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Josué. Chapitre XVII, verset 8. « Etenim in sorte Manasse ceciderat terra TAPHUÆ, quæ est juxta terminos Manasse filiorum Ephraim ».

Jusqu'ici tout se borne à des comparaisons et à des appellations de villes; la religion chrétienne, les commentateurs des livres sacrés ont envisagé le Pommier à un autre point de vue, et ils ont cherché dans cet arbre, dans l'odeur fragrante de son fruit une allusion au Christ, à la béatitude céleste, à bien d'autres choses; nous ne les suivrons pas dans cette voie.

Que pourrions-nous dire de l'arbre planté au centre du Paradis terrestre dont parle la Genèse, et sur lequel il a été tant écrit? Pour les uns, c'était le Pommier; pour les autres, cet arbre était double : l'un, l'arbre de la vie; l'autre, l'arbre de la science du bien et du mal, sans aucun nom spécial.

Mercerus (1), dans ses commentaires de la Genèse, soulève cette question et tâche de la résoudre :

((

Quanquam, dit-il, parvi referat Arborem vitæ et Arborem scientiæ boni et mali vel pro duobus accipere individuis, vel produplici arborum specie; video tamen et nostros et Hebræos magis illud sequi, ut duo tantum fuerint individua arborum, ex quibus postea tota terra erant propaganda in usum totius posteritatis Adami. »

J. Bonfrérius (2) donne une appréciation différente:

« Verisimile, unicam tantum fuisse arborum vitæ ; id enim scripturæ verbis videtur convenientibus; neque vero pluribus fuit opus, cum duo initio tantum essent homines, et una illa, etsi multo plures fuissent, suffecisset, cum non esset illa quotidianus cibus, sed subinde tantum per modum medicinæ sumeretur. Aucto tamen humano genere, nihil vetat dicere, hanc arborum propagandam, sive

(1) Teste HILLERUS, Loc. cit,, p. 110. (2) Teste HILLERUS, Loc. cit., p. 110.

in Paradisio, sive forte etiam extra Paradisium, ad eum modum, quo cæteri arbores propagantur. »

Il est singulier de voir apparaitre l'arbre célèbre de la science du bien et du mal comme un végétal médicinal, de le voir aussi pérégriner à travers le monde à la suite de l'homme, mais tout est permis aux commentateurs.

La version la moins hypothétique est celle qui tendrait à faire considérer cet arbre ou ces arbres, non comme de véritables végétaux, mais comme des symboles; ainsi le pense Bonfrérius (1):

a Vocata est hæc arbor a virtute ipsius arboris non physico sed morali, quod scilicet futurum erat, ut ad ejus gustationem hæc pæna hominem sequeretur, et malum quod incurisset, interesset.

Luther (2), suivant en cela Saint Augustin (3), a pensé à peu près de même :

« Augustinus et qui eum secuti sunt, écrit Luther, recte dicunt sic esse nominatum (hanc arborem), a futuro eventu. Habet autem nomen scientiæ boni et mali, quia postquam in ea peccavit Adam, non solum vidit et expertus est, quid boni amiserit, sed etiam in quantam miseriam per inobedientiam suam conjectus sit,

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En somme, l'arbre de la vie, de la science du bien et du mal n'était pas plus un Pommier que tout autre arbre, au sens botanique du nom.

Sans vouloir rien préjuger d'un sujet aussi ardu, nous donnons comme terme de comparaison les textes mêmes qui ont exercé la sagacité des commentateurs, à savoir: la version de la Vulgate, suivie du texte original Hébreu, de la transcription de ce texte en caractères français, enfin de sa traduction littérale d'après Fabre d'Olivet (4).

(1) Genes., p. 117.

(2) Comm. in Genes., p. 21.

(3) De civitate Dei, t. V, Lib. XIV, Cap. 17.

(4) La langue Hébraïque restituée, 2 Part. Cosmogénie, p. 42-43, 1815.

Genèse. Chapitre II, verset 9.

Produxit que Dominus Deus de humo omne lignum pulchrum visu, et ad vescendum suave : lignum etiam vitæ in medio Paradisi, lignum que scientiæ boni et mali. »

ריעמה יהוה ארהיסמן האדמה בל

עץ כהמד למראה וטוב למאכל ועץ

תהיים בהון הכן ועץ הדעת טוב

ירע:

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Wa-îatzemah IHOAH, Elohim, min-ha-âdamah èhol-hetz neh mad I'maræh, w'tôb I'maâchal, w'hetz hahaîìm b'thôch ha-gan, w'hetz ha-dahath tôb wa-rawh. » Et-il-fit-développer, IHOAH, LUI-les-Dieux, de-cet-élémentadamique (homogène) toute-substance-végétative belle-autant-que possible selon-la-vue, et bonne selon-le-gout; et-une-substancevégétative de-la-connaissance du-bien et-du-mal. »

Partant de cette idée que l'arbre de la science du bien et du mal était un Pommier, les poètes Chrétiens, les peintres, etc., ont chanté et figuré à l'envi la scène de séduction d'Adam par Ève dans le Paradis terrestre.

Nous donnons le fac-similé réduit d'une gravure extraite de la traduction Française du Paradis perdu de Milton, par J. Delille (1). Elle répond à ce vers du poète anglais :

« Thou therefore also taste..... »

que Delille a traduit ainsi :

« Prends cette Pomme, Adam, pour toi je l'ai cueillie. »

Le Pommier connu de tous les auteurs de l'antiquité n'a point été oublié par les poètes.

« Entre les arbres fruictiers, écrit Valérian (2), il n'y a

(1) Loc. cit., Lib. IX, vers 1018.

(2) Hieroglyphes, Lib. XIV, Cap. I, p. 719.

poinct de plus agréable, poinct de plus beau n'y de plus déli

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Fac-similé réduit, d'une gravure tirée du Paradis perdu
Traduction de J. Delille. Ed. 1805

Prends cette Pomme, Adam, pour toi je l'ai cueillie ». Liv. IX. Vers. 1048

cat que le Pommier, attendu, comme disait Cicéron, que non seulement le goust mais aussi l'odorat et l'aspect est plaisant; l'on a trouvé qu'elles servent à signifier l'hiéroglyphe d'amour; et tous ceulx qui se plaisent à pourctraire une trouppe d'amours, les font iouer avec des Pommes, s'esgayer et folastrer parmy les Pommiers, cucuillir ces fruicts, les morsiller et se les entreicter ».

C'est en effet dans des scènes d'amour que les poètes s'adressent aux Pommes.

Théocrite, dans son idylle Thalisia (1), compare les amours aux Pommes vermeilles :

ὦμάλοισιν Έρωτες ἐρενθομένοισιν ὁμοῖοι. »

Il met ces mots dans la bouche du Cyclope amoureux, lorsqu'il exhale ses plaintes sur le dédain de Galathée : O toi aussi douce que la Pomme :

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Ailleurs, il fait dire à Lacon: les glands ne peuvent être mêlés aux Pommes des coteaux, ceux-ci ont une écorce âpre, celles-là sont douces comme du miel (3) :

« ὀνδὲ γὰρ ουδ' ἀκύλοις ὀρομαλίδες· αἱ μὲν ἔχοντι
λεπρὸν ἀπὸ πρίνοιο λεπύριον, αἱ δὲ μελιγκραί. »

Et le même Lacon raconte à Comatas (4)

Chariste me

jette des Pommes quand je passe avec mon troupeau, et ses lèvres m'invitent à la punir :

« βάλλει καὶ μάλοισι τὸν ἀι πόλον & Κλεάριστα

τὰς αἶγας παρελᾶντα καὶ ἀδὺ τι ποπυλιάσθει. »

(1) Idyl. VII, p. 17. ED. DIDOT.
(2) Idyl. XI, p. 23. ED. DIDOT.
(3) Idyl. V, p. 12. ED. DIDOT.
(4) Idyl. VI, p. 12. ED. DIDOT.

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