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FRANCE.

De Versailles, le 4 août.

Le 21, en présence de Leurs Majestés le Cardinal de Montmorency recut la barrette des mains de l'Abbé de Montmorency, son neveu, Ab Legat de Sa Sainteté. Cette cérémonie eut lieu avec toutes les formalités d'usage.

Le 25, M. le Comte de St. Priest prêta serment entre les mains du Roi, pour la charge de Secrétaire d'Etat de la Maison de S. M.

La charge de Gouvernante des Enfans de France, vacante par la retraite de Madame la Duchesse de Polignac, le 16 de juillet, a été donnée par le Roi à Madame la Marquise de Tourzel, veuve du Seigneur de ce nom, qui fut si malheureusement tué à la chasse, il y a deux ans, dans la forêt de Fontainebleau. Ce choix qui récompense la vertu, en l'approchant du trône, a été universellement applaudi.

ASSEMBLÉE NATLO NA LE.

Avant de passer au rapport des opé

rations et des débats de l'Assemblée, pendant la semaine dernière, nous devons à nos Lecteurs la Proclamation, originairement demandée par M. de Lally-Tolendal, et modifiée d'après l'avis de divers Députés.

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L'Assemblée nationale considérant:

Que depuis le premier instant où elle s'est formée, elle n'a pris aucune résolution qui n'ait dû lui obtenir la confiance des Peuples;

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Qu'elle a déja établi les premières bases sur lesquelles doivent se reposer la félicité publique; »

Que le Roi vient d'acquérir plus de droit que jamais à la confiance de ses fidèles Sujeis;

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Que non-seulement il les a invités luimême à réclamer leur liberté et leurs droits;

« Mais que, sur le vœu de l'Assemblée, il a encore écarté tous les sujets de méfiance qui pouvoient porter l'alarme dans les esprits;

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Qu'il a éloigné de sa capitale les troupes dont l'aspect ou l'approche y avoient répandu. l'effroi; n

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Qu'il a éloigné de sa personne les conseillers qui étoient un objet d'inquiétude pour la Nation; »

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Qu'il a rappelé ceux dont elle désiroi le retour; "

Qu'il est venu dans l'Assemblée natio~· nale, avec l'abandon d'un père au milieu de ses enfans, lui dentander de raider à sauver ' l'Etat; *

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Que, conduit par les mêmes sentimens, il a été dans sa capitale se confondre avec son

Peuple, et dissiper, par sa présence, toutes les' craintes qu'on avoit pu concevoir;

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Que, dans ce concert parfait entre le Chef et les Representans de la Nation, après la réu nion consommée de tous les Ordres, l'Assemblée s'occupe, et ne cessera de s'occuper du grand objet de la Constitution;

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Que toute méfiance qui viendroit actuellement altérer une si précieuse harmonie, ralentiroit les travaux de l'Assemblée, seroit un obstacle anx intentions du Roi, et porteroit en même temps une funeste atteinte à l'inté rêt général de la Nation, et aux intérêts particuliers de tous ceux qui la composent ;

« Qu'enfin, il n'est pas de Citoyen qui net doive frémir à la seule idée de troubles, dont les suites déplorables seroient la dispersion des familles, l'interruption du commerce; pour les pauvres,, la privation des secours; pour les ouvriers, la cessation du travail; pour tous, le renversement de l'ordre social; »

<< Invite tous les François à la paix, au maintien de l'ordre et de la tranquillité pu blique, à la confiance qu'ils doivent à leur Roi et à leurs Représentans, et au respect pour les lois, sans lequel il n'est pas de véritable libérté. »

Déclare, quant aux dépositaires du pouvoir qui auroient causé ou causeroient, par leurs crimes, les malheurs du Peuple, qu'ils doivent être accusés, convaincus et púnis, mais qu'ils ne doivent l'être que parla loi, et qu'elle doit les tenir sous sa sauve-garde jusqu'à ce qu'elle ait prononcé sur leur sort; que la poursuite des crimes de Lèse-Nation appar tient aux Représentans de la Nation; que l'As

semblée, dans la Constitution dont elle s'occupe sans relâche, indiquera le Tribunal devant lequel sera traduite toute personne accusée de ces sortes de crimes, pour être jugée. suivant la loi, et après une instruction publi

que. »

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Et sera la présente déclaration imprimée et envoyée par tous les Députés à leurs Commettans respectifs."

« Fait dans l'Assemblée nationale, ce 23 juillet 1789. "

Treizième Semaine de la Session (1),

Dis Lundi 27 JUILLET 1789. Après la lecture d'un grand nombre de lettres et d'adresses, on a ouvert la dépêche d'un Directeur des Aides de Rheims, qui informe l'Assemblée de l'impuissance où sont les Employés des Fermes de faire leur service, et qui demande s'il doit continuer la perception des

droits.

Sur quoi, un Député des Communes á observé que la dignité de l'Assemblée ne permettoit pas de correspondre avec un subalterne..

Un Député d'Alençon a communiqué une lettre, par laquelle on lui annonce, que dans

(1) Pour éviter des répétitions fastidienses dans l'énoncé des différens avis de chaque debat, nous nous bornerons quelquefois à nommer l'opinant, sans employer la formule, un tel a dit, un tel a pensé, un tel

servé, etc.

a

ob

cette ville, et celles voisines, le Peuple avoit brûlé les registres des Aides, et prenoit le sel dans les magasins à moitié prix. I a prié l'Assemblée de rendre un décret, qui ordonne au Peuple de payer tous les impóts

établis.

Un Député de Mortagne, province du Perche, a annoncé le même événement dans son Bailliage, et a fait la même demande au nom de ses Commettans.

Un Député de Valenciennes a rendu compte des émeutes affligeantes qui venoient de troubler cette ville, et il a la le Procès-verbal que les Officiers municipaux lui ont adres

sé.

M. le Président a communiqué une lettre de M. le Comte de Montmorin relative à l'affaire de Vesoul, et par laquelle ce Ministre l'informe qu'il sera écrit aux Ministres du Roi, de réclanier le coupable dans les Cours étrangères.

Cette lecture a été suivie de celle de la lettre de remerciment,écrite en ces termes par M. Necker à l'Assemblée.

MESSIEURS,

- Sensiblement ému par de longues agitations, et considérant déja de près le moment où il est temps de songer à la retraite du monde et des affaires, je me préparois à ne suivre plus que de mes vœux ardens le destin de la France et le bonheur d'une Nation, à Jaquelle je suis attaché par tant de liens, lorsque j'ai reçu la lettre dont vous m'avez honoré. Il est trop hors de mon pouvoir, il est au-dessus de ines foibles moyens de ré

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