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« Ce matin, elle avoit arrêté que le Roi seroit supplié de vous rappeler au Ministère. C'étoit tout à la fois son veu qu'elle exprimoit, et celui de la capitale qui vous réclame à grands cris. »

Le Roi a daigné prévenir notre demande. Votre rappel nous a été annoncé de sa part. La reconnoissance nous a aussitôt conduits vers Sa Majeflé, et Elle nous a donné une nouvelle marque de confiance, en nous remettant la lettre qu'elle vous avoit écrite, et en nous chargeant de vous l'adresser. »

«L'Assemblée nationale, Monsieur, vous presse de vous rendre au désir de Sa Majesté. Vos talens et vos vertus ne pouvoient recevoir, ni une récompense plus glorieuse, ni in plus puissant encouragement. Vous justifierez notre confiance; vous ne préférerez pas votre propre tranquillité à la tranquillité publique. Vous ne vous refuserez pas aux intentions bienfaisantes de Sa Majesté pour ses peuples. Tous les momens sont précieux. La Nation, son Roi, et ses Représentans vous attendent. »

Nous avons l'honneur d'être, etc. Signés, J. G. Archevêque de Vienne, Président; le Comte de Lally-Tolendal, Secrétaire; Mounier, Secrétaire.

Du 17 Juillet. L'Assemblée s'est formée à dix heures, pour attendre le passage du Roi, et border la haie devant l'hotel des Menus. Le Roi est parti à onze heures, ayant avec lui MM. le Duc de Villeroi, Prince de Beauvau, Comte d'Estaing, et les Ducs de Brissac et de l'ilLequier. Sa Majesté étoit accompagnée d'une seule voiture, et de 12 Gardes-du-Corps. Un grand nombre d'Habitans de Versailles, tous

armis, l'ont accompagne jusqu'au Point du
Jour, hameau au delà de Sèvre.

le

Après passage du Roi, l'Assemblée a ouvert la Séance par la lecture de plusieurs. lettres, adresses et délibérations des Communes de Nancy, des Officiers municipaux de Châtelleraut, de l'Assemblée des Electeurs de la même ville, des Habitans de SaintReiny en Provence, et de la ville de Lauderne en Bretagne.

M. L'Archevêque de Vienne a communiqué à l'Assemblée la réponse qu'il avoit faite à M. de Saron, Premier Président du Parlement de Paris.

M. Rabaud de Saint-Etienne a lu un projet de Reglement, fait par le Comité chargé de ce travail. M. le Président a proposé d'en faire remettre des copies dans les Bureaux, pour y être examiné et discuté. Cette demande a été adoptée par l'Assemblée.

La Séance a été aussitôt prorogée à huit heures du soir.

Séance du soir. On a lu les délibérations
prises par les villes de Besançon et de Romans;
elles sont relatives à la réunion des trois
Ordres.

Un Membre a prié l'Assemblée d'auto-
riser les Sieurs Henri de la Blanchetat,
père et fils, Négocians à l'Orient, de don
ner à un vaisseau qu'ils doivent armer
le nom de l'Assemblée nationale. L'Assem

blée

y a consenti, et s'est rendue ensuite dans l'avenue de Paris, pour attendre le Roi. Sa Majesté a passé à dix heures moins un quart. Elle est revenue de Paris, escortée par la Milice à laquelle tous les Habitans et ses

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Gardes s'étoient reumis pour l'accompagner au château.

Le Maire de la ville de Poissy a rendu compte de plusieurs crimes commis, à main armée, par une troupe de vagabonds, à Poissy et à Saint-Germain.

Un des Membres de l'Assemblée a observé que le soin de maintenir le repos public regardoit le pouvoir exécutif et les Tribu

naux.

La Séance s'est ajournée au lendemain.

Du 18 Juillet. La Séance a commencé par la lecture de plusieurs lettres de M. le Ma réchal de Noailles, qui annonçoient les dé sordres affreux de Saint-Germain et de Pois sy, et le meurtre prochain d'un fermier des

environs.

Un Curé a proposé de nommer des Députés pour aller calmer l'émeute de SaintGermain.

On a nommé aussitôt une Députation de 12 Membres, dont M. l'Evêque de Chartres étoit le chef. Elle est partie aussitôt pour Saint

Germain.

M. Martineau à proposé d'établir, dans toutes les villes, des Milices Bourgeoises, pour arrêter les émeutes et les séditions.

Plusieurs Préopinans ont pensé que les Maréchaussées devoient suffire au maintien de la paix dans les campagnes; d'autres ont pensé qu'il falloit y employer des troupes.

Un autre Préopinant a déclaré que la force militaire étant devenue odieuse dans les cir

constances actuelles, on ne pouvoit l'employer.

Rappeler les troupes dans ce moment, dit M. de Volney, c'est rappeler les alarmes;

a

il

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il faut employer ses propres forces, et intè-
resser les Peuples à leur
chaque Paroisse doit avoir une Milice Bour-
propre conservation:

geoise.

scru

L'Assemblée s'est formée en Bureaux pour
procéder à l'Election d'un Président. Le
tin fini dans les Bureaux, l'Assemblée à re-
pris sa Séance.

M. Le Marquis de Gouy d'Arsy a observé
que l'Assemblée devoit s'occuper sans relâche
de la Constitution, qui seule pouvoit reta-
blir le calme dans le Royaume. Si vous per-
diez de vue, a-t-il dit, ce travail essentiel,
si vous ne faites violence à vos cœurs, vous
n'aurez employé que des palliatifs : le mal
est dans l'anarchie...
pour la formation d'un Comité de pacifica-
M. de Gouy a voté
tion, qui s'occuperoit de calmer les troubles
et les agitations du Royaume.

Un Membre a ajouté que le seul moyen
de calmer les peuples, étoit de se livrer au

travail de la Constitution.

Un. Député des Communes a dit que les désordres provenoient de l'anarchie où la France étoit plongée; que le vrai et nique moyen d'y remédier, étoit de s'oc cuper de la Constitution; qu'en attendant il falloit créer, dans toutes les villes, une Milice bourgeoise, et qu'alors l'Assemblée n'auroit plus aucune réclamation à écouter. Me Chapelier a soutenu cette motion

avec vigueur,,

rendit un décret en conséquence. Il a dit qu'il
et a demandé que l'Assemblée
falloit envoyer des troupes dans les campagnes
pour garder les paysans pendant les mois-
sons, et les mettre à l'abri des brigands.
Il a lu une motion à ce sujet.

M. Grégoire, Curé d'Imbermesnil, a ob-
No. 31. 1, Août 1789.

b

servé que les villes de province suivroient probablement l'exemple de la Capitale. Il a prétendu qu'on devoit établir des Milices dans tous les villages et hameaux.

Un Menibre des Communes a observé que cinq des Membres du Comité de la Constitution, étant Secrétaires de l'Assemblée, ne pou voient s'occuper du travail dont ils étoient chargés; il a proposé de les remplacer par des suppléans.

Un autre Membre a voté pour que l'on priât le Roi de doubler la Maréchaussée, et d'envoyer des soldats dans les campagnes.

M. le Prince de Poix a prié l'Assemblée de prendre une décision, relativement à la levée des Milices bourgeoises, ou du moins de consentir à l'envoi des troupes dans les villes qui en feroient la demande.

M. Buzot a soutenu la motion de M le Chapelier. Il a observé que le travail de la Constitution ne pouvoit se faire avant la vérification entière des pouvoirs et la fin du Réglement de police. Il a prétendu qu'on ne pouvoit calmer le peuple que par lui-même. les

Un autre Membre a opiné pour que cinq Secrétaires se retirassent au Comité, afin de s'occuper de la Constitution. Il s'est opposé à l'établissement des Milices bourgeoises. M. le Chapelier a relu sa motion.

M. le Comte de Custines a observé que l'Assemblée devoit prendre en considération le grand nombre de brigands que l'on venoit de chasser de Paris. Il s'est opposé à la formation des Milices dans les campagnes. Il a prouvé que les Milices bourgeoises ne pou voient être créées sans la sanction du Roi, et qu'elles devoient être aux ordres des Magistrats, Il a observé que ces mêmes Milices

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