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Dans Acrâ se trouvait la curie ou`chambre du conseil, non loin du portique occidental du temple; on en voit un vestige assez considérable dans la grande rue qui conduit de la porte de Damas au Mehkémé: c'est un massif de maçonnerie en pierres à bossage, sur le côté gauche de la rue, à l'entrée d'un vieux bazar abandonné qui mène au Haram-Chérif. Deux cents pas avant d'y arriver, et plus au nord par conséquent, on remarque des assises antiques au pied des maisons à main droite là devaient être les archives 1.

Derrière les archives, en remontant la pente d'Acrâ, se trouvait le palais d'Hélène, situé au milieu de cette partie de la ville, à peu près où maintenant est le soi-disant hôpital de Sainte-Hélène. A ce propos, une remarque assez curieuse se présente naturellement : la reine d'Adiabène avait acquis parmi les

1. Bell. Jud., livre VII, chap. XIII: « Les soldats brûlèrent les archives, Acrâ, la curie et Ophel. » Josèphe fait donc son énumération du nord au sud.

2. Bell. Jud., livre VII, chap. XIII : « Et le feu allait jusqu'au palais d'Hélène, qui est au milieu d'Acrâ. »

Juifs une grande renommée de bienfaisance par les distributions de vivres qu'elle fit faire en temps de famine1. Serait-il étonnant qu'en vertu de la persistance des traditions dont nous avons rappelé tant d'exemples, le souvenir de ces libéralités s'étant conservé attaché à cet emplacement, la fameuse Khasseki, sultane Roxelane, ait choisi pour sa fondation pieuse un endroit déjà consacré dans la mémoire du peuple par une antique reconnaissance?

A l'angle nord-ouest du temple, là ou maintenant sont la caserne et la maison du pacha, la forteresse Antonia2 développait ses quatre tours, dominées au centre par la tour principale. L'ouvrage dans son ensemble formait une espèce de citadelle pour protéger le

1. Ant. Jud., livre XX, chap. II: Elle envoya de ses gens à Alexandrie acheter une grande quantité de froment, et d'autres à Chypre pour en apporter une masse de figues sèches....., et distribuant ces vivres aux indigents, elle acquit par ce bienfait un renom éternel parmi les gens de notre nation.

2. Bell. Jud., livre I, chap. IV. — - livre VI, chap. VI, ad finem.

temple. En face, à l'ouest (vis-à-vis de la IIIe station de la Voie douloureuse et à côté de l'église de la Défaillance), une piscine dont il ne reste plus trace recevait les eaux pluviales de toute la pente qui la surmontait; on l'appelait l'Étang du milieu1 à cause de sa position, ou le Strouthion; les derniers vestiges de ce grand réservoir, comblé lors du siége, sont enterrés dans les fondations des maisons qui bordent la voie Douloureuse, jusqu'à l'angle de la Ve station.

L'endroit bas et large qui, de la II* station, remonte vers la porte de Damas, formait jusqu'à la première voûte que l'on rencontre, une sorte de place publique nommée Stratopédon. Le Stratopédon servait de dégagement en face de la porte ouverte à cet endroit dans le second mur, et cette porte était surmontée d'une tour dite Tour du milieu3. Les gros blocs de pierre noyés dans la maçonnerie informe qui soutient la voûte,

1. Bell. Jud., livre VI, chap. XII.

livre II, chap. XVII.

2. Bell. Jud.,

- 3. Bell. Jud., livre VI, chap. xix.

rappellent le souvenir de la porte et de la

lour.

Au pied du mur septentrional du temple, qui, à partir de la tour Antonia, complétait, en se développant vers l'est, l'enceinte moyenne ou du second mur, on voyait, et l'on voit encore la piscine Amygdalon, bap tisée aujourd'hui du nom de Piscine probatique. Elle se remplissait des eaux versées par la pente de Bézétha.

Enfin, si nous allons vers l'occident en sortant de l'hospice latin (Casa Nuova) pour examiner dans la face interne des remparts actuels les traces de la tour Pséphina, nous trouverons à main gauche, à l'entrée d'un terrain cultivé, les ruines d'un ancien oratoire musulman qui surmonte une crypte assez considérable dans laquelle on ne peut entrer; cette crypte passe pour le tombeau d'un saint de l'Islam. C'est là que nous plaçons le tombeau du grand prêtre Jean2.

1. Bell. Jud., livre VI, chap. XII.
2. Bell. Jud., livre VI, chap. vii et viii.

Nous ne voulons pas aller plus loin; les identifications que nous pourrions proposer encore deviendraient trop hypothétiques; nous terminerons cette discussion si longue et si compliquée par deux remarques seulement:

Titus vainqueur ruina tout, excepté le mur occidental1 et la base de quelques tours; ce qui pourrait faire croire (s'il parle du mur occidental du temple) que les assises régulières où vont pleurer les Juifs doivent seules être considérées comme des restes intacts de l'ancienne bâtisse, les autres parties n'étant qu'un ouvrage remanié.

Les Romains brûlèrent toutes les portes, à l'exception de deux : l'une à gauche de la mosquée El-Aqsa, au sud; l'autre, la porte Dorée, à l'est 2; entre les deux, à l'angle sudest de l'enceinte du temple, s'élevait une tour d'où l'on annonçait à son de trompe l'ouverture du sabbat. On appelait cet endroit le sommet des Pastophories3.

1. Bell. Jud., livre VI, chapitre XVIII.
2. Bell. Jud., livre VII, chap. II.
3. Bell. Jud., livre V, chap. IX.

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