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Ville, qui n'eft qu'à de lieue de la premiere, a été unie au Bailliage de Mâcon: auffi Louis de Lorraine, Comte d'Armagnac, propriétaire des anciens droits d'aides du Mâconnois, voulut foumettre les Habitans de Marcigni à ces droits nouveaux pour eux; mais, par Arrêt du Confeil du 19 Mars 1685, le Roi maintint cette Ville & fes Fauxbourgs dans l'exemption & franchises des droits. d'aides du Mâconnois, comme ayant toujours fait partie du Duché de Bourgogne. Un Arrêt du Parlement, rendu fur la requête du Procureur-Syndic des Etats, le 20 Juin 1648, porte que les procès pour raison de tailles & d'aides, feront traités en premiere inftance au Bailliage de Semur, & par appel au Parlement pour les Villes de Marcigni, Bois-Sainte-Marie & autres Paroiffes de la Recette de Semur.

FAITS HISTORIQUES : SIÉGES, LIGUE.

Marcigni a effuyé différentes révolutions dont on a parlé en général dans le Coup d'oeil fur le Brionnois. Le redoutable Prince de Galles, fils du Roi Edouard III, paffa la Loire fur le pont de Marcigni en 1366, & ravagea le Charolois & la Bourgogne : il en fut expulfé par le Connétable du Guefclin: (V. r. vol. pag. 184). En 1370 Philippe le Hardi allant voir à Riom le Duc de Berry

fon frere, paffa par Marcigni, accompagné de 50 Chevaliers & Ecuyers: il venoit de Rouvre, & avoit pris fa route par S. Gengoux & Perreci.

En 1417, le Duc Jean étant entré en France, à la tête d'une puiffante armée, engagea les Villes à s'unir à lui: Marcigni lui envoya fa lettre d'adhésion.

Cette Ville fut affiégée en 1419 par les troupes du Dauphin, depuis Charles VII,

que le Maréchal de Cottebrune défit, & força de repaffer la Loire : elle fut prise en 1431 par le Comte de Clermont, & reprise par Perrinet Graffet, Capitaine Général du Nivernois, qui la rendit en 1433, pour le bien de la paix, au Duc de Bourbon. Ce Prince ne la garda pas long-temps, puifqu'on voit Bernard de la Broquerie, 1er. Ecuyer Tranchant, établi par Philippe le Bon, Gouverneur des Ville & Châtel de Marcigni en Jer. 1434, aux gages de 800 liv.: apparemment que les ennemis du Duc s'en rendirent encore maîtres; car François Surienne, dit l'Arragonois, Maître de l'Artillerie du Duc, la furprit par efcalade en 1438.

Les Proteftans fous Poncenat & St.-Aubin leurs Chefs, y commirent de grands dégâts en 1562, pillerent le Prieuré, déchirerent tous les livres, briferent les Autels, les croix, les images, comme l'attefte le procès-verbal dreffé par Cl. de Monchanin, Châtelain du

Bois-Sainte-Marie : on voit par cette piéce en 25 feuillets, qui m'a été communiquée, qu'on regrettoit beaucoup la table d'albâtre du Maître-Autel, fur laquelle étoit la por-: traiture de N. S. & 4 piliers de cuivre, un cadelabre à 7 branches, & la figure de NotreDame l'Abbeffe. Il paroît auffi que Jean Raquin, Juge de Marcigni, J. Menant & Nic. Chauvais, Bouchers, favoriferent les Huguenots en cette occafion. Le procès-verbal qui fait monter le dommage à 10000 écus, (le marc étoit à 15 liv. 15 f.) eft figné par Nic. de Somery, Abbé de Septfonts; Théod. de Vichy, Doyen de Lyon; Antoine de Semur, Sgr. de Sancenier; Trefmont de Cercy; Cl. de Montagni; Adrien de la Garde, Sgr. de Chaffigni; Geoffroi de Tenaï de S. Chriftophe; Cl. de Digoine du Palais; & Philibert de Vichy, Sgr. de Chenevizet.

Pour éviter pareille furprise, Charles IX ordonna, en 1567, au Capitaine Martin de. féparer le pont-levis du Château, & les loges pour mettre des foldats, afin que la Ville demeure en plus grande fûreté, dit la lettre originale de ce Prince, que j'ai vue aux archives du Prieuré. Antoine Marque étoit alors Grenetier; P. Gregaine, Syndic; Louis Dupuy & Cl. de Lhopital, Echevins le Capitaine Martin ayant déclaré ne savoir lire ni écrire, fit lire la lettre par le Greffier. Sur les remontrances des Habitans, le Roi

leur permit de garder le port, & fit conftruire la tour de Milan-Perle.

L'armée des Reîtres, forte de 25000 hom. commandée par Cafimir & le Prince de Condé, après avoir ravagé le Brionnois, entra dans cette place, & paffa la Loire fur un pont de batteaux en 1576.

Henri III allant de Lyon à Bourbon-Lancy, où il féjourna fix femaines avec la Reine en 1584, s'arrêta à Marcigni, où le Comte de Tavanes refta en garnison avec fa Compagnie, pendant le féjour du Roi dans ces

cantons.

La pefte de 1585 rendit la Ville déferte: le Curé, Sébastien Cottout (le nom de ce bon Pasteur mérite d'être cité), eut le courage d'y refter. La Loire caufa des pertes immenfes par fes débordemens extraordinaires en 1586 & 1587.

Après la bataille d'Aulneau, le Duc de Bouillon & le Comte de Chatillon pafferent à Marcigni avec 4000 hom. le 6 Xre. 1587. Le Duc d'Epernon les fuivoit bien accompagné, pour terminer avec eux des articles de paix déjà propofés. Chatillon les refufant, fe retira dans le Vivarais, fuivi de 1500 chevaux. Le Duc de Bouillon & d'autres Seigneurs Calviniftes s'arrangerent avec d'Epernon celui-ci ordonna au Prieuré un grand repas, où il fut soupçonné d'avoir empoifonné les convives Huguenots; d'où vint le

proverbe cité par M. de Thou, Dieu nous préferve du dîné de Marcigni ! En effet, à peine le Duc de Bouillon, le Baron de Doney & autres Gentilshommes furent-ils arrivés à Genève, qu'ils moururent.

Des Marchands de Lyon avoient déposé 4000 muids de fel à la tour de Milan-Perle, fortereffe flanquée de guérites & bien foffoyée, difent les Mémoires de Tavanes: le Comte de Saulx l'affiége, force la garnison à capituler, & enleve le fel dont il paie fes foldats. Il pourfuit les Ligueurs, commandés par Varenne-Nagu, Gouverneur de Mâcon, & les défait à l'Epinaffe en 1589.

Marcigni & fes environs font fort incommodés par les troupes des Ligueurs pendant le fiége qu'ils faifoient de Charlieu, emporté d'affaut, quoique défendu par 1200 homm. Après cette prife, le Baron de Lux féjourne 4 jours à Marcigni, & laiffe pour y commander Molins-Latour en 1590.

Le Duc de Nemours y entre avec 2000 hom. le 20 Avril 1591. Des Sergens d'Autun arrivent quelque temps après pour contraindre les Habitans au paiement des tailles par ordre du Duc de Mayenne. 15 jours après le Capitaine Efpiard tenant le parti du Roi, foutenu de la garnifon de Bourbon, vient forcer le pays à faire un autre paiement.

Saint-Martin, qui entretenoit des intelligences avec quelques Citoyens de cettè

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