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Outre les ouvrages que nous avons cités, on a aussi de lui un Plan pour le progrès de la physique, et un Discours en forme de vision sur le gouvernement d'Olivier Cromwell; c'est une satyre amère, mais ingénieuse du caractère et du gouvernement de Cromwell. Addison a observé qu'aucun auteur n'a montré autant d'esprit que Cowley, suivant la définition que Locke a donnée de ce mot; et il en cite des exemples tirés du poëme intitulé la Maitresse. Malgré cet éloge si flatteur, la plupart des productions de Cowley ne sont plus guère lues aujourd'hui. Nous avons sous les yeux une neuvième édition de ses œuvres, avec son portrait et sa vie par Spratt, Londres, 1700, in-fol. Le docteur Hard en a publié un choix, avec une nouvelle notice et des notes, en 2 vol., 1772. L'abbé Yart a traduit en français trois de ses odes dans son Idée de la poésie anglaise.

S-d.

COWLEY, navigateur anglais, se trouvait en Virginie, en 1683, lorsque le capitaine Jean Cook, célèbre boucanier, arriva sur cette côte avec un navire dont il s'était emparé dans la mer des Antilles. Cowley accepta la proposition que lui fit Cook, d'être son pilote pour aller au petit Goave à St.Domingue, où l'on prenait les commissions pour les expéditions de ce genre. Le célèbre Dampier était aussi embarqué sur ce navire qui s'appelait la Revanche, et qui partit d'Achamapak le 25 août. Dès le lendemain, on enjoignit à Cowley de gouverner pour la côte d'Afrique: its arrivèrent en septembre aux îles du cap Vert, puis à Sierra-Leona, y prirent un vaisseau de quarante canons, bien approvisionné, et se dirigèrent ensuite au sudouest. En décembre, dit la relation imprimée, on aperçut à l'ouest, par

les 47 degrés de latitude australe, une île inconnue, à laquelle on donna le nom d'ile Pepys, en l'honneur du secrétaire du duc d'York, grand amiral d'Angleterre. Cette île ne se trouve plus aujourd'hui sur les cartes. Laborde, dans le tome Ir. de son Histoire de la mer du sud, affirme que le véritable manuscrit de Cowley, déposé au muséum de Londres, porte, qu'étant à 47 degrés 40 minutes sud, il aperçut une terre à laquelle il ne put aborder, et qu'il resta en panne toute la nuit; près de cette île, il en vit une autre, ce qui lui fit croire que ces îles étaient les Sébaldes. Sa relation place neanmoins celles-ci par 51 degrés 25 minutes. Une tempête ayant empêché le vaisseau de passer par le détroit de Le maire, les Anglais gagnèrent le large, et furent balottés pendant près de trois semaines par une tourmente qui les poussa jusqu'au-delà du 65o. degré. Ils rencontrèrent ensuite par le 40°. degré un vaisseau de leur nation, commandé par le capitaine Eaton; tous deux abordèrent à Juan Fernandes, puis firent des prises le long de la côte d'Amérique, et allèrent aux Gallapagos. Cook y mourut, et eut Davis pour successeur. Ils étaient au golfe d'Ampalla, lorsque Cowley quitta Davis pour aller avec Eaton: Dampier resta avec Davis. Les deux navires se séparèrent en septembre 1684, et, après avoir encore croisé sur la côte espagnole, Eaton traversa le grand océan et arriva en mars 1685, à Guam, d'où il se porta au nord de Manille, puis à Canton; il revint vers Manille chasser inutilement un navire tatar richement chargé, aborda au nord de Borneo, et vint à Timor. L'insubordination de l'équipage était montée à un tel point que Cowley, dégoûté de ce métier, quitta le vaisseau avec dix-huit hommes de l'équipage. Ils achetèrent

un bateau, et arrivèrent à Chéribon, puis à Batavia. Le gouverneur les accueillit, et les fit embarquer sur un navire hollandais, en mars 1686. Cowley relâcha au cap de Bonne-Espérance en juin, en repartit en compagnie de cinq vaisseaux, eut connaissance des îles de Shetland en septembre, arriva à Helvoet-Sluys le 30, et le 12 octobre à Londres. Sa relation est curieuse, même pour la partie du voyage qu'il a faite avec Dampier, parce qu'il raconte sincèrement plusieurs particularités que ce dernier a cru devoir cacher. Elle contient, entre autres, une très bonne description des îles Gallapagos. Elle a été publiée par Hacke, dans un recueil intitulé: A collection of original Voyages containing, 1. cap. Cowley's Voyage round the world., fig., Londres, 1699, in-8. On trouve aussi ce voyage dans le tome I du recueil de flarris, paré avec celui de Dampier. Il est traduit en entier en français avec tous ceux du recueil de Hacke, dans le 5. volume du voyage de Dampier. Quelques catalogues l'indiquent imprimé à part: Voyages aux terres Magellaniques, par Cowley, traduit de l'anglais, Rouen, 1731, in-12. ll a été joint aux traductions allemandes du voyage de Dampier. On en a des extraits en français, dans les ouvrages de l'abbé Prévost, de des Brosses et de la Borde; mais ils sont généralement tronqués, et l'on a beaucoup de peine, en les lisant, à comprendre la suite de la narration.

com

E-s.

COWLEY (ANNE), anglaise qui s'est fait une réputation comme auteur dramatique, descendait, par sa mère, du célèbre poète Gay. Elle naquit en 1743, à Tiverton, dans le comté de Devon, et reçut de son père, homme très instruit, une excellente education; cependant elle ne donna pas dès sa

première jeunesse, comme cela arrive ordinairement, des preuves du talent littéraire dont elle était douée. Il fallut qu'une circonstance vînt le lui révéler à elle-même, et ce ne fut qu'à l'âge de trente trois ans et après son mariage. Assistant un soir à la représentation d'une comédie qui eut du succès, son imagination s'alluma, et elle dit à son mari, comme le Corrège : « Et moi aussi, je suis auteur. » Celui-ci la railla sur sa présomption, ce qui ne fit que la piquer davantage. « Et bien, vous verrez, dit-elle. » En effet, le lendemain avant le dîner elle avait composé le premier acte de l'une de ses meilleures comédies (le Déserteur), et quinze jours après la pièce entière. Le succès qu'elle obtint l'encouragea à suivre la carrière qu'elle parcourut avec distinction pendant plusieurs années. Ses pièces sont écrites avec abandon et facilité. Elles sont au nombre de onze: 1. le Déserteur (the Runaway): ce fut sa première pièce, elle produisit 800 guinées, la suivante 1200; II. le Stratagéme d'une belle (the Belle's Stratagem); III. Quelle est la dupe? IV. Albine, tragédie; V. Qu'est-ce que l'homme? VI. Un coup hardi pour un mari; VII. Il a plus d'une corde à son arc (more ways than one); VIII. l'Ecole des vieillards (the School' for grey beards); IX. le Destin de Sparte, tragédie; X. Un jour en' Turquie; XI. La ville que vous voyez (The town before you). On a d'elle, en outre, trois poëmes épiques, la Pucelle d'Arragon, le Village écossais, et le Siége d'Acre, ainsi que quelques poëmes de peu d'étendue. Miss Anne Cowley est morte à Tiverton en 1809. On a remarqué que, bien qu'auteur dramatique, elle n'allait presque jamais au spectacle.

X-S

COWPER (GUILLAUME), céle ore, anatomiste et chirurgien de Londres, où il mourut en 1710, était membre de la société royale. D'un talent supérieur dans l'art de disséquer et d'injecter les cadavres humains et ceux des brutes, il consigna le résultat de ses laborieuses recherches dans divers ouvrages qui sont fréquemment consultés : I. Myotomia reformata, or a new administration of all the muscles of human bodies, Londres, 1694, in-8°. Les figures sont généralement exactes; mais elles n'offrent pas l'élégance et la pureté qu'on avait droit d'attendre d'un anatomiste qui était en même temps fort bon dessinateur. On trouve dans ce traité des détails intéressants et des observations nouvelles sur les muscles de la tête, de la face, du cou, sur les organes génitaux, etc. Cowper se proposait de donner encore à son livre un plus haut degré de perfection, lorsque la mort le surprit. Le docteur Richard Mead se chargea d'exécuter le projet de l'auteur, et publia en 1724, á Londres, une seconde édition de la Myotomie, infol., avec des planches magnifiques. On regrette cependant que l'éditeur, plus médecin qu'anatomiste, se soit moins attaché à perfectionner l'ouvrage, à l'enrichir de faits nouveaux, qu'à l'embellir d'ornements superflus. 11. The Anatomy of human bodies, Oxford, 1697, in - fol.; Londres, 1698, in-fol.; traduite en latin par Guillaume Dundass, sous ce titre : Anatomia corporum humanorum, centum et quatuordecim tabulis singulari artificio nec minori elegantia ab excellentissimis qui in Europa sunt artificibus ad vivum expressis, atque in as incisis, illustrata, ampliùs explicata, multisque novis anatomicis inventis chirurgicisque observationibus aucta,

Leyde, 1739, in - fol.; Utrecht, 1750, in-fol., etc. Des cent quatorze planches comprises dans cette anatomie, neuf seulement appartiennent à Cowper; les cent cinq autres sont prises de Bidloo, qui cita le plagiaire au tribunal de la société royale de Londres. (V. BIDLOO). Cowper se défendit assez mal dans un opuscule qui renferme des assertions fausses, des inculpations calomnieuses et un ton de plaisanterie tout-à-fait déplacé : Evxzpistia, in quá dotes plurimae et singulares Godefridi Bidloo, M. D. et in illustrissima Leydarum academid professoris celeberrimi, peritia anatomica, probitas, ingenium, elegantiæ latinitatis lepores, candor, humanitas, ingenuitas, solertia,verecundia, humilitas, urbanitas, etc., celebrantur, et ejusdem citationi humillimè respondetur. III. Glandularum qnarumdàm nuper detectarum, ductuumque earum excretoriorum descriptio cum figuris, Londres, 1702, in-4°. Cowper avait la

manie de s'approprier les décou vertes des autres. En effet, les glandes uretrales, dont il est ici question, avaient été démontrées depuis plusieurs années par l'illustre anatomiste Méry; elles ont cependant retenu le nom de glandes de Cowper. Le vaste domaine des sciences presente une foule de larcins pareils. I faut convenir néanmoins que Cowper a décrit le premier une glande plus petite que celles de Méry, et située dans la courbure de l'urètre, sous la symphise du pubis. Les Transactions philosophiques de Londres renferment plusieurs mémoires de Cowper; il en est deux surtout qui méritent d'être particulièrement distingués. Dans l'un, il s'agit de la suture. du tendon d'Achille; l'autre présente des observations curieuses sur l'ana

tomic de l'opossum (didelphis marsupialis de sinné). — COWPER (Guillaume), également médecin, mort en 1767 à Chester sa patrie, a publié : I. Sommaire de la Vie de S. Werburgh, etc., Chester, 1749, in -4°.; II. il Penseroso (Contemplation du soir dans le cimetière de St.-Jean à Chester), Londres, 1767, in-4°. Il était membre de la société des antiquaires de Londres. C. COWPER (GUILLAUME, comte), grand chancelier d'Angleterre, après s'être distingué par son éloquence au barreau, fut, sous le règne de Guillaume III, nommé l'un des conseils du roi, et ensuite membre du parlement. Sa réputation augmenta de jour en jour, et en 1705, la reine Anne lui confia la garde du grand sceau. L'année suivante, choisi pour être membre de la commission chargée d'effectuer l'union entre l'Angleterre et l'Écosse, il contribua beaucoup à faire adopter cette mesure aux commissaires écossais, et présenta à la reine le projet d'union. Lorsque les bills relatifs à la succession de la maison d'Hanovre eurent été sanctionnés, il écrivit à l'électeur pour l'assurer de son attachement à la succession protestante. Ses services lui valurent l'importante dignité de grand chancelier. Il se montra un zélé défenseur de Marlborough. La reine ayant changé son ministère en 1710, désira que Cowper continuât ses fonctions; mais il refusa de rester avec des personnes dont les principes politiques ne s'accordaient pas avec les siens. La part qu'il prit aux mesures de l'opposition contre l'administration du cointe d'Oxford lui attira une attaque violente de Swift, dans le papier appelé The examiner. A la mort d'Anne, il fut un des lords placés à la tête du gouvernement, on attendant l'arrivée de

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George Ier. Ce prince le fit grand chancelier. Cowper résigna cet emploi en 1718, lorsque les membres de l'administration furent changes; il prit ensuite une part très active à tous les débats de la chambre haute. En 1723, il prononça un long discours en faveur d'Atterbury, et fit voir le danger qui résulterait à l'avenir de la légèreté que l'on mettait à le condamner. La dernière fois que Cowper parla, ce fut pour s'opposer au projet d'une taxe extraordinaire sur les catholiques. Il démontra en vain qu'un tel projet était absurde et impolitique; le bill ayant été adopté, Cowper et plusieurs autres lords signèrent une protestation. Cowper mourut le 10 octobre 1723, avec la réputation d'un magistrat habile et intègre. « Son élo»quence, dit lord Chesterfield, se >> distinguait moins par la force du » raisonnement, que par la pureté » et l'élégance de la diction. Il s'é» nonçait avec tant de grâce, qu'il » était toujours universellement ap» plaudi, et qu'il gagnait le cœur et » l'esprit de ses auditeurs. >> E-s.

COWPER (SPENCER), né à Londres en 1715, mortle 25 mars 1774, dans son doyenné de Durham, était le plus jeune des fils du comte Cowper, et petit-fils du grand chancelier de ce nom. On a de lui huit Sermons, Avis à une dame, un savant Traité sur la Géométrie, ouvrages très estimés en Angleterre; mais il est plus connu par ses tables de la lune, nommées Tabulæ dunelmenses (Tables de Durham), et insérées dans son livre intitulé: A Treatise on the parallactic angle, etc., Londres, 1766, in-4". X-s.

COWPER (GUILLAUME), l'un des meilleurs poètes anglais du 18. siccle, naquit en 1752, à Berkhamstead, dans le comté de Hertford. Son père,

recteur de cette paroisse, était neveu du grand chancelier du même nom. Il fit d'excellentes études à l'école de Westminster, dont il rapporta néanmoins un grand éloignement pour le systême de l'instruction publique. Ce genre d'enseignement était cependant le plus propre à corriger la timidité naturelle de son caractère et la disposition hypocondriaque qui a tourmenté toute sa vie. Ses pères ayant depuis long-temps occupé la place honorable et lucrative de secrétaire de la chambre des pairs, il se prépara à la remplir en s'attachant à l'étude des lois de son pays; mais à peine eut-il pris possession de cette place, que l'idée seule de prononcer quelques mots dans cette assemblée imposante le remplit d'une sorte d'effroi. Non seulement il résigna son emploi, mais il renonça dès-lors à exercer aucun autre emploi public. Il avait malheureusement adopté les principes sévères du calvinisme; des terreurs religieuses vinrent troubler une imagination malade; on fut obligé de le confier au docteur Cotton, médecin distingué qui dirigeait un établissement pour le traitement des aliénés, à St.-Albans; mais quoiqu'il en sortit quelque temps après, il n'en fut pas moins en proie le reste de sa vie à des accès d'une mélancolie sombre, dont presque tous ses ouvrages sont empreints. Après la mort de son ami, le docteur Unwin, il alla se fixer avec la veuve de cet ecclésiastique, à Olney, dans le comté de Buckingham, où ils vécurent dans une étroite union dont on n'attaqua pas la pureté. Il se lia aussi avec le ministre de la paroisse, le docteur Newton, rigide calviniste, auquel il remit des hymnes de sa composition, imités en partie des hymues mystiques de M. Guyon, et que Newton publia vers 1782,

dans un volume intitulé Hymnes d'Olney. Il est remarquable qu'avec une imagination si poétique, ayant été élevé dans un college où l'émulation développe d'ordinaire le talent, Cowper n'ait fait ses premiers vers qu'à l'âge de quarante ans. Il publia lui-même, en 1782, un volume de ses poésies morales, qui firent peu de sensation; mais en 1785, son nom devint tout à coup célèbre par la publication d'un poëme en six chants, intitulé la Tache (The Task), que fit naître une circonstance assez singulière. Une femme d'esprit, mistriss Austen, avec qui il était lié, et qui professait une admiration presque exclusive pour Milton, lui imposa un jour la tache d'écrire un poëme en vers blancs sur tel sujet qu'il voudrait choisir, par exemple sur un sopha qui se trouvait dans l'appartement. Cowper se mit à l'ouvrage, et c'est ainsi que fut composé un des meilleurs poemes moraux qui existent dans la langue anglaise, bien qu'il pêche par l'unité du plan, et que ce ne soit guère qu'une suite de réflexions morales, amenées par une espèce de badinage. Il n'y a que les premiers vers du poëme qui se rapportent à ce qui paraît en être l'objet, c'est-à dire, au sopha; le reste est, en général, d'une teinte grave et religieuse. On y remarque particulièrement des descriptions très poétiques. Cowper est, après Thomson, le poète anglais qui a le mieux observé et peint la nature. On trouve à la suite de ce poëme, Tirocinium, ou Revue des écoles, où il s'élève avec force contre l'éducation publique de son pays, et l'Histoire de Jean Gilpin, que mistriss Austen lui avait racontée pour l'égayer dans un de ses moments de mélancolie, et où sa muse s'est déridée un moment; mais ces accès de gaîté

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