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de Proclamation, dont il a motivé la nécessité.

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« La tranquillité, a-t-il dit, paroissoit rétablie, mais la commotion étoit genérale dans le royaume; et il ne seroit peut-être pas ai facile de l'appaiser: les scènes sanglantes de Saint-Germain justifioient ces craintes; les Députés de l'Assemblée nationale avoient pensé être la victime de leur patriotisme; leurs noms ne devoient plus être prononcés qu'avec respect. En Normandie, à Pontoise, les désastres se multiplioient; et il n'étoit pas possible de les regarder comme étrangers à l'Assemblée nationale: loin d'elle le stor, cisme qui la porteroit à dicter tranquillement des lois, quand l'effervescence.commande des meurtres, et à s'occuper de la liberté de ceux dont on ne priseroit pas la vie. Seroitil juste, quand le Roi, éloignant son Minis; tère, est venu déclarer qu'il se fioit à Assemblée, de l'abandonner sur l'objet de ses soins les plus chers, et de ne pas lu suggérer des moyens à la place de ceux qu'il a rejeté ? C'étoit de l'Etat en général qu'il s'agissoit; et il falloit rassembler les parties éparses di Gouvernement; on n'empiétoit point sur le pouvoir exécutif en s'occupant de cet objet, parce que, de quelque manière que les pou voirs se partagent, ils doivent être divisés entre le Roi et l'Assemblée. »

Après ces réflexions, l'Orateur a fait lecture de la Proclamation suivante qu'il soumettoit à l'Assemblée.

L'Assemblée nationale considérant que depuis le premier instant où elle s'est formée, elle a fait tout ce qu'elle a pu et tout ce qu'elle a dû pour mériter la confiance des Peuples; »

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Qu'elle a déja etabli les premiers fondemens sur lesquels doivent reposer la félicité publique et la régénération de l'Etat; »

Que le Roi a dû pareillement obtenir la confiance de ses fideles Sujets; »

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Que non-seulement il les a invités luimême à réclamer leur liberté et leurs droits, en promettant de les reconnoître;

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«Mais que, sur le vœu de l'Assemblée, il a encore écarté tous les sujets de méfiance qui pouvoient porter ombrage; »

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Qu'il a éloigné de sa capitale les troupes dont l'aspect ou l'approche y avoient répandu l'effroi; "

Qu'il a éloigné de sa personne les Conseillers qui étoient un objet d'inquietude pour la

Nation; »

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Qu'il a rappelé ceux dont elle sollicitoit le retour; »

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Qu'il est venu au milien de l'Assemblée nationale, avec l'abandon d'un père au milieu de ses enfans, lui demander de l'aider à sauver †'Etat;

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Qu'il a été de même dans sa capitale se confondre avec son Peuple, et dissiper par sa presence toutes les alarmes qu'on a pri concevoir;

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Que dans ce concert

l'Assem

et les Representans de la Nation, apres la réuparfait entre le Chef nion consommée de tous les ordres, blee va s'occuper sans reláche du grand objet de la Constitution;

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Que les troubles qui surviendroient actuellement, ne pourroient plus être justifiés ni excuses par aucune crainte raisonnable; " Qu'ils ralentiroient les travaux de l'Assemblée, qu'ils deviendroient un obstacle aux

intentions du Roi, et qu'ils seroient une of fense pour l'une et pour l'autre ; »

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Qu'il n'est pas de bons Citoyens qui ne doivent frémir à la seule idée de troubles, qui, en se prolongeant, pourroient entraîner des proscriptions arbitraires, des émigrations nombreuses, la désertion des villes, la dispersion des familles ; pour les riches, la ruine la cessade leur fortune; pour les pauvres, tion des secours; pour les ouvriers, la cessation du travail; pour tous, le renversement de l'ordre social; »

A invité et invite tous les François à la paix, au maintien de l'ordre, à la confiance qu'ils doivent à leur Roi et à leurs Représentans, à la fidélité qu'ils doivent au Souverain, et à ce respect des lois dont il est plus important que jamais de se pénétrer, quand doivent toutes celles qui vont être établies, être si dignes de l'hommage d'hommes libres et vertueux. »

Déclare que quiconque se refuseroit sette invitation, ne pourroit le faire sans en freindre les devoirs les plus sacrés de Sujet et de Citoyen. »

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Déclare que la peine la plus juste, prononcée contre le délit le plus avéré, devien droit elle-même une injustice et un défit, și elle n'était pas ordonnée par la loi et par le juge qui en est l'organe.

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Déclare enfin, qu'en attendant l'organisation générale qui sera donnée à toutes les municipalités, elle s'en remet aux Communes de chaque ville et bourg du soin de se créer une Mitice Bourgeoise, si elle leur est nécessaire; leur recommandant seulement de suivre, pour la formation de cette honorable Milice, l'exemple que donne actuellement la

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Capitale, et de ne confier la sûreté publique
qu'à ceux qui sont incapables de la troubier
et dignes de la défendre; et sera la présenie
invitation remise au Roi, qui sera supplie de
la faire proclamer dans toutes les villes,
bourgs, villages, et lire au prone dans tou-
tes les Paroisses du royaume (1).

M. Dupont, et quelques autres Députés
ont défendu ce projet, en le modifiant; il
a été fortement attaqué par MM. Roberspierre,
Buzot et Gleizen. Celui-ci a objecté que
cette Motion déja rejetée ne devoit plus
être remise en délibération, et que les
troubles n'avoient pas encore passé dans les
provinces. M. de Lally a justifié sa propo-
sition, en observant qu'elle avoit pour objet
de rétablir l'autorité de la Loi qui sembloit
évanouic, et que la liberté publique ne pon-
voit exister sans la liberté individuelle.

(Nous abrégeons ces débats que nous
verrons renaître, et que nous développerons
dans la Séance du jeudi suivant).

Les opinions prises, il a été arrêté que la
question serait discutée définitivement,
soir même, dans les bureaux.

Du 21 Juillet. Les changemens à faire dans
la distribution de la Salle ordinaire, ont
obligé l'Assemblée à siéger dans l'Eglise
S. Louis. M. le Président à ouvert la Seance
en notifiant que, pour être suffisamment
discutée, la proposition de M. de Lally seroit
au premier jour remise en délibération.
La Cour des Monnoies, suivant l'exemple
du Grand-Conseil, a député son Premier Pré-
(1) Cette Proclamation a été modifiée, telle
que nous la rapporterons dans huit jours.

sident vers l'Assemblee à laquelle il a parlé en

ces termes :

MESSEIGNEURS,

«La France n'oubliera jamais ce que votre vigilance et votre zele ont fait pour la tranquillité de la capitale; la Cour des Monnoies m'a chargé de vous offrir l'expression de sa respectueuse reconnoissance : que ne devonsnous pas attendre, Messseigneurs, de la réunion de tant de lumières et de verius! ».

M. le premier President a déposé sur le Bureau l'Arrêté suivant.

Extrait des registres de la Cour des Monnoies du 20 Juillet 1789.

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Ce jour, la Cour assemblée en la manière accoutumée, un de vous, Messieurs, a dit que l'Assemblee nationale ayant obtenu de la bonté et de la justice du Roi l'éloigne ment des troupes et le rétablissement de la tranquillité publique, il croit qu'il est du devoir de la Cour d'offrir audit Seigneur Roi et à l'Assemblée, Pexpression respectueuse de sa reconnoissance particuliere; il prie la Cour d'en délibérer. »

"La matière mise en délibération, la Cour a arrêté que M. le premier President se retirera incessamment par-devers ledit Seigneur Roi, pour le renrercier d'avoir accordé toute sa confiance aux Représentans de la Nation, et d'avoir dissipé les alarmes de la capitale, en y ramenant par sa présence le calme et la

sécurité,"

A pareillement arrêté que le premier Président se retirera par-devers l'Assemblée nationale, à l'effet de lui faire ses remerciemens d'avoir interposé ses bons offices auprès

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