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these laws, as well as of those of Italy and Brazil. ("Droit public suisse," vol. i, p. 459.)

Now, I appeal to the honorable Arbitrators: let them judge and decide which is right with regard to these laws, Great Britain relying upon an equivocal expression in a diplomatic dispatch, or the United States, who rely upon the text of these laws and on the commentaries of the best jurists of France, Italy, Spain, Portugal, and Brazil.

I refer particularly to the honorable Arbitrators on the question whether the institutions of England are in reality more constitutional than those of Italy, Brazil, and Switzerland. According to the opinion of the British Counsel, these countries possess no neutrality laws. But they observe the duties of neutrality, and they observe them without infringing their Constitution. Which then is mistaken with regard to them? England or America?

THE LAWS OF THE UNITED STATES.

The Counsel of Great Britain devotes much space to the discussion of the laws of the United States. I shall, I think, require less time to reply to his Argument.

The laws of the United States amined.

ex

The Counsel endeavors to prove that the law of the United States, in so far as it relates to this question, is limited to the case of an armed vessel.

With this object he quotes expressions from the third section of the law, which enacts certain penalties against "any person who shall, within the limits of the United States, fit out and arm, or attempt to fit out and arm, or shall knowingly be concerned in the furnishing, fitting out, or arming of any vessel," with intent that such ship or vessel should be employed in the service of a belligerent foreign Power.

Arguing from these expressions in the law he believes that to constitute an offense the vessel must have been armed, or an attempt must have been made to arm her.

du tout au tout dans son appréciation de ces lois aussi bien que dans l'appréciation de celles de l'Italie et du Brésil, (Droit public suisse, tome i, p. 459.)

Maintenant, je me rapporte aux honorables arbitres; qu'ils jugent et décident qui a raison, au sujet de ces lois, de la Grande-Bretagne, se fondant sur un mot équivoque dans une dépêche diplomatique, ou des États-Unis, se fondant sur le texte même des lois et les commentaires des meilleurs jurisconsultes de la France, de l'Italie, de l'Espagne, du Portugal et du Brésil.

Je m'en réfère surtout aux honorables arbitres pour savoir si les institutions de l'Angleterre sont vraiment plus constitutionelles que celles de l'Italie, du Brésil, de la Suisse. D'après l'opinion du conseil de la Grande-Bretagne, ces pays ne possèdent pas des lois de neutralité. Mais ils observent les devoirs de la neutralité, et ils les observent sans porter atteinte à leur constitution. Qui donc se trompe à leur égard? Est-ce l'Angleterre ? Est-ce l'Amérique ?

LES LOIS DES ÉTATS-UNIS.

Le conseil de la Grande-Bretagne consacre beaucoup d'espace à la discussion des lois des États-Unis. Il me faudra, je crois, moins de temps pour répondre à son argu

mentation.

Le conseil s'efforce de prouver que la loi des États-Unis, en tant ce qui regarde la question, est limitée au cas d'un vaisseau armé en guerre.

À cet effet, il cite les expressions du 3me article de la loi, qui frappe de certaines peines" toute personne qui dans les frontières des États-Unis équipe et arme en guerre, ou tâche d'équiper et armer en guerre, ou prend une part intelligente à l'approvision-ment, l'équipement ou l'armement en guerre d'aucun navire ou bâtiment," dans le but d'employer ce navire ou bâtiment au service d'une puissance belligérante étrangère. Appuyé sur ces expressions de la loi, il croit que pour constituer le crime il faut que le navire ait été armé en guerre ou qu'on ait tenté de l'armer en guerre.

But as a question of jurisprudence this interpretation of the law is entirely erroneous. It is established in the United States that it is not the nature of the preparations which constitutes the offense, but the intention which dictates the acts. The doctrine is thus stated by Dana:

As to the preparing of vessels within our jurisdiction for subsequent hostile operations, the test we have applied has not been the extent and character of the preparations, but the intent with which the particular acts are done. If any person does any act, or attempts to do any act, toward such preparation, with the intent that the vessel shall be employed in hostile operations, he is guilty, without reference to the completion of the preparations or the extent to which they may have gone, and although his attempt may have resulted in no definite progress toward the completion of the preparations, the procuring of materials to be used knowingly and with intent, &c., is an offense. Accordingly it is not necessary to show that the vessel was armed, or was in any way, or at any time, before or after the act charged, in a condition to commit acts of hostility.

No cases have arisen as to the combination of materials which, separated, cannot do acts of hostility, but, united, constitute a hostile instrumentality; for the intent covers all cases and furnishes the test. It must be immaterial where the combination is to take place, whether here or elsewhere, if the acts done in our territory-whether acts of building, fitting, arming, or of procuring materials for these acts-be done as part of a plan by which a vessel is to be sent out with intent that she shall be employed to cruise. (Argument of the United States, pp. 363, 364.)

These extracts from Dana are authoritative on the question. The true interpretation of the law has been laid down in a decision of the Supreme Court of the United States. The Court determined "that it is not necessary that the vessel should be armed or in a condition to commit hostilities on leaving the United States." (United States vs. Quincy, Peters's Reports, vol. vi, p. 445; vide Opinions, vol. iii, pp. 738, 741.)

Such is the law as understood and practiced in America. Two of the Counsel of the United States, Mr. Evarts and myself, have administered

Mais, en matière de jurisprudence, cette interprétation de la loi est parfaitement erronée. Il est établi aux États-Unis que ce n'est pas le caractère des préparatifs qui constitue le crime, mais l'intention qui préside aux actes. La doctrine est exposée par Dana, comme suit:

"Quant à la préparation de navires dans notre juridiction pour des actes d'hostilité ultérieurs, le critérium que nous invoquons n'ést pas l'étendue et le caractère des préparatifs, mais l'intention qui préside aux actes particuliers. Si une personne accomplit ou tente d'accomplir un acte tendant à ces préparatifs dans l'intention que le navire soit employé à des actes d'hostilité, cette personne est coupable, sans qu'on ait égard à l'achèvement des préparatifs ou au degré auquel ils peuvent avoir été poussés, et quoique sa tentative n'ait en rien fait avancer l'achèvement de ces préparatifs. Fournir des matériaux dont il doit être fait usage, en connaissance de cause et avec intention, constitue un délit. C'est pourquoi il n'est pas nécessaire de démontrer que le navire était armé, ou était, jusqu'à un certain point, ou à n'importe quelle époque avant ou après l'acte incriminé, en état de commettre des actes d'hostilité.

"On n'a point soulevé de litiges relativement à la réunion des matériaux qui, pris isolément, ne peuvent servir à des actes d'hostilité, mais qui, réunis, constituent des instruments d'hostilité; car l'intention couvre tous les cas et fournit le critérium de la culpabilité. Peu importe où la réunion doit avoir lieu, dans tel endroit ou dans tel autre, si les actes commis sur notre territoire, qu'il s'agisse de construction, d'équipement, d'armement ou de fourniture de matériaux pour ces actes,--font partie d'un plan par suite duquel un navire doit être expédié dans le but d'être employé en crosière." (Plaidoyer des États-Unis, pp. 349, 350.)

Ces extraits de Dana font autorité dans la matière. La véritable interprétation de la loi a été établie par une décision de la Cour suprême des États-Unis. La Cour a déterminé "qu'il n'est pas nécessaire que le vaisseau soit armé ou dans une condition qui lui permette de commettre des hostilités au moment de son départ des États-Unis." (United States rs. Quincy, Peters's Reports, vol. vi, p. 445; vide Opinions, vol. iii, pp. 738, 741.)

Telle est la loi comme on l'entend et comme on la pratique en Amérique. Deux des conseils des États-Unis, M. Evarts et moi-même, avons administré le Département de

the Department of Justice, and we have so personal a knowledge of this law that we also can speak authoritatively on the subject. I affirm that the interpretation of this law propounded by the British Counsel is absolutely contrary to the interpretation recognized in the United States.

I beg to call attention to the expressions of the temporary Act of 1838, reported by myself to the Congress of the United States. That Act allows the seizure "of any vessel or vehicle," armed or unarmed, when there are any circumstances which give probable cause to believe that such "vessel or vehicle" is intended for military operations against a foreign State. (United States Statutes, vol. v, p. 213.)

This Act had been drawn up according to the received interpretation of the permanent Act.

It follows that the whole structure of criticism which is built up by the Counsel on the subject of the preventive powers of the President of the United States falls to the ground. He supposes that that power is limited to the case of an armed vessel, because he supposes that the penal clauses have only that extent. He is mistaken on both points. The preventive powers of the President apply to all cases within the Act, to "all the prohibitions and penalties of the Act." Now the Act does not require that the vessel should be armed; it is sufficient that its owner should have an intention of employing it in acts of hostility against a Power friendly to the United States.

The case of Gelston vs. Hoyt, cited by the British Counsel, relates only to the manner of exercising the preventive powers of the law, and in no way affects the powers themselves.

In the documents annexed to the Counter Case of the United States will be found numerous examples of the exercise of this preventive power by the President. The fact of being armed or not is only a cir cumstance which bears with more or less weight on the real question,that of the intentions of the owner of the vessel.

The British Counsel enumerates the cases in which adventurers have at different dates evaded the American law.

We have protested in our Argument, and we continue to protest,

la Justice, et nous avons de cette loi une connaissance si personnelle que nous aussi pouvons en parler d'autorité. J'affirme que l'interprétation de cette loi émise par le conseil est absolument contraire à l'interprétation reconnue aux États-Unis.

J'appelle l'attention sur les expressions de la loi temporaire de 1838, rapportée par moi-même au Congrès des États-Unis. Cette loi permet la saisie "de tout vaisseau ou véhicule," armé ou non-armé, quand il y a des circonstances quelconques qui permet tent de croire que ce "valsseau ou véhicule" est destiné à des opérations militaires contre un état étrangeré. (United States Statutes, vol. v, p. 213.)

Cette loi avait été rédigée selon l'interprétation reçue de la loi permanente. Il s'ensuit que tout l'échafaudage de critique que le conseil construit au sujet des pouvoirs préventifs du Président des États-Unis s'écroule. Il suppose que ce pouvoir est limité au cas d'un vaisseau armé en guerre, parcequ'il suppose que les clauses pénales n'ont que cette étendue. Il se trompe sur chaque point. Le pouvoir préventif du Président s'applique à tous les cas de la loi, à "toutes les prohibitions et pénalites de la loi." Or, la loi n'exige pas que le vaisseau soit armé en guerre; il suffit que son propriétaire ait l'intention de l'employer dans des actes d'hostilité contre un état ami des Etats-Unis.

Le cas de Gelston vs. Hoyt, cité par le conseil, ne touche que la manière d'exercer les pouvoirs préventifs de la loi, et il n'affecte en rien les pouvoirs eux-mêmes.

Dans les pièces justificatives annexées au contre-mémoire des États-Unis se trouvent de nombreux exemples de l'exercice de ce pouvoir préventif par le Président. Le fait d'être armé ou non n'est qu'une circonstance qui pèse avec plus ou moins de poids sur la vraie question, la question des intentions du propriétaire du vaisseau.

Le conseil énumère les cas, de dates diverses, où des aventuriers se sont soustraits à la loi américaine.

Nous avons protesté dans notre plaidoyer, et nous persistons à protester, contre

against the applicability of such arguments. England is before the Tribunal, charged with having been wanting in the due diligence required by the Conventional Rules of the Treaty of Washington. Whether America has failed or not in her neutral duties according to the law of nations, is not the question submitted to the Tribunal. America will answer for her acts at the proper time and place to those whom they may have injured.

The Counsel has quoted extracts from the correspondence of officers of the United States having reference to legal questions, which arise from time to time in the application of the law. These questions are, doubtless, similar to questions which arise in England. Unfortunately, the American law, though anterior to the English one, originates in a school of legislation common to both countries, which gives much work both to the lawyers and to the Courts.

We have discussed these questions in our Argument. But we cannot discuss in detail all these facts laboriously amassed by the British Counsel without longer preparation, which we do not wish to ask of the Tribunal.

The capital question is that of the powers of the President. The matter is elucidated by Dana. He says:

As to penalties and remedies, parties guilty are liable to fine and imprisonment; and the vessel, her apparel and furniture, and all materials procured for the purpose of equipping, are forfeit. In cases of suspicion revenue officers may detain vessels, and parties may be required to give security against the hostile employment; and the President is allowed to use the Army and Navy or militia, as well as civil force, to seize vessels, or to compel offending vessels, not subject to seizure, to depart from our ports. What vessels shall be required to depart is left to the judgment of the Executive. (Argument of the United States, p. 168.)

A single example is sufficient to give an idea of the admitted extent of the powers of the President.

Spain was having built, in the ship-yards at New York, thirty gunboats, intended to operate against the insurgents of the island of Cuba.

l'opportunité de tels arguments. L'Angleterre est devant le tribunal, accusée d'avoir manqué aux dues diligences des règles conventionnelles du traité de Washington. Si l'Amérique a failli ou non à ses devoirs de neutralité d'après le droit des gens, là n'est pas la question soumise au tribunal. L'Amérique répond en temps et lieu de ses actes à ceux à qui ils ont pu nuire.

Le conseil a cité des extraits de la correspondance des officiers des États-Unis, ayant rapport aux questions légales, qui surgissent de temps en temps dans l'applica tion de la loi. Ces questions sont, sans doute, analogues aux questions qui se présentent en Angleterre. Malheureusement la loi américaine, quoique antérieure à la loi anglaise, sorte d'une école de législation commune aux deux pays, ce qui donne beaucoup à faire aux jurisconsultes et aux tribunaux.

Nous avons discuté ces questions dans notre plaidoyer. Mais nous ne pouvons discuter en détail tous ces faits, laborieusement amassés par le conseil, sans une plus longue préparation: ce que nous ne voulons pas demander au tribunal.

La question capitale est celle des pouvoirs du Président. La matière est élucidée par Dana. Il dit:

"Quant aux peines et aux réparations à infliger, les coupables sont passibles d'amende et d'emprisonnement, et le navire, son équipement et ses meubles, ainsi que tous les matériaux fournis pour son équipement, sont confisqués. En cas de soupçon, les employés des douanes peuvent détenir les navires, et l'on peut exiger que les parties intéressées fournissent caution pour répondre qu'elles ne l'emploieront point à des actes d'hostilité; et le Président a la faculté d'employer l'armée et la marine, ou la milice, ainsi que les forces civiles, pour saisir les navires, ou pour contraindre les navires coupables qui ne sont pas sujets à la saisie à sortir de nos ports. Il est laissé à la discrétion de l'exécutif de juger quels sont les navires dont on doit exiger le départ." (Plaidoyer américain, p. 350.)

Un seul exemple suffit pour donner une idée de l'étendue reconnue des pouvoirs du Président.

L'Espagne faisait construire dans les chantiers de New York trente canonnières destinées à opérer contre les insurgés de île de Cuba. C'étaient des vaisseaux impropres

They were vessels unfitted for long voyages. They were not armed, and had on board neither cannon, nor gun-carriages, nor any other engine of warfare. War existed de jure, if not de facto, between Spain and Peru. The Minister of Peru, in the United States, lodged a complaint on the subject of these gun-boats. He did not pretend that they were intended to operate against Peru, since they could not round Cape Horn. But he asserted that if used to guard the coasts of Cuba, they would free from that service other vessels, which might thus attack Peru.

The President admitted this argument, and ordered the detention of the whole thirty vessels, until Spain and Peru had settled their differences through the mediation of the United States.

JURISDICTION OF THE TRIBUNAL.

A question of diligence presents itself with regard to an erroneous decree of a Court of Admiralty of Nassau.

I lay down as principle that the Government which institutes legal proceedings, and submits, without appeal, to an erroneous decree, has not the right of pleading this decree as an excuse for subsequent wrongs belonging to the same class of facts. It is, in my opinion, a double failure in the due diligence prescribed by the Rules of the Treaty. I abstain from discussing this question.

But I affirm that the erroneous decree is in no way binding. This, indeed, is evident. Furthermore, and above all, I affirm that the decree is in no way binding on an international Tribunal.

The principle is laid down and sufficiently discussed in Rutherforth's Institutes, an English work of merit and authority.

Wheaton and other writers adopt also the views of Rutherforth. The question was raised by the English and American Commissioners nominated to carry out the stipulations of Jay's Treaty. The following

à de longues courses. Ils n'étaient pas armés, et n'avaient à bord ni canons, ni affûts' ni aucun autre engin de combat. La guerre existait de droit, sinon de fait, entre l'Espagne et le Pérou. Le ministre du Pérou aux États-Unis porta plainte au sujet de ces canonnières. Il ne prétendit pas qu'elles fussent destinées à opérer contre le Pérou, attendu qu'elles ne pouvaient pas passer le cap Horn. Mais il prétendit qu'appliquées à la garde des côtes de Cuba, elles libéreraient de ce service d'autres vaisseaux, qui pourraient ainsi attaquer le Pérou.

Le Président se rendit à ces raisons et ordonna la détention en bloc de ces trente vaisseaux, jusqu'à ce que l'Espagne et le Pérou eussent réglé leurs différends, grâce à la médiation des États-Unis.

JURIDICTION DU TRIBUNAL.

Une question des diligences se présente au sujet d'un décret erroné d'une cour d'amirauté de Nassau.

Je pose en principe que le gouvernement qui intente des poursuites judiciaires, et qui se soumet, sans appeler, à un décret erroné, n'a pas le droit d'allégner ce décret pour excuser des torts ultérieurs appartenant à la même classe de faits. C'est, je crois, faillir doublement aux dues diligences prescrites par les règles du traité. Je m'abstiens de discuter cette question.

Mais j'affirme que le décret erroné ne lie en aucune manière. Cela, du reste, est évident. De plus, j'affirme surtout que le décret ne lie d'aucune maniere un tribunal international.

Le principe se trouve énoncé et suffisamment discuté dans les Instituts de Rutherforth, ouvrage anglais de mérite et d'autorité.

Wheaton, et d'autres écrivains d'autorité, eux aussi, adoptent les vues de Ruther forth.

La question a été soulevée par les commissaires anglais et américains, nommes pour statuer sur des stipulations du traité dit de Jay. La circonstance suivante est

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