M. Camus , l'un des Députés envoyés à Saint-Germain et a Poissy pour calmer l'é mente, a fait le rapport de ce voyage; il a vivement attendri l'Assemblée et les spectateurs. M. Goupil de Préfelu a prié l'Assemblée de voter des remercinens à M. l'Evêque de Charr tres et à ses Coll gues. Celle demande a été applaudie et agréée. On a repris l'exanien des pouvoirs de MM les Evêques d'Ypres et de Tournai, sur le rapport lait, dans les dernières Séances, par M: Merlin. Il s'agisoit de savoir si ces deux Prelats, qui ont leurs siéges dans la Flandre Autrichienne , mais qui possèdent en France des liefs attachés à leurs Eglises, ont été valablement élus Députés aux Etats-Généraux, et si, en conséquence, ils peuvent prendre place dans l'Assemblée nationale. Ce point de Droit public a été décidé contre eux, à la plus . ralité de 408 voix contre 288. M. le Président du Grand-Conseil ayant fait demander la permission d'être admis, Mi Bouche a exposé que ce Magistrat ne pouvoit paroître que comme le Député de sa Compagnie , et qu'il devoit parler debout et découvert. M. de Mirabeau a soutenu cette opinion. M. Frétenu a observé que quand un individu se présentoit à l'Assemblée nationale, il paroissoit devant le Législateur, et que son attitude ne pouvoit être assez respectueuse ; mais que les Compagnies ayant l'honneur de représenter le Roi, méritoient des égards. M. le premier Président du Grand-Conseil est entré, et a prononcé debout le discours suivant : MESSIEURS, « Le Grand-Conseil m'ayant chargé de lablement élus Députés aux Etats-Généraut, 1 patriotique qui l'anime; zèle dont l'heureux porter au Roi les iémoignages de sa recon- Quel nouvel ordre de choses, de pros pérités, Messieurs, ne nous annonce pas la Declaration vraiment paternelle que le Roi ( 30 ) calare / M. Goupil de Préfelu a prié l'Assemblée de On a repris l'exanien des pouvoirs de ML M. le Président du Grand-Conseil ayant fak M. le premier Président du Grand-Conseil orage. » effet a été de faire succéder , presqu'en un pro- Que l'Assemblée nationale recevoit avec Conseil. » . Après la réponse succincte du Président, M. de Mirabeau a declare que le lendemain il soumettroit à l'Assemblee on travail pressant, sur la situation actuelle de la Cajase d'Escompte : celte lecture a été renvoyee all Comité des Finances. M. le Comte de Lally-Tolendal a fixé ensuite l'altention de l'Assemblée sur un projet biy est entré q. et a prononcé debout le discours MESSIEURS, 32 ) ( de Proclamation, dont il a motivé la nécessite. « La tranquillité , a-t-il dit, paroissoit rétablie , mais la commotion étoii generale dans le royaume; et il ne seroit peut-être pas gi facile de l'appaiser : les scènes sanglantes de Saint-Germain justifioient ces craintes ; les Députés de l'Assemblée nationale avoient pensé être la victime de leur patriotisine ; leurs noms ne devoient plus être prononcés qu'avec respect. En Normandie, à Pontoise, les désastres se multiplioient; et il n'étoit pas possible de les regarder comme étrangers à l'Assemblée nationale : loin d'elle le sior, cisme qui la porteroit à dicter tranquillement des lois, quand l'effervescence commande des meurtres, et à s'occuper de la liberté de ceux dont on ne priseroit pas la vie. Seroitil juste, quand le Roi, éloignant son Minis; tere, est venu déclarer qu'il se fioit à PAssen blee, de l'abandonner sur l'objes de ses soins les plus chers, et de ne pas ly sliggere des moyens à la place de ceux qu'il a rejeté ? C'eioit de l'Etat en général qu'il s'agissoit; et il falloit rassembler les parties éparses Gouvernement; on n'empiétoit point sur' lë pouvoir exécutif en s'occupant de cet objet, parce que, de buelque maniere que les por voirs se partagent, ils doivent être divisés entre le fui et l'Assemblée. Après ces réflexions, l'Orateur a fait lecture de la Proclamation suivante qu'il soumettoit à l'Assemblée. L'Assemblée nationale considérant que depuis le premier instant où elle s'est formée, elle a fait tout ce qu'elle a pu et tout ce qu'elle a dû pour meriter la confiance des Peuples; ( 33 ) Que le Roi a dû pareillement obtenir la confiance de ses fidèles Sujeis; * Que non-seulement il les a invités luimême à réclamer leur liberté et leurs droits , en promettant de les reconnoître; « Mais que , sur le væu de l'Assemblée, il a encore écarté tous les sujets de méfiance qui. pouvoient porter ombrage ; » 32 ) * La tranquillité, a-t-il dit, paroissie . Servis Qu'il a elvigné de sa capitale les troupes dont l'aspect ou l'approche y avoient répandu l'effroi ; » u Qu'il a éloigné de sa personne les Conseil. Qu'il a rappelé ceux dont elle sollicitoit Qu'il a été de même dans sa capitale se Que dans ce concert parfait entre le Chef et les Représentans de la Nation, apres la réunion consommée de tous les ordres, l'Assemiblee va s'occuper sans relâche du grand objet de la Constitution; Qive les vroubles qui surviendroieni actuellenients , ne pourroient plus être inssities ni excuses nar alcune crainie raisonnable; » Quils ralentiroient les travaux de l'Ase semblée , qu'ils deviendroient un obstacle aux bv voirs se pariagent, ils doivent être dirises entre le foi et l'Assemblee. Après ces réflexions, l'Orateur a fait lecture de la Proclamation suivante qu'il soimenoviti l'Assemblée. L'Assemblée nationale considérant que depuis le premier instant où elle s'est forme, elle a fait tout ce qu'elle a pu et tout ce meriter la confiance des qu'elle a di pour Peuples; intentions du Roi, et qu'ils seroient une of fense pour l'une et pour l'autre ; » u Qu'il n'est pas de bons Citoyens qui ne doivent frémir a la seule idée de troubles, qui, en se prolongeant, pourroient entraîner des proscriptions arbitraires , des émigrations noinbreuses, la désertion des villes, la dispersion des l'anilles; pour les riches, la ruine de leur fortune ; pour les pauvres, Ja cessation des secours ; pour les ouvriers , la cessation du travail; pour tous, le renversement de l'ordre social; » - A invité et invite tous les François à la paix, au maintien de l'ordre, à la confiance qu'ils doivent à leur Roi et à leurs Représentans, à la fidélité qu'ils doivent au SouTerain , et à ce respect des lois dont il est plus imporant que jamais de se pénétrer, quand toutes celles qui vont être éiablies, doivent èire si dignes de l'hommage d'hommes libres et vertueux. » - Déclare que quiconque se refuseroit á retle invitation, ne pourroit le faire sans erre freindre les devoirs les plus sacrés de Sujet et de Citoyen. » . Déclare que la peine la plus juste, prononcée contre le délit le plus avéré, devien. droit elle-même une injustice et un délit , si elle n'était pas ordonnée par la loi et par le juge qui en est l'organe. Déclare enfin, qu'en attendant l'organisation générale qui sera donnée à toutes les municipalités, elle s'en remet aux Communes de chaque ville et bourg du soin de se créer une Mitice Bourgeoise , si elle leur est nécessaire; leur recommandant seulement de snivre , pour la formation de celle honorable Milice , l'exemple que donne actuellement la |