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gation du repos ordonné pour tout le jour du Sabbat, qui, selon l'usage constant des Hébreux, étoit d'un soir à l'autre soir. On attendoit avec impatience ce moment, qui faisoit l'espérance de tous les affligés. Dès qu'il fut arrivé, on se hâta de conduire à Jesus, ou de porter à ses pieds toutes sortes de malades. Ce divin Sauveur s'abandonnant aux mouvemens de sa charité, imposa les mains sur chacun d'eux, et les guérit. Il ne faut étudier les momens de J. C. pour lui demander des graces; on le trouve à toute heure, la nuit et le jour; tous les temps lui conviennent pour nous recevoir, nous écouter et nous exaucer; sa charité ne connoît pas d'heure importune. En est-il ainsi de la nôtre ? à toute heure recevons-nous le prochain qui a recours à nous?

pas

2.° La foule ne rebute point J. C. Presque toute la ville étoit rassemblée autour de la maison de S. Pierre, et en assiégeoit la porte. De tous les quartiers de Capharnaum, on avoit conduit ou apporté des malades pour les présenter à Jesus. La multitude ne l'accable ni ne le rebute point. Le pouvoir et la volonté qu'il a de faire des heureux, ne peuvent être refroidis par l'importunité et la foule des supplians. Plus au contraire il a lieu de répandre ses bienfaits, plus sa bonté est satisfaite. C'est pour son cœur un spec

tacle agréable, que cette foule de peuple qui vient à lui avec foi pour recevoir un soulagement à ses maux. Ce spectacle se renouvelle souvent à nos yeux : nous voyons encore le peuple fidelle accourir en foule dans nos Temples pour adorer Jesus et solliciter ses faveurs: unissonsnous à cette troupe fervente, marchons à sa tête, animons - la par notre exeinple, ou du moins édifions-la par notre modestie et notre recueillement.

3.o La diversité des maladies n'excède point la puissance de Jesus. Tous ceux qu'on lui présenta furent guéris, quelque grands, quelque invétérés, quelque incurables que fussent leurs maux. Il imposoit, dit S. Luc, les mains sur tous les malades, et le nombre en étoit infini. Modèle de la charité que les fidelles se doivent les uns aux autres. Modèle du zèle que doivent avoir les Ministres de J. C. toujours prêts à visiter les malades, à assister les pauvres, à consoler les affligés.

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4.° La multitude des malades n'épuisa pas la bonté de Jesus. Il ne guérit point tous les malades qu'on lui présenta, par un seul acte de sa volonté, par un seul de ses commandemens absolus, comme il l'auroit pu faire; il voulut imposer ses mains sur chacun d'eux en particulier, les entendre les uns après les autres, et leur donner à tous la consolation de le

voir, d'en être vus, d'en être touchés, quelque répugnante, quelque fatigante ue fût par elle-même cette fonction. C'est avec la même charité qu'il veut que ses Ministres nous écoutent en particulier, pour rompre en faveur de cha-> cun de nous, par une absolution particulière, les liens de nos péchés, et nous réconcilier avec lui. C'est avec la même bonté, que dans le Sacrement de son Corps sacré il se donne à chacun de nous tout entier , pour nous servir de nourriture, nous guérir, nous sanctifier, nous unir à lui. Quelle bonté !

SECOND

POINT.

Jesus délivre les possédés.

1.o Les démons sont chassés par J. C. d'une seule parole. Le Sauveur, qui guérissoit les maladies en touchant les malades, chassoit aussi les démons par une seule parole, afin de faire sentir à ces esprits orgueilleux l'empire absolu qu'il avoit sur eux. Que la parole de Jesus est puissante! nourrissons-en nos cœurs, afin d'être toujours prêts à l'opposer aux suggestions du démon. Cet ennemi, tout, redoutable qu'il est, ne sauroit résister à cette arme puissante.

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2. Les démons sont empressés à confesser J. C. Les démons sortoient aussi de plusieurs possédés, criant et disant : Vous êtes le Fils de Dieu. Que signifie

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cet aveu des démons, joint aux cris effroyables qu'on leur entend pousser? Leur crime fut, selon plusieurs SS. Pères, de n'avoir pas reconnu le mystère de l'Incarnation du Verbe, et d'avoir refusé de se soumettre au Fils de Dieu, qui, dans la plénitude des temps, devoit se faire homme: ils semblent le reconnoître maintenant, mais trop tard; ils éprouvent les effets de sa puissance, ils la publient, et ils la détestent. Ah! qu'il sera triste, parce qu'il sera trop tard, qu'il sera triste pour les impies, les incrédules, les hérétiques, les pécheurs, de ne connoître et de ne confesser J. C. que lorsqu'il les chassera pour toujours de son Royaume et de sa présence!

3.o Les démons sont forcés à se taire. Mais Jesus les menaçoit et les empêchoit de dire qu'ils sussent qu'il étoit le Christ. Jesus prend avec les démons le ton menaçant d'un maître courroucé, et leur impose silence, parce que le démon n'a jamais que de mauvais desseins dans ce qu'il fait. S'il loue, c'est pour inspirer des sentimens de vaine gloire, et nous éloigner de Dieu en nous rendant complices de son orgueil. S'il porte au bien, ce n'est que pour troubler l'œuvre de Dieu, au lieu que l'Esprit-Saint dispose tout avec sagesse et douceur. Jesus savoit dans quel temps et à qui il devoit mani-' fester sa Divinité; il disposoit insensible.

ment les esprits à recevoir cette grande vérité; le démon eût voulu tout précipiter, troubler l'ordre et l'enchaînement d'une si sage économie, et empêcher l'édifice de l'Eglise de s'élever sur ce solide fondement. C'est par ce même artifice que, lorsqu'il ne peut retirer une ame du service de Dieu, il la pousse avec indiscrétion, il lui présente l'idée d'une sainteté et d'une vertu qui ne lui conviennent pas, il lui inspire les devoirs d'une pénitence au-dessus de ses forces, afin de la dégoûter et de renverser ainsi l'édifice de sa perfection. Evitons cette illusion, conformons-nous aux avis d'un sage Directeur, suivons avec simplicité l'attrait de la grace, laissons-nous conduire par l'Esprit de Dieu, et contentonsnous de marcher pas pas selon le degré de lumière qui nous est communiqué. Appliquons-nous, avant toutes choses, aux devoirs de notre état, et aux vertus solides de l'humilité, de l'obéissance, de la charité, de la mortification, et défions-nous de tout désir vif et empressé, qui ne veut attendre ni réflexion ni conseil.

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4.o Les démons sont confondus dans leur science. Et il ne leur permettoit pas de dire qu'ils le connoissoient. Quoique les démons sussent que Jesus étoit le Christ, ils n'avoient pas cependant de ce mystère une connoissance sûre et exacte ;

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