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membre du conseil des Cinq-Cents, d'où il sortit en 1798. Réélu l'année suivante, il en fut exclu de nouveau par la révolution du 18 brumaire. Il fut alors nommé juge au tribunal criminel de l'Ardèche et remplit ces fonctions jusqu'en 1816 où la loi contre les régicides le força de quitter la France. Il se réfugia en Suisse d'où il fut rappelé, en 1818, par une faveur ministérielle. Revenu dans sa patrie, il y mourut quelques années plus tard. Deux frères de ce nom étaient grenadiers dans le bataillon des Filles-SaintThomas, qui montra un si grand dévouement à Louis XVI dans les journées du 20 juin et du 10 août 1792. L'un des deux fut aide-de- camp de Lafayette et émigra avec lui. Il était revenu à Paris en 1795 et y figura encore avec beaucoup de distinction parmi les sectionnaires qui soutinrent la lutte du 13 vendém. contre la Convention nationale. L'un et l'autre sont morts depuis plusieurs années, après avoir vécu dans une union tout-à-fait exemplaire. M-Dj. SOUBERBIELLE (le docteur), chirurgien à Paris, fut un des plus zélés détracteurs de la méthode inventée par le frère Côme en 1779 pour l'opération de la pierre, et se montra en conséquence fort opposé à la lithotritie inventée par le docteur Civiale. Très-lié avec les principaux meneurs de notre première révolution et surtout avec Robespierre, il se montra fidèle à ces principes jusqu'aux derniers temps de sa vie, et nous l'avons alors entendu dire encore que Maximilien avait été calomnié. Souberbielle est mort à Paris en 1848. Il avait été, en 1793, l'un des jurés du tribunal révolutionnaire, et l'on eut à lui reprocher la mort de beaucoup de victimes de cette hor

rible époque, entre autres celle de la reine Marie-Antoinette. On a de lui: 1. Recueil de pièces sur la lithotomie et la lithotritie, 1828-1835, in-8°. II. Observations sur l'épidémie dyssentérique qui a régné à l'école de Mars, au camp des Sablons, dans l'an II de la république (1793), avec l'indication des moyens employés pour la combattre, 1832, in-8°. II. Quelques remarques sur les deux derniers écrits de M. Civiale, intitulés : 1o Considérations pratiques sur la méthode suspubienne; 2o Quatrième lettre sur la lithotritie, octobre 1833.

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ne s'occuper que très-peu des grandes questions politiques, et siégeant habituellement au centre, parmi ceux que l'on appelait les crapauds du marais, il ne parut occupé que de questions de finances et d'administration. Devenu membre du conseil des Cinq-Cents par le sort, en 1795, après la dissolution de la Convention nationale, il y combattit successivement les impôts aux barrières, sur le sel et sur le droit de passe. Le 8 septembre 1796 il fit une sortie violente contre Larivière et le parti clichien qu'il accusa de royalisme. Sorti du corps législatif en 1798, il fut nommé un des receveurs des contributions directes du département du Nord. Il en exerçait encore les fonctions en 1816 lorsque la loi contre les régicides le força de quitter la France. Il se réfugia chez son beau-frère qui demeurait en Suisse, et n'en revint qu'après la révolution de 1830. Il mourut en 1843, laissant un testament assez bizarre, dans lequel on remarque les dispositions suivantes: Je donne et lègue 400 fr. ⚫ de rente à chacun de mes anciens • collègues à la très-haute, très-illus• tre et invincible Convention na■tionale, qui n'ont pas un revenu de • 600 francs, et je donne et lègue ◄ 300 francs de rente à chaque dame veuve d'un ancien conventionnel

a

- qui n'aurait pas un revenu de 400 ⚫ francs. Il existait encore alors quelques veuves de conventionnels dans la détresse. Plusieurs recurent des secours de la liste civile, dans les premières années qui ont suivi la révolution de 1830; et l'on doit convenir que tant que régna Louis-Philippe les conventionnels régicides et leurs héritiers furent toujours très-bien traités. Il fit à plusieurs de bonnes pensions qu'il paya fort exactement

jusqu'à la fin de son règne. (Voy. SERGENT dans ce vol.) M-D j.

SOUHAITTY (le père), religieux franciscain, publia, en 1677, un ouvrage intitulé · Nouveaux éléments du chant, où il propose de remplacer les notes de plain-chant par des chiffres. En 1743, J.-J. Rousseau proposa aussi de substituer des chiffres aux notes musicales, méthode qu'il a rappelée dans son Dictionnaire de musique, au mot Notes. Cette analogie donna lieu plus tard à une polémique assez vive. Benjamin de la Borde, dans son Essai sur la musique (1788), accusa Jean-Jacques de plagiat pour s'être approprié un système dont il n'était pas l'inventeur. Madame de La Tour de Franqueville, ou plutôt le célèbre violoniste Gaviniés (voy. ce nom, XVI, 612, note), prit la défense de Rousseau dans un écrit anonyme, intitulé: Errata de l'Essai sur la musique. La Borde disait que les deux systèmes n'en font qu'un. On lui répondit que celui du P. Souhaitty ne s'applique qu'au plain-chant, tandis que la méthode de Rousseau, dont les signes d'ailleurs sont bien plus simples, se rapporte à la musique. Le citoyen de Genève, prévoyant sans doute les attaques qui seraient dirigées contre lui, avait déjà dit: ■ C'est bien moins le genre des si"gnes que la manière de les employer qui constitue la différence - en fait de systèmes; autrement il ⚫ faudrait dire, par exemple, que l'al⚫ gèbre et la langue française ne sont • que la même chose, parce qu'on s'y

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chant et la musique, qui ne sont que deux branches du même art. Il résulterait de toute cette dispute que Jean-Jacques aurait perfectionné, étendu la méthode de Souhaitty, si toutefois elle lui a suggéré un projet analogue; car l'idée d'employer en musique des chiffres au lieu de notes est-elle assez extraordinaire, assez transcendante pour qu'une fois émise on ne puisse plus la reproduire sous une autre forme et avec des développements nouveaux, sans être accusé de plagiat?

P-RT.

SOUHAM (JOSEPH), général français, né le 31 avril 1760, à Lubersac, dans le Limousin, de l'une des premières familles de la bourgeoisie, eut une jeunesse très-dissipée et, à peine sorti du collége, s'engagea dans le régiment de Royal-cavalerie. D'une force, d'une taille prodigieuse (il avait plus de six pieds) et d'une valeur à toute épreuve, il réunissait tous les avantages qui font réussir à la guerre. Cependant il ne servit pas long-temps dans ce corps où les lois du temps lui promettaient peu d'avancement. Il en était sorti lorsque la révolution commença. Séduit par toutes les illusions de cette époque, il s'enrôla dans un bataillon de volontaires nationaux du département de la Corrèze, qui le nomma son commandant. Ce fut à la tête de cette troupe qu'il fit, sous Lafayette et sous Dumouriez, les premières campagnes de cette guerre qui devait être si longue. Il se distingua particulièrement à Jemmapes, puis à Montassel, à Courtray et à Nimègue, dont il s'empara de la manière la plus glorieuse dans le terrible hiver de 1795. I était alors général de division et lié intimement avec les chefs de cette armée, Pichegru et Moreau; mais, d'un caractère entier et difficile, il

eut plusieurs altercations avec les représentants que la Convention nationale envoyait à toutes les armées avec des pouvoirs souverains. C'est par suite de ces différends qu'il fut envoyé dans la Belgique pendant quelques mois avec un commandement qu'il quitta en 1796, pour être mis à la tête d'une division de l'armée du Rhin, sous Pichegru, puis sous Moreau. La disgrâce de ces deux généraux lui devint bientôt funeste, et il cessa d'être employé sous le gouvernement directorial, jusqu'à ce que Bonaparte, s'étant emparé du pouvoir, le remît en activité; mais il tomba de nouveau en disgrâce lors de la conspiration de Georges Cadoudal, où il se trouva compromis. Renfermé dans la prison de l'Abbaye, il fut tenu long-temps au secret. N'ayant pu le faire condamner sans preuves, Napoléon le destitua de son grade, et il ne consentit à le réintégrer qu'en 1808, pour lui donner le commandement d'un corps d'armée en Catalogne. Souham y battit d'abord les Espagnols à Olot, puis à Valse, et défendit bravement la place de Vich contre O'Donnell, qui commandait un corps beaucoup plus nombreux que le sien. Marchant ensuite en tête de ses colonnes, il fut percé au-dessous de l'œil d'une balle qu'il fit extraire à l'instant sur le champ de bataille, et lorsque les soldats, frappés d'épouvante, le croyaient mort et commençaient à se retirer, il parut soudainement au milieu d'eux, et les conduisit à l'ennemi, qui fut repoussé et mis dans une déroute complète. Cependant à la fin de cette glorieuse journée, Souham s'aperçut de l'irritation que tant de mouvements causaient à sa blessure; il s'arrêta enfin et se fit sérieusement panser; mais elle était à peine cicatrisée qu'il re

çut l'ordre d'aller rallier les débris du maréchal Soult, qui venait d'essuyer un grave échec en Portugal. Il fit d'abord lever le siége de Burgos, puis, ayant marché contre le duc de Wellington, il le battit dans plusieurs occasions, particulièrement à Torquemada, et à la célèbre position des Aropiles, où le brave Donnadieu se couvrit de gloire à la tête de son régiment. Si Souham eût été secondé dans ses brillantes attaques, c'en était fait de l'armée anglaise; mais le roi Joseph, qui devait le soutenir, resta immobile à Madrid. A la suite d'une discussion très-vive avec ce prince, Souham partit pour la France. C'était à la fin de 1812; Napoléon le chargea aussitôt d'organiser, à Mayence, un corps d'armée qui, bien que composé de conscrits pour la plus grande partie, obtint à Lutzen et sur les rives de l'Elbe, contre l'empereur Alexandre et le roi de Prusse en personne, un succès si complet que Napoléon dit que depuis vingt ans qu'il commandait des armées, il n'avait pas encore vu autant de bravoure et de dévouement. Quand il demanda à Souham ce qu'il désirait pour récompense d'un si bel exploit, ce brave général ne voulut pas autre chose que la délivrance du général Dupont, son compatriote et son ami, qui, depuis trois ans, était prisonnier au château de Ham. Cette grâce lui fut accordée avec le titre de grand-officier de la Légion-d'Honneur. Il avait reçu depuis plusieurs années celui de comte. Dans la campagne de France qu'amena l'invasion des alliés en 1814, Souham commanda encore une division, et il se distingua particulièrement à Nogent et à Montereau où il couvrit la retraite. I faisait partie du corps d'armée de Marmont à Essone, lorsque ce maré

chal effectua sa défection pour se rendre à Versailles. Nous ignorons si Souham fit quelques efforts pour le détourner de cette résolution; ou si, comme l'ont dit ses détracteurs, ce fut lui qui donna le premier l'ordre et l'exemple de cette défection. Ce qu'il y a de sûr, c'est que, arrivées à Versailles, les troupes, ayant reconnu qu'elles avaient été trompées, s'insurgèrent spontanément, et que plusienrs coups de fusil furent tirés sur le général Souham, qui se vit obligé de prendre la fuite. Il se soumit aussitôt après le rétablissement des Bourbons; fut créé chevalier de Saint-Louis et nommé commandant de la 20o division militaire. N'ayant pas été employé dans les Cent-Jours de 1815 par Napoléon, qui sans doute ne lui pardonnait pas sa conduite à Essone, il fut employé, au retour du roi, comme inspecteur-genéral d'infanterie, puis comme gouverneur de la 5o division. Ayant obtenu sa retraite quelques années plus tard, il mourut dans son pays au milieu de sa famille, en 1837. C'était sans contredit un des meilleurs généraux de notre époque; mais il n'avait pas servi sous Bonaparte en Italie ou en Égypte, et il avait, en outre, le tort d'avoir été l'ami de Pichegru, de Moreau et de Dupont. On conçoit qu'il dut en souffrir pour M-D j. SOULANGE-BODIN ( ÉTIENNE), horticulteur célèbre, etait né à Tours en 1774. Destiné à la médecine, que son père exerçait avec distinction, il fit de très-bonnes études au collége de sa ville natale, et montra une vive prédilection pour l'histoire naturelle et la botanique. En 1794 il entra dans la diplomatie et accompagna le général Aubert-Dubayet dans son ambassade de Constantinople en qua

son avancement.

lité de secrétaire. On lui confia ensuite quelques missions importantes et, après avoir rempli plusieurs emplois administratifs, il devint en 1807 chef du cabinet d'Eugène Beauharnais,vice-roi d'Italie, qu'il suivit dans ses premières campagnes jusqu'à la chute de l'empire. Revenu en France, il y vécut dans la vie privée, s'adonnant à l'étude de la nature, et chargé de surveiller les beaux jardins de la Malmaison. Il acheta ensuite le château de Fromont, à Ris (Seine-etOise), et s'y retira, ne s'occupant plus que de culture et de jardinage. Il fit de cette magnifique terre un véritable Jardin des Plantes, où toutes les familles de fleurs et d'arbustes étaient représentées, où s'étalaient les plus rares collections d'arbres forestiers indigènes et exotiques. Les serres renfermaient les plus précieux végétaux. Dans le but d'être utile à la propagation des connaissances horticoles et agricoles et pour en faciliter l'étude, il conçut l'idée de créer à Fromont une sorte d'école d'horticulture théorique et pratique. Cet établissement s'ouvrit en 1829 sous le titre d'Institut royal horticole, avec l'autorisation de Charles X. qui l'honora d'une visite et lui fit allouer par le ministère une somme assez forte pour l'entretien de quelques élèves. De savants professeurs y furent attachés et un recueil mensuel rendit compte des cours et des travaux; mais cette belle et utile fondation dura peu; elle fut renversée par la révolution de 1830. Secré taire perpétuel de la Société centrale d'Agriculture de la Seine, Soulange fut un des fondateurs de celle d'Horticulture de Paris, et il y remplit pendant quinze ans les fonctions de secrétaire-général avec autant de

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de mesures utiles, il proposa un prix sur les moyens de parvenir à la destruction du ver blanc, et c'est à ses efforts que l'on doit la première exposition florale au Louvre en 1832. En 1839 il fut nommé membre du conseil-général d'agriculture. Il mourut le 23 juillet 1846 à la suite d'une longue et douloureuse maladie. Napoléon l'avait décoré de la Légiond'Honneur et de la Couronne de Fer. Il était membre de la Société Linnéenne de Paris et affilié à toutes les sociétés agricoles de la France et de l'Europe. Ses principales publications sont: I. Catalogue des dahlias nains d'origine anglaise, pour l'année 1822, in-8°. II. Notice sur une nouvelle espèce de magnolia, Paris, 1826, ia-8°. III. Discours sur l'importance de l'agriculture et sur les avantages de son union avec les sciences physiques, Paris, 1827, in-8°. ( Extrait des Annales de la Société Linnéenne).IV. Annales de l'Institut royal horticole de Fromont, Paris, avril 1829-1834, 6 vol. Ce recueil parut tous les mois par cahier avec planches, sous la direction de Soulange, un des principaux rédacteurs; on trouve les noms des auteurs en tête de chaque volume. V. Rapport lu à la séance de la Société royale et centrale d'Agriculture du 10 avril 1836, Paris, in-8°. (Extrait de l'Agronome.) VI. Rapport fait à Société d'Encouragement pour l'Industrie Nationale au nom du Comité d'Agriculture, sur une éducation de vers à soie faite en 1835 par M. Camille Beauvais dans le domaine des bergeries de Senart, près Montgeron, Paris, 1836, in-8°. Il a revu et annoté le Traité de la composition et de l'exécution des jardins d'ornement, extrait de Loudon, par Chopin (1830). Il a donné des articles à beaucoup de publications

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