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Cour de Louis XV. Goût du roi pour la chasse.

ractère.

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Son ca

Il vend des propriétés sous le seul nom de Louis

de Bourbon. Le débotter du roi.

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Singuliers noms d'a

-Leur éducation tout-à-fait

négligée, Prières auprès d'un moribond.

leur de rose. Caractère de Mesdames.

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par la peur de l'orage. Retraite de madame Louise aux Carmélites de Saint-Denis.

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Madame Campan trouve la

princesse faisant la lessive. Paroles qu'on lui prête à sa

mort. Grave décision sur le maigre.

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Abbé qui se per

Chagrin que cause aux

filles de Louis XV son attachement pour madame Du Barry.

· Elle assiste au conseil d'état.

Elle jette au feu tout un

paquet de lettres cachetées. La cour divisée entre le parti du duc de Choiseul et celui du duc d'Aiguillon. · Les filles de Louis XV peu disposées en faveur du mariage du dauphin avec une archiduchesse.

J'AVAIS quinze ans lorsque je fus nommée lectrice de Mesdames. Je dirai d'abord ce qu'était la cour à cette époque.

Marie Leckzinska venait de mourir; la mort du dauphin avait précédé la sienne de trois ans ; les jésuites étaient détruits, et la piété ne se trouvait plus guère à la cour que dans l'intérieur de Mesdames; le duc de Choiseul régnait.

Le roi ne pensait qu'au plaisir de la chasse; on aurait pu croire que les courtisans se permettaient une épigramme, quand on leur entendait dire sérieusement, les jours où Louis XV ne chassait pas, le roi ne fait rien aujourd'hui.

Les petits voyages étaient aussi une affaire trèsimportante pour le roi. Le premier jour de l'an il marquait sur son almanach les jours de départ pour Compiègne, pour Fontainebleau, pour Choisy, etc. Les plus grandes affaires, les événemens les plus importans, ne dérangeaient jamais cette distribution de son temps.

L'étiquette existait encore à la cour avec toutes les formes qu'elle avait reçues sous Louis XIV; il n'y manquait que la dignité : quant à la gaieté, il n'en était plus question; de lieu de réunion où l'on vit se déployer l'esprit et la grâce des Français, il n'en fallait point chercher à Versailles. Le foyer de l'esprit et des lumières était à Paris.

Depuis la mort de la marquise de Pompadour, le roi n'avait pas de maîtresse en titre; il se contentait des plaisirs que lui offrait son petit sérail du Parc-aux-Cerfs. Séparer Louis de Bourbon du roi de France, était, comme on le sait, ce que le monarque trouvait de plus piquant dans sa royale

existence1. Ils l'ont voulu ainsi; ils ont pensé que c'était pour le mieux. C'était sa façon de parler quand les opérations des ministres n'avaient pas de succès. Le roi aimait à traiter lui-même la honteuse partie de ses dépenses privées. Il vendit un jour à un premier commis de la guerre une maison

'Tout ce que madame Campan dit ici de Louis XV s’accorde parfaitement avec le portrait que la Biographie universelle a tracé de ce prince :

« Il conservait dans son palais, dit l'article qui lui est consacré, la magnificence de Louis XIV, mais n'y mêlait aucun caractère de grandeur. Il subissait, comme un esclave résigné, l'ennui d'étiquettes qu'il n'avait point inventées, et qui n'étaient de nul usage pour sa politique : l'insupportable ennui qu'il en ressentait irritait son goût pour les plaisirs clandestins. Tout son bonheur était de se réfugier dans ses petits appartemens, et d'échapper furtivement à son rôle de roi. Ce goût devint en lui si vif, ou du moins si habituel, qu'il en vint presque à sc considérer comme un particulier dispensé de tout devoir envers l'état. De là ce trésor particulier qu'il aimait à se former, et qu'il grossissait par des spéculations sur les grains; de là ces bizarres distractions qu'il portait jusque dans le conseil; la déplorable promptitude avec laquelle il abandonnait un avis qu'il avait judicieusement énoncé; enfin cet égoïsme paresseux qui lui faisait dire beaucoup de mots tels que ceux-ci : « Si j'étais lieutenant de police, je défendrais les cabriolets. » En public, son maintien était froid, son esprit un peu sec. Dans le commerce privé, c'était un homme aimable, un maître obligeant, facile, plein de compassion, un Français habitué à observer envers les femmes les prévenances de la galanterie les plus délicates, et richement doué de l'esprit vif de sa nation. »

(Note de l'édit.)

où il avait logé une de ses maîtresses; le contrat fut passé au nom de Louis de Bourbon; l'acquéreur porta lui-même au roi, dans son cabinet particu– lier, un sac contenant en or le prix de la maison.

Louis XV voyait très-peu sa famille; il descendait, tous les matins, par un escalier dérobé, dans l'appartement de madame Adélaïde '. Souvent il y apportait et y prenait du café qu'il avait fait luimême. Madame Adélaïde tirait un cordon de sonnette qui avertissait madame Victoire de la visite du roi; madame Victoire, en se levant pour aller chez sa sœur, sonnait madame Sophie, qui, à son tour, sonnait madame Louise. Les appartemens des princesses étaient très-vastes. Madame Louise logeait dans l'appartement le plus reculé. Cette dernière fille du roi était contrefaite et fort petite; pour se rendre à la réunion quotidienne, la pauvre prin

'Louis XV sembla reporter vers madame Adélaïde la tendresse qu'il avait eue pour la duchesse de Bourgogne, sa mère, qui périt si subitement sous les yeux et presque dans les bras de Louis XIV.

La naissance de madame Adélaïde, le 23 mars 1732, fut suivie de celle de madame Victoire-Louise-Marie-Thérèse, le 11 mai 1733.

Louis XV eut encore six filles : mesdames Sophie et Louise, dont il est parlé dans ce chapitre; les princesses Marie et Félicité, mortes en bas âge; madame Henriette, morte à Versailles, en 1752, âgée de 24 ans, et enfin madame la duchesse de Parme, qui mourut également à la cour. (Vie de Marie Leckzinska, par l'abbé Proyart.) (Note de l'édit.)

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