Images de page
PDF
ePub

Mille autres ont encore excité mon désir,
Mais je n'en puis garder l'aimable souvenir;

*

Cette Tour que tu vois auprès d'une onde claire,

Des oiseaux de Venus est l'azile ordinaire ;
Ces oiseaux amoureux par la Déesse instruits,
Dans cette Tour paisible ont fabriqué leurs nids,
Là, les œufs sont éclos, ici l'amour commence,
Un autre bat de l'aîle et dans les airs s'élance ;
Philémon,dans mon cœur semblable à cette Tour
Les amours font leur nid et la nuit et le jour;
Les uns dans le berceau sont encor dans l'en-
fance ;

L'autre expire aussi-tôt qu'il a reçu naissance,
Philémon. N'en dis pas davantage, Hilas; je suis

constant,

Je craindrois de commettre un crime en t'é

coutant;

D'un aimable Berger, par ta flamme légere 365
Cesse de démentir l'innocent caractere ; ›

De tes volages feux, je n'augure pas bien,
Et ne changerois pas mon état pour le tien

[merged small][ocr errors][ocr errors][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small]
[ocr errors]
[ocr errors]

LETTRE sur le Testament du Sanglier &c. AU SCAVANT inconnu qui n'a écrit par la voye du Mercure, une Epitre inserée dans le Volume du mois d'Avril mil sept cent trente-cinq.

J

E me sers, Monsieur, pour me donner l'honneur de vous répondre, de la même voye dont vous vous êtes servi pour me faire celui de m'écrire. Le Public gagneroit beaucoup à notre commerce litteraire, si mes réponses pouvoient être aussi interessantes que le seroient surement vos Lettres. Vous me paroissés rempli d'une érudition exquise et enjouéc en même tems, pour moi je suis chargé d'un si grand nombre d'occupations dif ferentes, que je me vois hors d'état de pouvoir vous faire parolizen cette matiere. Vos remarques sur les Sangliers, le Testament du Seigneur Grunnius; vos réflexons judicieuses, tout a été fort gouté ; vous avés très bien fait de nous donner en original les dernieres volontez de Fillustre défunt, je n'avois pas, je vous assure, l'honneur de le connoître, quand j'ai déclaré celle de mon pauvre Robin.

Le Latin dans les mots brave l'honneteté,

Mais le Lecteur François veut être respecté.

Et d'ailleurs il eut fallu raccommoder bien des choses dans le Testament de Grunnius, pour le rendre suportable en François, ce n'est point, au reste, par jalousie de métier que je parle ainsi, ce Testament tel qu'il est, mérite par son antiquité une sorte d'estime ; c'est une Piece curieuse dont le Public doit vous sçavoir gré; puisque, sans vous,elle seroit encore ignorée de bien des gens qui n'ont peut-être vû le fameux Gruter que par le dos dans quelque Bibliotheque.

Je ne sçai, Monsieur, ni quel est votre nom, ni où vous habités, er j'en suis très fâché, par l'estime que votre Epitre m'a fait naître pour vous; si mes foibles Ouvrages ont pû m'acquerir quelque part à la vôtre, et que vous vouliés faire avec moi une connoissance plus intime, j'aurai l'honneur de vous assurer que rien ne me sera plus agreable, et que je tâcherai d'y répondre; je ne vous parlerai ni de mon caractére ni de mes sentimens, vous en jugerés par vous même, si vous voulés ; au reste,tel que je vous aurai paru la prémiere fois, tel vous me verrés toute la vie, du moins je m'en flate, le tems vous prouvera si c'est à tort.

Paris où je suis né est mon séjour or dinaire, j'y l'oge chez un Seigneur, qui dans mes malheurs veut bien me tenir lieu de Pere, et auquel j'ai, ainsi qu'à Madame la Comtesse son Epouse, des obligations essentielles ; je suis bien- aise d'en faire l'aveu aux yeux de l'Univers,je suis encore jeune et de très bonne humeur ma demeure est à l'Hôtel du Roure, ruë Cherche-Midy,fauxbourg S Germain; c'est delà que quand il vous plaira, j'aurai l'honneur de vous marquer plus spécialement, qu'on ne peut être avec plus de respect et d'estime &c. Signé, PONCY NEUVILLE. P.

du

Le May 1735.

L'Enigme du mois dernier a été faite sur la Fer à Cheval, les mots des Logogriphes sont Veau, Demon, Chatte,

France.

On trouve au premier, Ave, Eva, Vou. Au second, Dé, Onde, Monde. Au troisième, Tache, &c. Et au quatriéme, Rance, Frane, Arc, Car, Çane, Fan, Ancre, An, Face, Ecran, Nacre, Crane, Cran, Race, Café, &c.

A

ENIG ME.

U tems jadis où le Mercure Donnoit l'Enigme par figure, Et qu'on la gravoit au Burin, On désignoit notre nature

Par des gens le sabre à la main.

Notre forme, en effet, n'est qu'une double épée }

Bien unie et bien effilée,

Et d'égale proportion.

Ce seroit imperfection

Et déranger notre harmonie,

Si nous n'allions toujours de compagnie :

Mais enfin de cette union.

Qu'en arrive-t'il, je vous prie ?

Que l'effet qui souvent est bon,
N'a pour but toutefois que la division.

+++++++++++++++++:+++++++++++√

LOGOGRYPHE.

Le souhait du Navigateur.

E tiens dans mon milieu sa juste récom pense;

JE

Ma premiere moitié coule avec abondance
Ajoutés-y mon pied, je procure au buveur,

« PrécédentContinuer »