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l'Economie rurale & domeftique; mais jamais on ne les a préfentés ni avec moins de prétentions, ni avec plus de précision. Le bon Abbé de Saint Pierre difoit aux Ecrivains Les belles phrafes font perdre trop de temps à celui qui s'occupe de bons projets. Le plus court eft le mieux; un bon résultat vaut mieux qu'un beau difcours. M. le Breton, qui déjà avoit donné des preuves multipliées de la bonté de fon coeur & de fa bienfailance active, paroît, en écrivant, mettre en pratique les principes du bon Abbé de Saint Pierre. Il va au fait, & laille la broderie. Il croit être affez recommandé au Public, en lui difant : Voici par quels procédés j'ai fait du pain à meilleur marché & aufli bon que le pain de froment: voici comment on peut rendie productifs des terreins de culture, & avoir à moins de frais plus d'argent & des moiffons plus abondantes. Et certes on feroit trop malheureufement organisé, li on ne difpenfoir pas celui qui vous donne du pain, de tous les préliminaires poffibles. Le fouvenir de l'hiver défaftreux dont nous fommes confternés encore, rend l'Ouvrage & l'Auteur plus recommandables encore. Son Ouvrage donnera du pain, ou apprendra à l'indigent à s'en procurer. Quant à l'Auteur, il a non feulement prouvé qu'il poffédoit une excellente recette, mais un bon cœur, & qu'avec une fortune affurément très peu au deffus du fimple nécel

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faire, un homme fenfible fait encore don ner du pain aux malheureux. avec cette. profufion qui, à Saint Germain en-Laye lui a attiré les bénédictions du Pauvre.

Nous fommes fâchés de ne pas pouvoir donner de grands détails fur fon petit Livre intéreffant d'un bout à l'aurre. Nous dirons feulement que pour le résultat de fes expériences, le Pauvre peut déformais fe bor procurer du pain à 2 f. d. la livre.

On y trouve auffi un Tarif des prix que M. le Breton a établis pour détruire les Taupes, les Mulots, les Rats, les Crapauds, les Grenouilles, les Moineaux francs, &les Pigeons- bifets, qui font autant de dévaftateurs, & dont la confommation paroîtra dévorante quand on faura qu'un Moineau mange par année deux boiffeaux de blé, & que dix Moineaux enlèveroient annuellement la nourriture d'un homme s'ils n'avoient toute l'année que du blé pour le nourrir. Rien n'eft perit, de ce qui-eft utile, c'eft ici le lieu de répéter cet axiome. La petite Brochure de M. le Breton fera précieufe à ceux qui éprouvent le befoin de venir au fecours de l'Indigent, & à ceux qui favent que le principe du bonheur public & des bonnes mœurs, eft après tout dans la meilleure culture poffible du fol. Plus les campagnes feront fertiles, plus on les aimera, & en le aimant on y reviendra, & on fe trouvera à coup fûr plus humain & plus fage.

VARIÉTÉS.

TABLEAU, Bas-Reliefs, Statues &
Pierres gravées de la Galerie de Florence
& du Palais Pitti, deffinés par M.
VICARD, gravés fous la direction de
M. LACOMBE, Peintre, avec l'ex-
plication des Antiques, par M. l'Abbé
MONGEZ l'aîné, Garde des Antiques
& du Cabinet d'Hiftoire Naturelle de
Sainte-Geneviève, de l'Académie des
Inferiptions & Belles-Letrres, &c. in-fol.
Premièr: Livraifon, chez M. Lacombe,
Peintre, rue de la Harpe, N°. 84.

L'OUVRAGE dont on vient d'annoncer le titre, réunit de quoi intéreffer à la fois les Artutes, les Savans, les Amateurs des Arts, & les fim, les Curieux. Quel que foit le mérite des nombreu'es Collections que l'amour des Arts a multipliées on croit dirs dans ce fiècle ci, que jamais toutes les circonstances propres à fixer l'admiration publique & l'attention de toute l'Europe, re fe font trouvées affi complettement raffem lées que dans le magnifique Recueil dont la preavère Livra fon vient de paroître.

pouvor

Qucique l'intérêt feul des Arts qui a fait entreprendre cet Cuvrage, parle affez puffament en la faveur, peut-être fra-t-il permis de le regarder encore comme un monument de gloire nationale; peut-être cette espèce d'invasion faite

TE

fur l'Italie, a-t-elle encore de quoi flatter & hoBorer la Nation qui l'aura tentée.

L'Italic, fatiguée de tous les grands efforts qu'elle a faits dans tous les Arts, & comme épui

fée par fa propic fécondité, ne femble plus oc

cupée aujourd hui qu'à jouir de fa gloire. Semblable à ces vieux Braves qui ne favent plus que raconter leurs exploits, depuis long-temps elle ne s'occupe qu'a reproduire les Chef-d'œuvres. de fes grands Hommes par des copies de tout geure; & l'on doit dire que le nombre & l'haBileté de fes Copiftes ne le cèdent encore qu'au nombre & à l'habileté de fes Maîtres.

L'Ouvrage en question avoit été déjà commencé en Italie fous le titre de Mufaum Florentinumz, mais ni la grandeur du plan, ni celle de la Collection confidérablement accrue par les foins du Grand-Duc régnant, ni la grandeur des moyens mis en œuvre alors, ne peuvent le comparer avec ce qu'on a droit d'attendre de cette nouvelle entra prife.

Ce ne fera donc pas un petit honneur pour la France, d'avo'r ofè lutter avec l'Italie dans la carrière qui déjà vient de s'ouvrir, & où tout femble lui annoncer le fuccès.

Pour y parvenir, il falloit, avant tout, s'être affuré d'un Definateur dont le talent ne fe bornât. ni au maniement puéril du crayon, ni à la fimple habitude de copier, ri aux procédés froidement mécaniques de ceux auxquels nous donnons fi improprement le nom de Delinateur. L'Art de copier n'eft devenu que trop fouvent un Métier, fous lequal visement s'éteindre & mour les inventions du Génie ; & l'expérience nous a aff z prouvé que le fentiment des grands Hommes eft trop au defus de la routine des Copites ordinaires, pour qu'ils puiflent nous traduire ce qu'eux-mêmes ne comprennent pas. Mais il eft

au moins une condition importante, c'eft que celui qui fe charge de ces Traductions ait é lui même élevé dans la Langue dont il veut nous faire pafler les beautés ; & cette dernière condition eft, au défaut de toutes autres, la plas importante.

Tous ces motifs ont engagé un Amateur zélé à envoyer en Italie le Sr. Vicard.

Nourri dès l'enfance dans l'amour de l'Antique & les principes des grands Maîtres; préfervé de bonne heure de la contagion du goût Fran çois dans l'Ecole de M. David, il y a puifé les ma xiines que celui-ci tient lui-même d'un Maître (1), qui, au milieu de la diffolution effrontée de la Peinture, feul fidèle gardien des Traditions an tiques, a confervé les germes du bon goût. Inftruit déjà par un premier voyage en Italie, capable des plus grands efforts de la Peinture, à laquelle il s'exerce, & en tout fupérieur aux travaux qui, dans ce moment, lui font confiés, le Sr. Vicard ne peut être dignement loué que par fes Deffins, où l'on trouve la correction jointe à la facilité, le caractère vrai des Maîtres qu'il copie, da goût fans manière, & de l'exécution fans métier.

Ces Deffins ont été confiés aux plus habiles Graveurs de cette Capitale. L'on ne peut trop louer leur fidélité, leur belle exécution, & le zèle qui les anime nous eft garant du foin qu'ils mettront à répondre à tous les différens objets d'une entreprife fi variée & fi étendue. Le peu de fujets antiques, déjà publiés, nous promet qu'en ce gente furtout, moins fenfibles aux charmes du burin & à l'harmonie des tailles, & à cette propreté qui ne flatte que les yeux des demi-connoiffeurs, ils s'attacheront à la févérité

(1) M. Vien,

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