Revue française, Ausgaben 11-12

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A. Sautelet et Cie, 1829
 

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Seite 114 - J'ouvris les yeux, surpris de me trouver encore au monde. La redoute était de nouveau enveloppée de fumée. J'étais entouré de blessés et de morts. Mon capitaine était étendu à mes pieds: sa tête avait été broyée par un boulet, et j'étais couvert de sa cervelle et de son sang. De toute ma compagnie, il ne restait debout que six hommes et moi. «A ce carnage succéda un moment de stupeur. Le colonel, mettant son chapeau au bout de son épée, gravit le premier le parapet en criant: Vive...
Seite 111 - Lorsque je crus que l'air frais et piquant de la nuit avait assez rafraîchi mon sang, je revins auprès du feu; je m'enveloppai soigneusement dans mon manteau, et je fermai les yeux, espérant ne pas les ouvrir avant le jour.
Seite 115 - Les canons surtout étaient enterrés sous des tas de cadavres. Environ deux cents hommes debout, en uniforme français, étaient groupés sans ordre, les uns chargeant leurs fusils, les autres essuyant leurs baïonnettes. Onze prisonniers russes étaient avec eux. " Le colonel était renversé tout sanglant sur un caisson. brisé, près de la gorge. Quelques soldats s'empressaient autour de lui : je m'approchai : " Où est le plus ancien capitaine?" demandait-il à un sergent. — Le sergent haussa...
Seite 115 - Et le plus ancien lieutenant ? — Voici monsieur qui est arrivé d'hier, dit le sergent d'un ton tout à fait calme. Le colonel sourit amèrement. — Allons, monsieur, me dit-il, vous commandez en chef; faites promptement fortifier la gorge de la redoute avec ces chariots, car l'ennemi est en force; mais le général C*** va vous faire soutenir. — Colonel, lui dis-je, vous êtes grièvement blessé ? — F..., mon cher, mais la redoute est prise ! 112 TAMANGO Di capitaine Ledoux était un bon...
Seite 114 - Je trouvai que nos gens étaient un peu trop bruyants, et je ne pus m'empêcher de faire intérieurement la comparaison de leurs clameurs tumultueuses avec le silence imposant de l'ennemi. Nous parvînmes rapidement au pied de la redoute, les palissades avaient été brisées et la terre bouleversée par nos boulets. Les soldats s'élancèrent sur ces ruines nouvelles avec des cris de Vive l'empereur ! plus forts qu'on ne l'aurait attendu de gens qui avaient déjà tant crié.
Seite 98 - Monsieur consentit comme il l'avait déjà fait seul avec le roi, qui tout de suite dit qu'il n'était donc plus question que de Madame, et qui sur-lechamp l'envoya chercher ; et cependant se mit à causer avec Monsieur, qui tous deux ne firent pas semblant de s'apercevoir du trouble et de l'abattement de M. de Chartres. Madame arriva, à qui d'entrée le roi dit qu'il comptait bien qu'elle ne voudrait pas s'opposer à une affaire que Monsieur désirait, et que M.
Seite 111 - ... par des chirurgiens ignorants. Ce que j'avais entendu dire des opérations chirurgicales me revint à la mémoire. Mon cœur battait avec violence, et machinalement je disposais comme une espèce de cuirasse, le mouchoir et le portefeuille que j'avais sur la poitrine. La fatigue m'accablait, je m'assoupissais à chaque instant, et à chaque instant quelque pensée sinistre - se reproduisait avec plus de force et me réveillait en sursaut.
Seite 197 - ... les nourrir, les vêtir, les armer, les guérir. Tout ce savoir si vaste , il faut le déployer à la fois et au milieu des circonstances les plus extraordinaires. A chaque mouvement il faut songer à la veille, au lendemain, à ses flancs, à ses derrières; mouvoir tout avec soi, munitions, vivres, hôpitaux; calculer à la fois sur l'atmosphère et sur le moral des hommes ; et tous ces éléments si divers , si mobiles , qui changent, se compliquent sans cesse, les combiner au milieu du froid...
Seite 109 - L'enlèvement de la redoute Un militaire de mes amis, qui est mort de la fièvre en Grèce il ya quelques années, me conta un jour la première affaire à laquelle il avait assisté.
Seite 98 - M. son fils s'approcha d'elle comme il faisait tous les jours pour lui baiser la main. En ce moment Madame lui appliqua un soufflet si sonore qu'il fut entendu de quelques pas, et qui, en présence de toute la cour, couvrit de confusion ce pauvre prince, et combla les infinis spectateurs, dont j'étais, d'un prodigieux étonnement.

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