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Où étois-tu, pefte d'étourdi, quand ce Barbier est entré ici?

L'EVEILLÉ.

Monfieur, j'étois........... ah, aah,`ah..........

BARTHOLO.

A machiner quelque espiéglerie fans doute? Et tu ne l'as pas vu?

L'EVEILLÉ.

Sûrement je l'ai vu; puifqu'il m'a trouvé tout malade, à ce qu'il dit; & faut bien que ça foit vrai, car j'ai commencé à me douloir dans tous les membres, rien qu'en l'en entendant parl.... Ah, ah, aah...

BARTHOLO le contrefait.

Rien qu'en l'en entendant!... Où donc eft ce vaurien de la Jeuneffe? Droguer ce petit garçon fans mon ordonnance! Il y a quelque friponnerie là

deffous.

SCENE VII.

LES ACTEURS PRÉCÉDENS. ( La Jeuneffe arrive en vieillard avec une canne en béquille; il éternue plufieurs fois.

L'ÉVEILLÉ, toujours bâillant.

LA Jeunesse.

BARTHOLO.

Tu éternueras dimanche.

LA JEUNESSE.

....

Voilà plus de cinquante. cinquante fois.... dans un moment ( il éternue). Je fuis brifé.

BARTHOLO.

Comment! je vous demande à tous deux s'il eft entré quelqu'un chez Rofine, & vous ne me dites. pas que ce Barbier......

L'EVEILLÉ continuant de bâiller.

Eft-ce que c'est quelqu'un donc Monfieur Figaro? Aah, ah.....

BARTHOLO.

Je parie que le rufé s'entend avec lui.

L'EVEILLÉ pleurant comme un fot.

Moi.

...

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Je m'entends!.....

LA JEUNESSE éternuant.

Eh mais, Monfieur, y a-t-il . . . y a-t-il de la

justice?

BARTHOLO.

De la justice! C'eft bon entre vous autres miférables, la juftice! Je suis votre maître moi, pour avoir toujours raifon.

LA JEUNESSE éternuant.

Mais pardi, quand une chofe eft vraie.....

BARTHOLO.

Quand une chofe eft vraie! fi je ne veux pas qu'elle foit vraie, je prétends bien qu'elle ne foit pas vraie. Il n'y auroit qu'à permettre à tous ces faquinslà d'avoir raison, vous verriez bientôt ce que deviendroit l'autorité.

LA JEUNESSE éternuant.

J'aime autant recevoir mon congé. Un fervice terrible, & toujours un train d'enfer.

L'ÉVEILLÉ pleurant.

Un pauvre homme de bien eft traité comme un miférable.

BARTHOLO.

Sors donc, pauvre homme de bien. ( Il les contrefait.) Et t'chi & t'cha ; l'un m'éternue au nez, l'autre m'y bâille.

LA JEUNESS E.'

Ah, Monfieur, je vous jure que fans Mademoifelle, il n'y auroit.... il n'y auroit pas moyen de

refter dans la maison.

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BARTHOL O.

Dans quel état ce Figaro les a mis tous! Je vois ce que c'eft: le maraud voudroit me payer mes cent écus fans bourfe délier.

SCENE VIII.

BARTHOLO, DON BAZILE, FIGARO caché dans le cabinet, paroît de tems en tems, & les écoute.

BARTHOLO continue.

'AH! Don Bazile, vous veniez donner à Rofine fa

leçon de mufique?

BAZIL E.

C'est ce qui preffe le moins.

BARTHOLO.

J'ai paffé chez vous fans vous trouver.

BAZIL E.

J'étois forti pour vos affaires. Apprenez une nouvelle affez fâcheufe.

Pour vous?

BARTHOL O.

BAZIL E.

Non, pour vous. Le Comte Almaviva eft en cette

ville.

BARTHOLO.

Parlez bas. Celui qui faifoit chercher Rofine dans tout Madrid?

BAZILE.

Il loge à la grande place, & fort tous les jours déguifé.

BARTHOLO.

Il n'en faut point douter, cela me regarde. Et que faire ?

BAZIL E.

Si c'étoit un particulier, on viendroit à bout de l'écarter.

BARTHOLO.

Oui, en s'embufquant le foir, armé, cuiraffé. ... BAZIL E.

Bone Deus! Se compromettre! Sufciter une méchante affaire, à la bonne heure; & pendant la fermentation calomnier à dire d'Experts; concedo.

BARTHOLO.

Singulier moyen de fe défaire d'un homme!

BAZIL E.

La calomnie, Monfieur? Vous ne fçavez guères ce que vous dédaignez; j'ai vu les plus honnêtes gens prêts d'en être accablés. Croyez qu'il n'y a pas de plate méchanceté, , pas d'horreurs, pas de conte abfurde, qu'on ne faffe adopter aux oififs d'une grande Ville en s'y prenant bien : & nous avons ici des gens d'une adreffe!.... D'abord un bruit léger, razant le fol comme hirondelle avant l'orage, Pianiffimo murmu re & file & feme en courant le trait empoisonné.Telle bouche le recueille, & piano, piano vous le gliffe en l'oreille adroitement. Le mal eft fait, il germe, il rampe, il chemine, & rinforzando de bouche.en

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