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vos premiers devoirs font ceux de citoyens, & ces devoirs feront toujours conformes à l'obéiffance que vous me devez, puifque je ne veux jamais employer ma puiffance qu'à la protection des Lois & à la défense des intérêts de la Nation. Les Officiers qui commandent mes Troupes, quoique certains de toute ma confiance, verront avec p'aifir, ainfi que moi, qu'il n'y a aucune incer titude fur le moment où le concours de la force militaire eft néceffaire au maintien de l'ordre public. »

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» Le plus grand fervice que je puis attendre en cet inftant de mon Armée, c'est de fe réunir avec zèle à tous les bons Citoyens, pour repousfer les brigands qui, non-contens de jeter le défordre dans mon royaume, effayent de pervertir l'efprit de mes bons & fidèles Sujets, pour ve nir à bout de les affocier à leurs violences ou à leurs perfides effeins. >>

» L'honneur doit faire fans doute une partie effentielle de la récompenfe des Guerriers, & tel eft le fentiment que mes troupes ont toujours montré; mais je n'ai pas moins défiré d'améliorer le fort des Soldats. J'ai commencé à le faire dès l'année dernière, ma'gré la fituation de mes finances, & j'espère que le rétablissement de l'ordre me furnira dans peu de tems le moyen de remplir entièrement mes vœux. Je vois avec une véritable fatisfaction que tous les Députés à l'Affemblée Nationale partagent ce fentiment."

« J'ai donné ordre au Miniftre de la Guerre, de s'occuper de toutes les parties de la difcipline miraire, qui peuvent exiger des changemens raifonnables, & de concilier, autant qu'il eft poffible, le vœu des Troupes avec le bien du fervice. »

» Je défire fincèrement de prouver aux Offi ciers & aux Soldats de mon Armée, que j'attache

un grand prix à leur affection; je ne crains print. de a leur demander au nom des fentimens que j'ai toujours eus pour eux, & au nom, sit le faut, de mes Ancêtres, que les vôtres, depuis tant de fiècles & au milieu de tous les da gers, n'ont jamais cetlé d'environner. Comptez donc fur ma bienveillance, comme je compterai toujours fur votre fidélité. » LOUIS.

L'original eft déposé aux Archives de la Guerre.
LA TOUR-DU-FIN.

Ordonnance DU ROI, du14 Août, portant Amnistie en faveur des Soldats, Cavaliers, Hussards, Dragons et Chasseurs qui ont quitté leurs Corps sans permission, depuis le premier Juin dernier.

Sa Majefté prenant en confidération les circon tances qui ont porté quelques Soldats, Cavaliers, Huffards, Dragons & Chaffeurs de fes Troupes, à quitter leurs Corps fans permiffion, depuis le premier juin dernier, Elle veut bien les autorifer à les rejoindre, en leur affurant l'entier, oubli du paflé, & le rétablissement à leur rang dans les Compagnies dont il faifoient partie, comme s'ils ne s'en étoient pas abfentés, à condition toutefois que chacun d'eux y fera rentré le premier octobre de cette année :

Sa Majesté confirmant d'ailleurs toute permiffton qu'Elle auroit précédemment accordée, nommément à M. le Marquis de la Fayette, par fa Lettre du 21 juillet dernier, & n'entendant par la préfente Ordonnance, rien changer aux arrangemens qu'Elle auroit déja autorifés.

Mande & ordonne Sa Majesté, aux Officiers généraux & autres, ayant autotiré fur fes Troupes,

ainsi

ainfi qu'à tous ceux qu'il appartiendra de tenir la main à l'exécution de la préfente Orden

nance.

L'Asssemblée des Représentans de la Commune a arrêté, par deux résolutions du 17 et du 19, imprimées et affichées, qu'à dater du 17, on ne recevroit plus dans la Garde Nationale Parisienne aucuns Soldats d'Infanterie, Cavaliers, Hussards ou Dragons, à quelque Corps qu'ils appartiennent. Item, que sur l'avis de la prochaine arrivée de 250 Soldats qui se rendoient à Paris pour s'y faire incorporer dans la nouvelle Milice, on iroit au devant d'eux, et on les renverroit à leurs régimens, en payant les frais de leur retour, à raison de 3 sous par lieue. Cette disposition a été exécutée.

A nombre d'égards, la situation de la Capitale est encore stationnaire. Ni les esprits, ni le mouvement général n'ont pris leur assiette. Dans un ordre si nouveau, on distingue un mélange d'attente inquiète, d'espérance et de sentimens confus qui se succèdent, s'effacent et renaissent en raison des évènemens journaliers. Les opinions sont innombrables, ainsi que les petits dissentimens de détail; ce cahos d'idées qui se heurtent, en se dégageant de la fermentation, présentent au moral l'image de l'irrégularité physique de cette Ville. Le nouveau plan de Municipalité est No. 35. 29 Août 1789.

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toujours à l'examen de l'Hôtel-de-Ville; examen qu'interrompt chaque jour l'exercice varié de tant de pouvoirs divers réunis dans la main de cette Assemblée, à laquelle viennent aboutir les rapports et les décisions d'une foule d'incidens. Nous présenterons, dans huit jours, une esquisse de ce plan, célèbré par les uns, critiqué par les autres, et digne au moins d'une longue et froide méditation.

Quant à l'organisation militaire, elle prend couleur. La troupe soldée présente déja nombre d'uniformes; sa formation s'avance, et l'on s'occupe de la caserner dans les divers Districts, aux dépens de l'Hôtel-de-Ville.

L'hiver dernier, l'Administration avoit rassemblé en ateliers, à Montmartre, ailleurs, une foule d'ouvriers sans pain et sans ouvrage: dans son dernier discours à l'Assemblée Nationale, M. Necker en a porté le nombre à 12000; chacun recevoit journellement 20 sous. L'effrayante misère du moment, le défaut d'ouvrage qui s'accroît, le goût de l'oisiveté, l'appât qu'offroit l'état de la Capi tale, il y a six semaines, aux gens sans aveu, augmentérent prodigieusement les journaliers du Faubourg Montmartre. Le Public en comp toit 20 mille, suivant le style exagérateur du jour; mais nous pensons être coulans, en portant cette population à la moitié du nombre ci-dessus. L'inquiétude que donnoit cette multitude, et l'énorme dépense qu'elle entrainoit, ont déterminé l'Assemblée des Représentans de la Commune à la congédier. Le 30, l'Atelier de Montmartre doit être

fermé. Tous les ouvriers, non domiciliés à Paris, recevront des Passe-ports, pour retourner dans leur Province, où dans leur pays, s'ils sont Etrangers: il leur sera délivré 24 sols le jour de leur départ, trois sous par lieue, jusqu'à leur destination; et douze sous par jour, pendant les sept jours qui suivront leur arrivée. Quant aux Domiciliés, ils se fe ront inscrire, et s'ils sont dans le besoin,

les emploiera à d'autres ateliers. On dit que M. de la Fayette est allé en personne signifier aux ouvriers l'ordre de leur départ, et qu'environ 12 à 1500, la plupart Etrangers, ont déja obei.

Depuis quatre jours, le pain est devecu très-rare, et avant dix heures du matin, la plupart des boutiques de Boulangers ont été vidées. Au milieu des glaces de l'hiver, on n'avoit pas ressenti une pareille pénurie. L'abondance des convois, pendant les 15 premiers jours de la Révolution, et la récolte à-peu-près achevée par-tout, promettoient plus de facilité dans les subsistances. En effet, on a beaucoup de grains, mais peu de farines, les eaux étant basses, les moulins sans action, et les convois de l'Etranger retardés. On a monté des moulins à bras dans divers lieux.

La Comédie Françoise offrit, la semaine dernière, un incident qui touche à une question délicate, celle de la liberté illimitée à accorder à touts Pièces de Théâtres reçues par les Comédiens. Dans ce nombre, se trouvoit uns Tragédie, apparemment interdite

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