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tim ex ipsius autoris Benedicti Curtii observatione collecta, Lyon, 1560, in-fol. Benoît Court a été regardé, de son temps, comme un homme d'esprit et un habile jurisconsulte; mais son Traité des Jardins est médiocre, et c'est avec raison que Lamonnoye a dit que c'est un pauvre livre. On raconte même que quelqu'un à qui l'imprimeur en avait envoyé un exemplaire, le lui renvoya avec ce distique:

Nil tot in arboribus quos hortus educat ingens Quàm frondes reperi siccas, fructuque carentes.

Un de ses ancêtres, Bon du Curtil, avait donné un traité sur la noblesse. Sallengre, dans ses Mémoires de littérature, tome 1er., p. 104, a consacré un article à Benoît Court.

D-P-s.

COURT (CHARLES CATON DE), né à Pont-de-Vaux en 1654, commença ses études à Bourg, et les termina à Lyon. Il vint ensuite à Paris avec un fond précieux de connaissances et le désir de l'augmenter, et continua à donner tout son temps à l'étude : il travaillait, dit-on, vingt heures par jour. Il apprit les langues orientales, l'histoire, les antiquités et la numismatique. Il fit ensuite un voyage à Rome pour perfectionner son goût pour les arts par la vue des chefsd'oeuvre; il se proposait de passer dans la Grèce, de parcourir l'Asie et de se rendre par terre dans la Chine, lorsqu'il apprit que son père était malade. Choisi pour veiller en sousordre à l'éducation du duc du Maine, il devint secrétaire de ses commandements, et accompagna ce prince au siége de Philisbourg, et en Hollande dans la campagne de 1674. Il mourut d'une fièvre violente, au camp de Vignamont, le 16 août de la même année. L'abbé Genest a publié le Portrait de Charles de Court, Faris, 1696, in-8'. On a de lui la

Relation de la bataille de Fleurus, gagnée par le prince de Luxembourg sur le prince de Valdeck, Paris, 1690, in-4°. COURT (Louis de), frère du précédent, embrassa l'état ecclésiastique, et fut pourvu de plusieurs bénéfices. La délicatesse de son esprit et la politesse de ses manières lui firent de nombreux amis. L'académie d'Angers le reçut, en 1701, au nombre de ses membres, et il mourut en cette ville en 1732. On a de lui: I. l'Heureux infortuné, histoire arabe (poëme), avec un Recueil de diverses pièces fugitives en vers et en prose, Paris, 1722, in-12. La plupart des morceaux qui composent ce volume avaient déjà paru dans le Mercure. II. Variétés ingénieuses, ou Recueil et Mélange de pièces sérieuses et amusantes, Paris, 1725, in-12. Il y a des exemplaires qui ont la même date, mais où le second titre que nous avons rapporté est le premier. On y trouve une épître en vers grecs de Charles de Court à Dacier (insérée dans le Ménagiana, tom. III, p. 26), et son Portrait par Genest. L'abbé de Court avait composé une Vie de Robert d'Arbrissel, dont l'abbesse de Fontevrault lui demanda la suppression, pour ne point réveiller l'attention du public sur quelques-unes des idées de ce fondateur. W-s.

COURT DE GÉBELIN (ANTOINE), naquit à Nîmes en 1725. Son père, né à la Tour-d'Aigues, en Vivarais, exerçait le ministère du culte protestant dans le bas Languedoc. Il apprit aux réformés des Cévennes à concilier leurs consciences avec la fidélité due au gouvernement, et il contribua beaucoup à maintenir la tranquillité dans cette province lorsque le cardinal Alberoni cherchait à les exciter à la révolte. Le régent fut si content de sa

conduite, qu'il lui offrit une pension considérable, et la permission de vendre tous ses biens, pour aller s'établir hors du royaume; mais Court ne voulant pas abandonner son troupeau, refusa ses offres. Peu de temps après, à la majorité de Louis XV, les lois contre les protestants ayant été de nouveau exécutées avec rigueur, Court fut obligé de s'expatrier, et il perdit une grande partie de son patrimoine. Il alla se fixer à Lausanne avec sa femme et son fils, qui venait de naî-, tre, et dont il soigna beaucoup l'éducation, malgré le peu de fortune qui lui restait. Il lui donna les meilleurs maîtres, et le mit de bonne heure en relation avec des gens instruits. Doué d'un caractère sensible et généreux, le jeune Court de Gebelin sacrifiait tout au désir d'obliger. Dépouillé des biens de sa mère, fugitive pour cause de religion, il se refusa aux démarches qui pouvaient les lui faire rendre, de peur d'affliger ses autres parents, qui en avaient alors la possession. Comme son père, il avait embrassé l'état ecclésiastique, mais il cessa de bonne heure d'en exercer les fonctions, pour se livrer sans distraction aux sciences et à la littérature. Il lui sembla que, jusqu'alors, or n'avait pas étudié les anciens sous le vrai point de vue qui convenait, et surtout, que les efforts que l'on avait faits pour les entendre, et juger de l'état de leurs connaissances, avaient été exécutés trop isolément, au lieu que, si l'on était parti de plus haut, ces efforts réunis auraient donné de meilleurs et de plus grands résultats. Il se livra donc avec beaucoup d'ardeur à l'étude de l'antiquité sur un nouveau plan. Cependant, il l'interrompit pour s'acquitter d'une dette qu'il regardait comme sacrée : c'était la publication de deux ouvrages, dont

son père, qui venait de mourir, avait préparé les matériaux, et qu'il rédiger suivant ses intentions : l'un est le Français patriote et impartial, Ville-Franche, 1753, 2 vol. in-12, ouvrage sur la tolérance religieuse; l'autre est l'Histoire des Cévennes ou de la guerre des Camisards, sous le règne de Louis-le-Grand, 1760, 3 vol. in-12. Le père de Court de Gebelin avait rassemblé dans le pays même les matériaux de cet ouvrage, et il avait interrogé des témoins de tous les partis. Court de Gébelin vint en 1760 se fixer à Paris, où il se lia avec plusieurs savants. Il passait les journées entières dans les bibliothèques, à lire et à faire des extraits pour le grand ouvrage qu'il projetait. M. de la Sauvagère, antiquaire, habitant la Tou raine, lui ayant envoyé le dessin d'un sarcophage égyptien qui se trouvait au château d'Ussé, et lui ayant demande son opinion sur ce monument, Gẻbelin lui répondit par une lettre qui a été imprimée avec la gravure du dessin, en lui disant que, quoiqu'il ne fût pas en état d'expliquer les carac tères hieroglyphiques qui l'ornaient, il ne croyait pas qu'il fût impossible de les déchiffrer, et il lui indiqua la marche à suivre pour y parvenir. Cette lettre, qui n'intéressa qu'un petit nombre de savants, tomba peu après dans l'oubli. Ce fut à l'âge de quarante-huit ans, après avoir long-temps analysé les connaissances humaines, et discuté tous les objets qui devaient entrer dans la composition de son grand ouvrage, intitulé le Monde primitif, que Court de Gebelin se détermina à en publier le plan détaillé. Ce prospectus a pour titre: Plan général et raisonné des divers objets des découvertes qui composent le Monde primitif, etc., Paris, 1772, in-4°. Jamais projet aussi vaste n'avait été tenté

par un seul homme. Aussi d'Alembert demanda s'il y avait quarante hommes pour exécuter un tel plan, et les rédacteurs du Journal des savants douterent qu'une société des plus savants hommes de toutes les nations, qui sauraient toutes les langues, qui auraient sous les yeux tous les monuments, pût y réussir. Cet ouvrage parut successivement, de 1773 à 1784, à Paris, en 9 vol. in-4°., avec des planches, sous ce titre: Le monde primitif analysé et comparé avec le monde moderne. Le mécanisme de la parole, l'existence d'une langue primitive, l'origine, la filiation des Langues, la recherche des étymologies, d'après l'idée fondamentale que la langue primitive ne fut pas arbitraire, qu'elle se composa d'un certain nombre de sons et d'intonations naturels qui se retrouvent dans les idiômes de tous les peuples, et qui ont chez tous le même sens, dans les divers mots qu'ils ont créés suivant leurs besoins; les principes de l'écriture hieroglyphique et de l'écriture alphabétique; l'explication, par le moyen de cette clef, de tous les mystères allégoriques de l'antiquité, et la chronologie qui lie les temps historiques aux temps fabuleux, tels sont les nombreux objets dont l'exposition et la discussion devaient composer cet immense ouvrage. On verra, par l'analyse qui termine cet article, comment l'auteur a réalisé ces espérances. Gebelin, à peu près dans le même temps, rédigea, en société avec Franklin, M. Robinet et autres, en faveur de l'indépendance des Américains, une sorte d'écrit périodique, intitulé: Affaires de l'Angleterre et de l'Amérique, Paris, 1776 et années suivantes, 15 vol. in-8°. Le bruit que fit l'annonce du Monde primitif tira Gébelin de sa solitude. L'académie fran

çaise lui décerna deux fois le prix anuuel, fondé par M. de Valbelle, pour récompenser l'auteur de l'ouvrage le plus utile. Il fut nommé à la place de ce nseur royal, dont sa qualité de protestant semblait alors devoir l'exclure. Il était lié avec les économistes, et particulièrement avec Quesnay, qui l'appelait son disciple bien aimé. A cette époque, des gens de lettres fondèrent un établissement auquel ils donnèrent le titre de Musée. Court de Gebelin en fut nommé président. Peu fait pour figurer dans le monde, moins encore pour prévenir, pour concilier les dissentions que fait souvent naître dans de parcilles sociétés l'amour-propre des gens de lettres, Gébelin éprouva des désagréments dans sa présidence. Des chagrins domestiques vinrent augmenter ses peincs, et toutes ces causes altérèrent sa santé. Naturellemencrédule, il crut trouver dans le mat gnétisme un rémède à ses maux. Un soulagement passager fortifia cette idée. Dans l'espace d'un mois, il fut ou crut être parfaitement rétabli. Alors il reprit ses travaux, interrompus depuis un an; mais, au lieu de donner à ses souscripteurs le 10o. volume du Monde primitif, il crut devoir leur adresser d'abord un écrit apologétique intitulé: Lettre sur le magnétisme animal, Paris, 1784, in-4°. Cependant ce retour à la santé, qui avait si bien séduit Gébelin, ne dura pas longtemps. Il termina sa laboricuse carrière le 10 mai 1784, et fut inhumé dans les jardins de Franconville. Le comte d'Albon, et Rabaud-St.Etienne qui avait été son élève, payèrent à sa mémoire un tribut d'éloges (V. D'ALBON). M. Quesnay, de St.-Germain, petit-fils du patriarche des économistes, prononça son éloge historique dans le sein du musée; il le fit imprimer ensuite et l'orna du

portrait de Court de Gebelin, Paris, 1784, in-4°. C'est en analysant successivement les neuf premiers volumes du Monde primitif, que l'on peut se faire une idée de la diversité des connaissances et de l'immensité des recherches de l'auteur. rer. volumne, connu sous le nom d'Allégories orientales. Gébelin y donne une idée de la manière dont il veut traiter la mythologie, qu'il regarde comme une allégorie suivie. Prenant pour texte un fragment de Sanchoniaton, conservé par Eusèbe, il cherche à prouver que Saturne, qui dévore scs enfants, représente l'inventeur de l'agriculture; Mercure avec son caducée, celui de l'astronomie et du calendrier; Hercule, les travaux des champs, répartis suivant les douze signes du zodiaque, emblêmes des douze travaux de ce héros. Pour ramener l'antiquité à son systême, Gébelin n'a pas toujours interprété fidèlement Sanchoniaton, dont il altère même quelquefois le texte. Ce systême, au surplus, se rapproche de celui de Blackwell, mais il est moins ingé2o. volume. Grammaire universlle. Suivant Gébelin, la parole est née avec l'homme; elle lui a été donnée par la nature: ainsi les règles qui en dirigent l'usage ne sont point arbitraires; ce ne sont que des modifica tions de principes immuables. De cette grammaire générale ou universelle, devaient découler les grammaires comparatives des différentes langues, et il prend pour exemples les grammaires chinoise et latine. 3. volume. Histoire naturelle de la parole, ou origine du langage et de l'écriture. Tout mot a eu sa raison prise dans la nature. C'est sur cette base que Gébelin fonde l'art étymologique. Suivant lui, les voyelles représentent les sensations, et les consonnes les idées.

nieux.

:

Passant de là à l'écriture, il pense qu'elle a d'abord été hieroglyphique, mais qu'ensuite les peuples commerçants en ont tiré l'alphabet, en sorte que chacune des lettres qui le compo sent représente un objet pris dans la nature. 4. volume. Histoire du calendrier. Illa partage en trois parties civile, religieuse et allégorique, suivant la méthode employée dans le premier volume. -5°. volume. Dictionnaire étymologique de la langue française, précédé d'un discours préliminaire contenant un précis de l'histoire de cette langue. —6o. et 7°. volumes. Dictionnaire étymologique de la langue latine. Cette partie de l'ouvrage de Gébelin est une de celles où les écarts de son imagination se montrent le plus à découvert. Rica de plus arbitraire, et quelquefois de plus ridicule que les étymologies qu'il propose, défaut nécessaire de tout rechercheur de la langue primitive. Sentant lui-même combien des discussions, souvent prolixes, devaient fatiguer ses lecteurs, Gebe lin fit un abrégé des second et troisième volumes sous le titre suivant : Histoire naturelle de la pa role, ou Précis de l'origine du langage et de la grammaire universelle, Paris, 1776, in-8°., et ensuite un autre abrégé des volumes VI et VII, intitulé : Dictionnaire étymologique et raisonné des racines latines, à l'usage des jeunes gens, Paris, in-8°. - 8. volume. Le monde primitif considéré dans divers objets concernant l'histoire, le bla son, les monnoies, les jeux, les voyages des Phéniciens autour da monde, les langues américaines, ou Dissertations mélées. C'est une espèce de Miscellanea composé de huit pièces, dans lequel Gebelin présente réuni le fruit de ses recherches

et souvent de ses rêveries. Un des morceaux les plus saillants est l'histoire de Nabuchodonosor. Dans le 5o., il veut prouver que le jeu des tarots nous est venu des Égyptiens, dont il représente le calendrier. Dans le 7., il réunit plusieurs critiques que l'on avait faites de son ouvrage, entre antres, la Lettre de frère Paul, hermite (par Gudin de la Brunellerie ), qui parut dans le Mercure de janvier 1780. Il y insère aussi les réponses que ses amis firent paraître, soit dans le Mercure, soit dans le Journal des savants. Ce volume est terminé par l'analyse d'un ouvrage publié en Italie, intitulé: les Devoirs. C'est un résumé de la doctrine des économistes. Toutes ces différentes parties sont rattachées à son plan général par un discours préliminaire, dans lequel, après avoir fait une réca pitulation rapide de tout ce qu'il a déjà exécuté, il indique ce qui lui reste à faire, et l'on voit qu'il n'était encore parvenu qu'au tiers de son entreprise, et que trente volumes ne suffiraient pas pour l'achever dans les proportions du plan.-9. volume. Dictionnaire étymologique de la langue grecque. Les mots y sont expliqués en français, au lieu que jusque-là, dans tous les autres dictionnaires, ils l'étaient toujours en latin. L'ouvrage de Gebelin, très peu lu aujourd'hui, ne conserve plus guère de partisans que parmi les amateurs de systêmes et de rêveries, preuve qu'une longue étude et un travail opiniâtre ne suffisent pas toujours pour réussir dans la carrière de l'érudition, et qu'une fuis embarqué dans le vague des conjectures, on parvient rarement à la connaissance de la vérité. On a publié une Analyse des ouvrages de J.-J. Rousseau et de Court de Gébelin, par un solitaire, Genève, 1785, in

8°., et un Examen des systémes de J.-J. Rousseau et de M. Court de Gébelin, ibidem, 1786, in-8°. L'abbé Legros, auteur de ces deux ouvrages, cherche à y prouver, par une logique serrée et pressante, que ces sytêmes mènent à l'incrédulité et à l'athéisme. 2.

COURTALON DELAISTRE (JEANCHARLES), curé de Ste.- Savine de Troyes, et associé libre de l'acadé mie des sciences, arts et belles-lettres de Châlons-sur-Marne, né à Dienville, diocèse de Troyes, en 1735, mort le 29 octobre 1786, fut un de ccs hommes laborieux qui, en remplissant avec zèle et exactitude les devoirs de leur état, consacrent entièrement les mcments qui leur restent à la littérature et à des recherches pénibles sur l'histoire de leur patrie. Les ouvrages de Courtalon sont presque tous de ce genre: I. Recherches sur la tactique des Gaulois, insérées dans le Journal de Verdun, mai et septembre, 1770; II. Histoire de la vie et du culte de Ste. Savine,Troyes, 1774, in-12 de 24 pages; III. Eloge de Pierre Mignard, 1781, in-12; IV. la Vie du pape Urbain V, suivie de celles de Pierre de Celles, de Comestor et de Salomon Jarki, Troyes, 1782, in-12; V, la Topographie historique de la ville et du diocèse de Troyes, ibid., 1783-86, 3 vol. in8°., ouvrage encore utile après les écrits de Grosley; VI. il publia, de concert avec M. Simon de Troyes, l'Almanach de cette ville, depuis 1776 jusqu'à sa mort : c'est une continuation des Éphémérides de Grosley; VII. des Poésies, dont quelquesunes ont été insérées dans l'Esprit des journaux. On lui attribue aussi un Discours sur les beaux-arts, imprimé en 1778, in-12; Epitre en vers à l'auteur de l'Anti-Uranie,

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