Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

seignemens et entendu un plus grand nombre de témoins. Le conseil de guerre s'est assemblé le 10 août. On y a lu des dépositions, d'où il résulte que c'étoit d'après les ordres de Drouet que Lefebvre-Desnouettes se porta, le 11 mars, sur la Fere, avec une partie des troupes de la garnison de Cambrai. Drouet chargea son aide-de-camp, Causonnet, d'une lettre ainsi conçue pour Desnouettes : L'arrivée du duc de Trévise dérange nos projets. Je tâcherai cependant d'aller vous rejoindre à Péronne, le 13, avec des troupes. On s'est assuré si le comte de Lobau a fait brûler au ministère de la guerre plusieurs pièces qui auroient été des moyens de conviction contre Drouet. Cependant, M. le rapporteur a trouvé dans la procédure assez de preuves pour le condamner. D'après ses conclusions, le conseil a condamné à la peine de mort, l'accusé, qui est, comme l'on sait, absent et

contumace.

-Le nommé Laporte a été exécuté dans le village de Marvejols, où il avoit commis son crime sur l'abbé d'Es grigny. Il s'est fait catholique, comme nous l'avons dit, et a donné des marques d'un vif repentir.

Deux orages successifs ont éclaté aux environs de Beauvais, et ont occasionné des dégâts dans les campagnes. On se flatte qu'ils n'auront maltraité qu'une petite étendue de pays. On inande de Chaumont, que des orages plus violens encore y ont dévasté quinze paroisses de ce département.

Le 21 juillet, on a célébré une fête à Palaiseau pour la bénédiction du drapeau de la garde nationale, et d'une bannière en l'honneur du saint patron de la paroisse. On a promené les bustes du Roi et de MONSIEUR. Toutes les maisons étoient décorées. Il a été prononcé plusieurs discours, et le soir les habitans ont donné des témoignages non équivoques de leur attachement au Roi.

Un terrible incendie a consumé, le 3 août, la manufacture de tabacs de Toulouse. Le feu se manifesta vers les trois heures du matin. En un instant les troupes et les habi-, tans furent sur pied, et porterent des secours. Il y a eu des traits honorables d'intrépidité et de dévouement; mais ce n'a été qu'après quatre heures de travaux que l'on est parvenu à se rendre maître du feu, et à couper les commu

nications avec les bâtimens environnans. Aucune des maisons contigues n'a été incendiée; mais la manufacture a fait de grandes pertes. Les deux corps de bâtimens du centre et de l'aile gauche ont été entièrement consumés; l'aile droite est conservée. Les troupes, les habitans, les officiers ont rivalisé de courage et d'efforts.

Un de nos réfugiés, le général Ameil, qui avoit été arrêté à Lunébourg, est détena dans une tour de l'ancien couvent de Saint-Gothard, à Hildesheim. On lui a, dit-on, laissé le choix, ou d'être reconduit en France, ou de passer le reste de ses jours en prison. Il a pris ce dernier parti, en disant qu'il ne s'y décidoit que comme époux et père; mais que pour lui personnellement, en bon soldat, il préféroit la mort à tout. Cette forfanterie est ridicule. Jamais un bon soldat n'a dit qu'il préféroit la mort à tout. Il la préfere au déshonneur; soit. Ces gens qui font parade de grands sentimens ont beau faire, on voit bien qu'ils ne sont pas fâchés de vivre, et à l'exemple de leur chef, ils supportent encore plus volontiers l'humiliation que la mort.

- Le 28 juillet, le mariage de l'archiduchesse Clémentine avec le prince Léopold de Naples, a été célébré dans la chapelle du château de Schoenbrunn. C'est l'archevêque de Vienne qui a donné la bénédiction nuptiale aux époux. Toute la cour y assistoit en grand costume,

-

- Un journal qui ne savoit apparemment quelle nouvelle mettre, a dit que le Pape sollicitoit vivement auprès du gouvernement anglois l'abolition de la vente des femmes. Ce conte ridicule n'auroit pas dû au moins être répété par les autres journaux..

Les juifs de Francfort sont en discussion avec le magistrat de cette ville, et prétendent y exercer le droit de voter comme les bourgeois. Mais l'opinion générale les repousse, et l'on repugne à admettre aux fonctions civiles et même dans les corps de métier ce peuple qui ne se lie point avec les autres nations, dont la fortune et l'ascendant croissent tous les jours, et qui parviendroit par-là, surtout dans de petits Etats, å dominer les chrétiens.

Le régime constitutionnel a beaucoup de peine à s'établir en Allemagne. Le roi de Prusse a cru prudent, vu la disposition des esprits, qui, dit-on, sont assez échauffés à

[ocr errors]

Berlin et ailleurs, de différer une mesure qui pourroit être le signal de quelques troubles. Le grand-duc de Bade vient également de reculer la publication d'une nouvelle constitution. Le roi de Wurtemberg est en querelle avec les Etats du pays, qui montrent des prétentions dont la cour est mécontente. Les Etats de Hesse ont aussi protesté contre leur séparation ordonnée par l'électeur, et se plaignent de la violation de leurs droits. Les Allemands n'auroient-ils pas besoin de lire l'histoire de notre révolution pour apprendre à se contenter de leur situation actuelle ?

Nota. C'est par erreur qu'on a mis, il y a quelque temps, dans un de nos numéros, que la Science de la charité se trouvoit chez Chambeau, imprimeur à Avignon. Cet ouvrage a été imprimé à Nîmes, et l'édition en est épuisée. La Science: de la santé, qui avoit été imprimée à Avignon, chez Aubanel, est également épuisée, et il s'en prépare une édition en 2 volumes. M. Chambeau nous prie de rectifier une erreur qui lui attire des demandes auxquelles il ne peut satisfaire.

LIVRE NOUVEAU.

Cantiques, ou Opuscules lyriques sur différens sujets de piété, avec ·les airs notés et non notés, à l'usage des Catéchismes de la paroisse de Saint-Sulpice et autres. Nouvelle édition, considérable-1 ment augmentée, à laquelle on a encore ajouté un Cantique pour demander à Dieu la conservation, la gloire et le salut du Roi, ornée de deux jolies figures en taille-douce. I gros vol. in-18: prix, fr. 80 cent. franc de port; et sans musique, 1 fr. 25 c. A Paris, au bureau du Journal.

AVIS.

Ceux de nos souscripteurs dont l'abonnement est EXPIRÉ au 12 août, sont priés de le renouveler sans délai, afin de ne point éprouver de retard dans l'envoi du Journal.

Le prix de l'abonnement est de 28 fr. pour l'année, 15 fr. pour six mois, et 8 fr. pour trois mois.

On est prié de joindre à toutes les réclamations, changement d'adresse et réabonnemens, la dernière adresse imprimée que l'on reçoit avec le Journal. Cela évite des recherches et empêche des erreurs. Les lettres non affranchies restent au rebut.

(Samedi 17 août 1816.)

(No. 211.)

Sur les Mémoires pour servir à l'Histoire ecclésiastique pendant le 18o. siècle (1); extrait de la 17a. livraison de la Politique chrétienne.

Tel est le titre d'un imprimé en cinq pages in-8°. qui circule depuis quelque temps, et qui renferme une critique des Mémoires. Nous avions déjà lu cette critique dans la Politique chrétienne même, lorsque la 17. livraison parut, et nous avions cru alors pouvoir nous dispenser de répondre à une attaque si légère. Les reproches que nous faisoit l'auteur de l'article étoient si peu fondés, et son jugement sur les Mémoires si dénué de motifs, que nous ne pensions pas qu'ils pussent faire beaucoup d'impression. Mais puisqu'on s'est donné la peite de réimprimer ce mince écrit, qu'on le répand, et que ceux qui s'intéressent à notre travail estiment qu'il est utile de repousser cette agression, nous allons présenter des observations qui, nous l'espérons, détruiront celles de no

tre censeur. 19

D'abord, nous seroit-il permis de parler de l'accueil que nos Mémoires ont reçu du clergé en général? Les témoignages qui nous parviennent à cet égard de plusieurs endroits sont peut-être beaucoup trop flatteurs, et nous ne voulons point tirer avantage des éloges que nous ont adressés des lecteurs trop indulgens. Les uns se sont étonnés de la multitude de nos

(1) 4 très-gros vol. in-8°.; prix, brochés, 30 fr., et 39 fr. franc de port. A Paris, au bureau du Journal.

Tome XL'Ami de la Religion et du Ror.

B

recherches, les autres nous ont su gré de la modération de nos jugemens. On a paru satisfait de voir un ouvrage où sont réunis un grand nombre de faits dont plusieurs n'étoient pas assez connus, et où sont appréciés, sous le rapport religieux, l'esprit et le caractère d'un siècle qui aura tant d'influence sur les siècles à venir. On a eu la bonté de regarder cette publication comme un service rendu à l'Eglise; car nous n'avions rien encore sur l'histoire ecclésiastique du 18e. siècle. Tel est le résultat de la manière de voir de beaucoup d'ecclésiastiques et de personnes attachées à la religion, qui nous ont félicité d'avoir conçu et exécuté ce plan. Nous avons à la vérité reçu en même temps des observations particulières que nous sommes les premiers à solliciter, et parmi lesquelles il y en a de fondées. Elles roulent sur quelques inexactitudes de faits, quelques erreurs de dates, quelques omissions que l'on croit nous être échappées, et qui étoient peut-être inévitables dans un si long travail. Les personnes qui nous ont fait part de ces remarques, nous ont avoué elles-mêmes qu'elles ne les regardoient pas. comme fort importantes, et qu'elles ne les avoient recueillies que pour la plus grande perfection de l'ouvrage même; et sans doute les gens impartiaux ver, ront une preuve de notre bonne foi et de notre amour pour la vérité, dans l'aveu de ces défauts, quoique légers, dont rien ne nous obligeoit d'instruire le public.

Mais dans une composition d'une aussi grande élendue que les Mémoires, c'est l'ensemble qu'il faut voir, c'est l'ordonnance générale de l'ouvrage, c'est l'esprit qui y règne, c'est la suite et l'enchaînement des faits principaux. Que l'auteur se soit trompé sur le titre d'un

« ZurückWeiter »