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soyez le bien rétabli.' Votre accident n'a donc point eu de suites? En vérité, le seigneur Alonzo m'avait fort effrayé sur votre état; demandez-lui: je partais pour aller vous voir, et s'il ne m'avait point retenu. . .

BAZILE, étonné. Le seigneur Alonzo?...

FIGARO frappe du pied. Eh quoi! toujours des accrocs? Deux heures pour une méchante 2 barbe... Chienne de pratique !

BAZILE, regardant tout le monde. Me ferez-vous bien le 10 plaisir de me dire, messieurs?...

FIGARO. Vous lui parlerez quand je serai parti.

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LE COMTE.4 Il faudrait vous taire, Bazile. Croyez-vous apprendre à monsieur quelque chose qu'il ignore? Je lui 15 ai raconté que vous m'aviez chargé de venir donner une leçon de musique à votre place.

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BAZILE, stupéfait. Que mon élève !....... (Bas.) Je venais 30 pour vous dire que le comte est déménagé.

BARTHOLO, bas. Je le sais, taisez-vous.
BAZILE, bas. Qui vous l'a dit?
BARTHOLO, bas. Lui, apparemment !
LE COMTE, bas.
ROSINE, bas, à Bazile.
FIGARO, bas à Bazile.
sourd !

I

Moi, sans doute: écoutez seulement.
Est-il si difficile de vous taire?
Hum! grand escogriffe ! Il est

BAZILE, à part. Qui3 diable est-ce donc qu'on trompe ici? Tout le monde est dans le secret.

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BARTHOLO, haut. Eh bien! Bazile, votre homme de 10

loi? 4

FIGARO. Vous avez toute la soirée pour parler de l'homme de loi.

BARTHOLO, à Bazile. Un mot; dites-moi seulement si vous êtes content de l'homme de loi?

BAZILE, effaré. De l'homme de loi?

LE COMTE, souriant. Vous ne l'avez pas vu, l'homme de loi?

BAZILE, impatienté. Eh! non, je ne l'ai pas vu, l'homme de loi.

LE COMTE, à Bartholo, à part. Voulez-vous donc qu'il s'explique ici devant elle? Renvoyez-le.

BARTHOLO, bas au comte. Vous avez raison. (A Bazile.) Mais quel mal vous a donc pris si subitement? BAZILE, en colère. Je ne vous entends pas.

LE COMTE lui met, à part, une bourse dans la main. Oui monsieur vous demande ce que vous venez faire ici dans l'état d'indisposition où vous êtes.5

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LE COMTE.

Allez vous coucher, mon cher Bazile : vous n'êtes pas bien, et vous nous faites mourir de frayeur. Allez vous coucher !

FIGARO. Il a la physionomie toute renversée. Allez 5 vous coucher!...

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BARTHOLO. D'honneur, il sent1 la fièvre d'une lieue. Allez vous coucher !

ROSINE. Pourquoi donc êtes-vous sorti? On dit que cela se gagne. Allez vous coucher !

BAZILE, au dernier étonnement. Que j'aille me coucher?
TOUS LES ACTEURS ENSEMBLE. Eh! sans doute.

BAZILE, les regardant tous. En effet, messieurs, je crois que je ne ferais pas mal de me retirer; je sens que je ne suis pas ici dans mon assiette ordinaire.

BARTHOLO. A demain, toujours, si vous êtes mieux.
LE COMTE. Bazile, je serai chez vous de très bonne heure.
FIGARO. Croyez-moi, tenez-vous bien chaudement dans

votre lit.

ROSINE. Bonsoir, monsieur Bazile.

BAZILE, à part. Diable emporte, si j'y comprends rien ; et sans cette bourse...

Tous. Bonsoir, Bazile, bonsoir.

BAZILE, en s'en allant. Eh bien! bonsoir donc, bonsoir. (Ils l'accompagnent tous en riant.)

SCÈNE XII

LES ACTEURS PRÉCÉDENTS, excepté Bazile.

BARTHOLO, d'un ton important. Cet homme-là n'est pas

bien du tout.

ROSINE. Il a les yeux égarés.

LE COMTE. Le grand air l'aura saisi.'

FIGARO. Avez-vous vu comme il parlait tout seul? Ce que c'est que de nous ! 2 (A Bartholo.) Ah çà!3 vous décidez-vous, cette fois? (Il lui pousse un fauteuil très loin 5 du comte et lui présente le linge.)

LE COMTE. Avant de finir, madame, je dois vous dire un mot essentiel au progrès de l'art que j'ai l'honneur de vous enseigner. (Il s'approche et lui parle bas à l'oreille.)

BARTHOLO, à Figaro. Eh mais il semble que vous le fassiez exprès de vous approcher et de vous mettre devant moi pour m'empêcher de voir ...

LE COMTE, bas à Rosine. Nous avons la clef de la jalousie, et nous serons ici à minuit.

FIGARO passe le linge au cou de Bartholo. Quoi voir? Si c'était une leçon de danse, on vous passerait d'y regarder; mais du chant! . . . Aïe aïe !

BARTHOLO. Qu'est-ce que c'est?

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FIGARO. Je ne sais ce qui m'est entré dans l'œil. (I 20 rapproche sa tête.)

BARTHOLO. Ne frottez donc pas.

FIGARO. C'est le gauche.

plaisir d'y souffler un peu fort?

Voudriez-vous me faire le

(Bartholo prend la tête de Figaro, regarde par-dessus, le 25 pousse violemment et va derrière les amants écouter leur conversation.)

LE COMTE, bas à Rosine. Et quant à votre lettre,5 je me suis trouvé tantôt dans un tel embarras pour rester ici... FIGARO, de loin pour avertir. Hem!... hem!...

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ΤΟ

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LE COMTE. Désolé de voir encore mon déguisement

inutile ...

BARTHOLO, passant entre deux. Votre déguisement

inutile!

ROSINE, effrayée. Ah!...

BARTHOLO. Fort bien, madame, ne vous gênez pas Comment! sous mes yeux même, en ma présence, on m'ose outrager de la sorte!

LE COMTE. Qu'avez-vous donc, seigneur?

BARTHOLO. Perfide Alonzo !

LE COMTE. Seigneur Bartholo, si vous avez souvent des lubies comme celle dont le hasard me rend témoin, je ne suis plus étonné de l'éloignement que mademoiselle a pour

devenir votre femme.

ROSINE. Sa femme! Moi! Passer mes jours auprès d'un vieux jaloux, qui, pour tout bonheur, offre à ma jeunesse un esclavage abominable !

BARTHOLO. Ah! qu'est-ce que j'entends?

ROSINE. Oui, je le dis tout haut; je donnerai mon cœur 20 et ma main à celui qui pourra m'arracher de cette horrible prison, où ma personne et mon bien sont retenus contre toute justice.

(Rosine sort.)

SCÈNE XIII

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BARTHOLO.

BARTHOLO, FIGARO, LE COMTE.

La colère me suffoque.

LE COMTE. En effet, seigneur, il est difficile qu'une jeune femme ..

FIGARO. Oui, une jeune femme et un grand âge, voilà ce qui trouble la tête d'un vieillard.

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