Images de page
PDF
ePub

XLVII. MÉDITATION.

Jesus parcourt la Galilée. Matt. 1. 3539. Luc. 4. 42-44. Matt. 4. 23-25.

PREMIER

POINT.

Jesus se dispose à sa mission

sa mission par la prière.

Le lendemain, Jesus s'étant levé de grand matin, sortit et s'en alla dans un lieu désert, où il prioit.

1.° Jesus se lève de grand matin pour prier. Le matin est le temps le plus propre pour l'oraison. Qui perd les heures du matin dans le sommeil, ne recueille point la manne céleste; les distractions se présentent, les occupations pressent, le temps manque, et l'on ne sent plus que du dégoût pour la prière. Le laboureur et l'artisan, l'homme d'affaires et l'homme d'étude se lèvent du matin, excités par le devoir ou la nécessité par l'intérêt ou le plaisir ; l'homme d'oraison doit être animé par tous ces motifs, et plus encore par l'exemple de J. C. Le lever est la première action de la journée; la manière dont nous la faisons, décide ordinairement de la ferveur ou de la lâcheté de toutes les actions du jour. C'est le premier hommage que nous rendons à notre Créateur, qui, en nous

[ocr errors]
[ocr errors]

tirant du sommeil, nous tire, pour ainsi dire, du néant, nous redonne la vie, nous rend à nous-mêmes, et semble créer de nouveau l'univers pour nous. Hâtons-nous de jouir de ses bienfaits et de lui en marquer notre reconnoissance. 2. Jesus se retire au désert pour prier. Il se lève avant le soleil, et sortant de la maison de Pierre à la lueur du crépuscule, il s'enfonce dans un lieu écarté, où, loin du tumulte de la ville, il se livre tout entier à la ferveur de son oraison. Il y a une prière, qu'on peut faire par-tout et au milieu même des occu pations ordinaires, par le recueillement intérieur, l'attention à la présence de Dieu, la droiture d'intention, et par de ferventes aspirations; mais il y en a une autre à laquelle il faut donner chaque jour, un temps plus suivi, et c'est pour, celle-là qu'il faut chercher le désert. On le trouve ce désert dans nos Temples ouverts à la prière dès le matin; on peut le trouver chez soi, et y vaquer à l'oraison, avant que de se livrer à aucune autre affaire; mais où il faut le chercher surtout, c'est dans son coeur. Jamais nous ne prierons comme il faut que nous n'ayons conduit notre cœur au désert, à la solitude, c'est-à-dire, que nous ne l'ayons, dégagé de tout soin, de toute pensée, de tout objet étranger, pour ne l'occuper que de Dieu, des besoins de

la solitude où il pourra le découvrir. Il prend avec lui son frère André et les aures Disciples, pour aller rendre compte au Sauveur de ce qui se passoit à Capharnaum: mais la multitude les suit ; et sortant en foule de la ville, elle prend la résolution de chercher Jesus avec eux sans épargner ni soins ni fatigues, et se détermine à ne point rentrer sans avoir trouvé son bienfaiteur. Est-ce ainsi que nous cherchons Jesus? Quand on le cherche de la sorte, on ne peut manquer de le trouver.

2.o Les Capharnaïtes trouvent Jesus. Ils le trouvent en se mettant à la suite dé Pierre. Quelle que soit l'ardeur de ce peuple, celle de Pierre est plus vive encore. Il ne se trompe point sur l'endroit du désert où est Jesus, il y vole le premier à la tête des autres Apôtres ; André, Jacques, et Jean et le peuple l'y suivent. C'esten suivant ce chef visible de l'Eglise, c'est en se tenant uni à lui, qu'on trouve Jesus. Hors de cette voie, hors de l'Eglise, on erre sans guide dans le désert, et on s'y fraie, au gré de ses caprices, mille routes différentes, mais dont aucune ne conduit à Jesus.

3.o Les Gapharnaïtes s'efforcent de retenir Jesus. Ils le voient disposé à les quitter, et ils n'y peuvent consentir. Ils le supplient de ne pas les abandonner, et lui font même une espèce de violence.

Que cette instance fut agréable au cœur de Jesus; et s'il ne s'y rendit pas, qu'il sut bien les en dédommager! Ah! si nous avions le même attachement pour ce divin Sauveur, le même empressement pour le retenir avec nous et pour demeurer avec lui, quel seroit notre bonheur! En vain ce peuple reconnoissant supplie-t-il Jesus de ne le pas quitter: Ne me retenez pas, dit-il: les bourgs, les villes et les villages voisins m'attendent; je dois leur prêcher comme à vous la parole de Dicu; ils ont part à ma mission. Allons, dit-il à ses Apôtres, venez avec moi, parcourons les villes et les bourgades, afin que j'y prêche l'Evangile; c'est pour cela que je suis venu au monde, c'est à cette fin que je suis envoyé. Telle doit être notre règle à nous-mêmes; pourquoi sommes-nous envoyés, à quelle fin sommes-nous venus au monde? Ah! ce n'est point sur l'estime, l'amour, l'approbation des hommes que nous devons régler nos démarches, mais sur la volonté de Dieu, sur la fin de notre vocation, sur les devoirs de notre état, sans égard à nos commodités, à notre repos, à nos intérêts, à notre gloire. Quand Jesus cut ainsi parlé, on n'insista plus, le peuple retourna à la ville dans l'espérance d'y revoir bientôt son bienfaiteur, et les quatre Disciples restèrent avec Jesus pour l'accompaguer dans sa mission. L'attachement que l'on a pour

une personne dont les lumières nous semblent nécessaires pour notre perfection cesseroit d'être innocent, s'il s'opposoit aux ordres de Dieu et de l'obéissance s'il murmuroit de ce que le zèle de cette même personne s'étendroit à plusieurs autres, et ne se borneroit pas au seul soin de notre ame.

TROISIÈME POINT.

Jesus se livre à sa mission.

1. Ses travaux. Et Jesus parcouroit toute la Galilée, enseignant dans leurs Synagogues, prêchant l'Evangile, et il chassoit les Démons. Depuis que J. C. a commencé son ministère, toute sa vie n'a été que travail et prière; et c'est ainsi qu'il remplira chacun des jours de sa vie mortelle. L'homme vraiment apostolique doit soutenir sa mission par les continuels efforts de sa charité et de son zèle, remplir avec la même joie les fonctions obscures et éclatantes, travailler avec le même empressement au salut du pauvre et du riche, et faisant la guerre au Démon, le chasser de tous les cœurs qu'il possède. Il n'est point de lieu, point de personnes qui doivent échapper à son

zèle.

2. Les miracles de J. C. Et sa réputation s'étant répandue par toute la Syrie, ils lui présentoient tous ceux qui étoient malades, les possédés, les luna

« PrécédentContinuer »