient être » diftraits de leur Jurifdiction. » Chalon reffortiffoit au Parlement de Beaune, & la Franche-Comté à celui de Dole.

Les Habitans avoient droit de franchife, & pouvoient fe réfugier entre les murs de la Cité. Ils prétendent avoir des communaux particuliers; charges, poids & mefures différentes. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'ils ont depuis quelques années un Echevin perpétuel, que les impofitions fe verfent dans la caiffe d'un Receveur autre que celui de Chalon. Il y a procès au Confeil pour favoir fi Saint-Laurent, qui n'en eft féparé que par le pont de la Saone, doit faire une Communauté diftincte.

Les Cordeliers & l'Hôtel-Dieu font fur cette Paroiffe où l'on compte 700 Communians, 1000 ames & 200 f.

COMMANDERIE DU TEMPLE.

Cette Maison établie pour les Templiers au XII. fiécle, fut donnée, après leur fuppreffion en 1313, aux Chevaliers de Saint Jean-de-Jérufalem, dans le grand Prieuré de Champagne. Jean de Chalon accorde aux Templiers, en 1234, l'ufage dans fes bois, la permiffion d'acquérir des fonds en fon Fief de Buxi l'acte eft dans Perry, p. 63, pr.

Girard de Fougeroles en étoit Commandeur en 1378; Hugues d'Arci rétablit la Chapelle en 1407; un Grand-Prieur de Champagne & Commandeur de Chalon y fut inhumé en 1510. Charles IX logea dans cette