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curer un bon nombre de soufflets, l'opération en vaudra mieux. Aussitôt que le bois est aux trois quarts consumé, des hommes, armés de pioches. et de pelles, poussent la braise et le reste du bois dans le terrier, et le bouchent avec des pierres et de la terre. On a vu des lapins s'élancer endehors, malgré la flamme; on pare à cet inconvénient en garnissant l'ouverture du terrier avec des fourches de fer. Quelques jours après, on retourne sur les lieux pour examiner les terriers, et l'on recommence la même opération, pour laquelle le bois vaut toujours mieux que la paille que l'on emploie quelquefois, mais qui brûle mal quand elle est pressée dans les trous.

Si l'on veut élever quelques lapins pour la cuisine, on aura soin d'aérer leurs cabanes, et de les garautir du froid et de l'humidité. On leur donne les débris de légumes de cuisine, à l'exception du chou, dont ils ne doivent jamais manger. Le genièvre est une nourriture qui relève beaucoup la saveur du lapin clapier, ou lapin domestique.

Le lapin de garenne a le poil, sous les pieds et sous la queue, de couleur rousse: ce poil est blanchâtre ou jaune dans le lapin clapier. Des fripons le roussissent un peu avant de le porter au marché; supercherie que l'on distingue aisément à l'odorat.

Voici un secret pour donner au lapin clapier un fumet aussi parfumé que celui du lapin de

garenne.

Aussitôt que le lapin est tué, on le met, avec son poil, dans une boîte de bois à couvercle, sur un lit de lavande, de thym et de serpolet; on l'entoure et on le couvre bien de ces plantes; ensuite on ferme le couvercle et la boîte, et on le laisse dans cette boîte (mise dans un lieu sec et frais) pendant dix ou douze heures, après quoi on le livre au cuisinier. Si ce lapin n'a point mangé de choux, il sera aussi bon que le meilleur lapin de garenne.

La femelle du lapin s'appelle hase.

Les peaux de lapins d'Amérique et de Tabago ont une odeur agréablement musquée, qui les fait rechercher pour les fourrures.

On a trouvé le moyen de filer le poil de nos lapins; on y joint un peu de soie pour faciliter l'opération. Le poil du lapin d'Angora est assez long pour se passer de cette addition de soie.

Commerce du suif et de la chandelle, du saindoux, du vieux-oing, et des graisses et flambarts.

Le suif diffère de la graisse; 1o. en ce qu'il ne vient qu'aux animaux qui ruminent, qui ont des cornes, et qui n'ont point les pieds séparés en

plusieurs doigts; 2o. le suif ne se trouve qu'aux extrémités des muscles et aux membres; 30. après qu'il est fondu et refroidi, il se durcit, sonne et se rompt facilement; au lieu que la graisse est toujours molle, oléagineuse, et ne se peut rompre; 4°. le suif n'entre point dans les alimens; il a de commun avec la graisse, que l'un et l'autre sont produits par les plus froides parties du sang! c'est pourquoi les animaux les plus froids en sont les plus chargés.

Les bouchers, après avoir fait fondre leur suif, en remplissent des terrines ou des sébilles de bois, et l'y laissent refroidir, ce qui forme dans chaque terrine ou sébille, une espèce de pain qu'on en retire quand il est froid et durci; chacun de ces pains est de cinq livres et demie juste, c'est ce qui s'appelle une mesure de suif.

Il faut pour faire du beau suif, qu'au sortir du corps de l'animal, il soit étendu sur des perches, afin qu'il ne s'échauffe pas, et ne point passer plus de six ou huit jours, surtout dans l'été, sans le faire fondre', parce que plutôt il est fondu, plus il est beau. Le suif, tel qu'on le tire du corps de la bête, et avant d'être fondu, se nomme suif en branche, et ce qui reste au fond de la poêle après l'avoir fait fondre, s'appelle cretons de suif. On met et on donne à ces cretons la forme de grands pains ronds, qui peuvent être employés à

nourrir les chiens, les poules, et à différens au

tres usages.

Toutes les chandelles dont nous nous servons, sont faites de suif de bœuf en-dedans, et de suif de mouton en-dehors; ou bien on les fond ensemble autant de l'un que de l'autre. On en fait aussi de suif de mouton seul, parce qu'il est plus blanc et qu'il a plus de consistance que celui du bœuf. On emploie ces deux sortes de suif à plusieurs autres usages, dans les médicamens et dans les arts: les bouchers en font une partie considérable' de leur commerce.

Le meilleur suif est toujours le plus nouveau, le plus ferme et le plus sec, le mieux sonnant et le plus pur; si on y mêle, en le fondant, du suif de tripes, du saindoux, flambart ou graisse, tout cela ne peut pas faire de bonne chandelle. La graisse de porc rend la chandelle coulante et puante.

Le suif de tripes est celui que les tripières tirent des intestins des bestiaux, qu'elles font cuire pour les vendre à bon marché : le bon suif se vend à Paris, en pains de cinq livres et demie, comme on l'a déjà dit, pour le distinguer de celui de tripes, qui se vend aux tinettes, qui s'appellent doublets, ou en futailles. Comme il approche beaucoup de la graisse, il est mou, a beaucoup de consistance, se liquéfie aisément, et ne vaut rien à faire de la chandelle; mais il sert aux

manufactures de savon, au corroi des cuirs, et à d'autres ouvrages où il entre de la graisse; mêlé avec le vrai suif, il le gâteroit.

Le suif de chèvre n'est guère moins bon pour faire de la chandelle, que celui de mouton ou de bœuf, et il sert de plus aux corroyeurs dans l'apprêt de lenrs cuirs: aussi, ceux qui font des nourritures de ce bétail, ont grand soin d'engraisser les chèvres quand elles vieillissent, pour en avoir le suif. On en fait grand commerce en Portugal pour l'Afrique.

Manière de faire les chandelles,

Elles se fabriquent de deux façons différentes, et on les distingue par chandelles plongées, autrement dit baguettes, et par chandelles moulées; elles sont les unes et les autres plus ou moins grosses, selon le nombre des trempes qu'on leur donne, ou les différens moules dont on se sert en les travaillant, ce qui fait qu'il y a des chandelles des six, des huit, des dix, des douze, des seize, et même des vingt à la livre; et de toutes ces espèces de grosseur, il s'en fait des longues et des courtes.

Les chandelles plongées se font ainsi : On prend du coton mollement filé, nomme bazar, et on en fait des mèches!, qui ne soient ni trop grosses, ni trop fines, mais proportionnées à la grosseur et à

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