toyens, les désastres les plus affreux; jugen, Sire, de l'avenir par le passé : ils ont cherché à déiruire le conseil de sagesse qui doit toujours subsister entre vous et le Peuple; mais il suffit qu'ils aient mêlé votre nom aux calamités publiques, pour qu'il soit in possible d'accorder aucune confiance à un chef de jus. tice, qui s'est montré l'ardent ennemi d'une Constitution, à des. Afinistres qui, contre l'intention connue de Votre Majesté, ont prodigué l'espionage contre ks François. Un Prince, ami de ses Peuples, ne doit pas être environné de leurs enneniis; quand vous son gerez au siège de la Capitale qu'ils ont voulu alamer. M. le Président a annoncé les démissions de M. le Garde-des-Sceaux et de M. le Ma. réchal de Broglie. M. de Clermont-Tonnerre a proposé une Députation au Roi, pour lui rendre compte de ce qui s'étoit passé à Paris, Ini annoncer que le peuple demandoit le renvoi de ses Ministres, le remercier au nom de la Nation, et lui apprendre que M. le Marquis de la Fuyelte avoit été nommé Commandantgénéral de la Garde Bourgeoise de Paris, et M. Bailly, Maire; enfin, supplier Sa Majesté de vouloir bien sanctionner la nomination de ces deux places. M. de LallyoTolendal a vivement appuyé celle opinion, ajoutant que les veux du Peuple ne seroient remplis que lorsque MM de Breteuilet de l'illedewil seroient renvoyés, et M. Necker rentré en place. M. de Mirabeau, a observé que toutes les personnes qui avoient mérité l'improbation publique, n'étoient pas comprises dans cette ( 10 ) . Co M. le Président a annoncé les démissijas ' nze le' Peuple demandoit le renvoi de ses die, (1) M. de Clermont - Tonnerre a pensé qu'il que la Noblesse venoit de renettre sur le Bureau. Elle porte que tous les Membres s'unissent à l'Assemblée, et y voteront, en attendant de nouveaux mandats. Cette Déclaration a été vivement applau. ainsi que celle de la Minorité du Clergé, remise par M. le Cardinal de la Rochefoucauld, qui s'est réuni également. A ce sujet, M. l'Abbé de Montesquiou a prononce un Discours applaudi. M. le Président a demandé que , sous le bon plaisir du Roi, l'Assemblée ordonne à tous ses Membres de porter une marque distinctitive. Cette Motion, approuvée par une partie de l'Assemblée , ne l'a pas été de la pluralite. Un Préopinant a prié l'Assemblée de de dlarer que tous les Députés de 1789 porteroient relle marque, Loule leur vie. Ministres, le remercier au nom de la Ns. M. de LallyoTolendal a virement appure Al. de Mirabeau à observé que toutes les Un Membre des Communes s'y est opposé. Le Bureau de Reglement, a-t-il dit, soit examiné celle proposition, er l'avoit sejetée. M. Barnave a dit : «Les Représentans ont assez prouve qu'ils étoient des François termes et courageux : il ne convient donc pas, dans un siècle de lumières, de proposer des dicorations qui ne seroient que des sources de division. Il a ajouté que le peuple setoit réuni à l'Assemblée pour demander le rent voi des Ministres ; que pour les dénoncer, il a vị falloit avoir des preuves authentiques de leurs etélits , et qu'on ne pouvoit le faire sur de simples bruits. La Nation pouvoit influer sur le choix des Ministres; ceux du moment étoient dans le cas de n'être pas agréés par l'Assemiblee, puisque leur avenement datojt du renvoi de Ministres vertueux et de troubles alarmans. L'Assemblée ne peut se dispenser d'acquiescer aux désirs de la Nation, en demandant leur renvoi; cette démarche d'ailleurs est forcée, puisque le respect et la reconnois. sance du Peuple pour l'Assemblée en dépendent. Elle ne peut cependant pas demander au Roi le rappel des Ministres, car ce seroit attenter au pouvoir exécutif; mais elle doit mettre sous les yeux du Monarque la demande de la ville de Paris. L'Assemblée doit lui declarer que les Ministres actuels n'obliendront jamais la confiance de son peuple, et que la fidélité de l'Assemblée ne lui permet pas de dissimuler que leur retraite est le plus sur garant de la tranquillité de l'Etat. Envoyons en conséquence au Roi une Députation de douze Membres. L'Oraleur a remis ensuite sa Motion sur le Bureau. » M. de Clermont - Tonnerre a annoncé la démission de M. de Villedevil, et que par conséquent la Morion de M. Barnare ne souffriroit pas une longue discussion. Un Déprité d'Amiens a déclaré que le choix des Ministres appartenoit au Roi seul; mais si le rappel de M. Necker devoit amener la paix publique, il falloit le demander au Roi. ('Nous supprinnons plusieurs Avis et Discours plus ou moins conformes à ceux qui précédent, pour arriver à l'opinion de M. koumier). Ce Député du Dauphiné a discuté la Mo dans le 1 Calloit avoir des preuves authentiques de leen cas l'Assem les Ministres actuels n'obtiendront jamais la confiance de son peuple, et que la fidélité de l'Assemblée ne lui pernet pas de dissimuler que leur retraite est le plus sur tion de M. Barnave. Il est des circonstances, a-t-il dit, où il faut s'éloigner de la rigueur des principes, et l'Assemblée est dans ce cas: le meilleur moyen, sans doute , pour ramener le calme , est le renvoi des Ministres; mais il faut faire connoître au Roi qu'on ne demande ce renvoi que dans cet objet. L'As. semblée n'a pas le droit d'exiger le renvoi des Ministres , puisqu'elle attenteroit au pouvoir exécutif. Ce n'est pas au moment où l'on va fixer des bases inébranlables aux deux pouvoirs, qu'on doit les enfreindre. N'appuyons nos démarches que sur les conseils demandés par le Roi à l'Assemblée nationale. Elle ne peut ni ne doit se ineler du choix des Ministres, puisqu'il en resulteruit les plus grands mallicurs. La France seroit perdue, si l'Assemblée s'emparoit du pouvoir exécutif, Le droit de la nomination des Ministres ne doit jamais étre attaqué ; leur responsabilite remédiera aux malversations, ou les previendra. Un des vices du Parlement d'An. gleterre est l'influence qu'il exerce sur la nomination des Ministres, et ce vice devient une des grandes causes de la corrup, clarer que garant de la tranquillité de l'Erar. Enugom en conséquence au Roi une Députation de douze Membres. "L'Oraleur a remis ensuite sa Motion sur le Bureau, M. de Clermont - Tonnerre a annoncé la démission de M. de Villedevil, et que par conséqueut la Morion de M. Barnare ne souffriroit pas une longue discussion. Un Députe d'Amiens a déclaré que le choir des Ministres appartenoic air Roi seul; mais si le rappel de M. Necker dévoji amener paix publique, il falloir le demander au Rui. (Nous supprimons plusieurs Avis et lisa cours plus ou moins conformes à ceur qui précédent, pour arriver à l'opinion de M. Ce Député du Dauphiné a discuté la Moo tion (1) (1) Aucune loi n'attribue au Parlement (Angleterre le droit dont parle ici M. Mouner . Lorsque l'opposition, dans l'une ou l'autre des deux Chambres., a ouvert la demande du renvoi de quelques Ministres, celle Motion a toujours été rejetée, ou, comme en 1784, a entraîne la dissolution du Parlement. En 1778, à l'instant de la Déslaration remise au Ministère Anglois par M. le Marquis de Noailles, au sujet du Traité de la France avec Jes Insurgens, il se fit une Motion dans les Koumer). M. Barnave a declaré qu'il ne s'étoit pas 1 deux Chambres contre les Ministres ; mais quoiqu'elle fût fondée sur la circonstance, et qu'à l'instant d'accorder des subsides pour la guerre, il parût convenable de solliciter le renvoi des Ministres qui l'avoient si malheu. reusement conduite jusqu'alors, la question fuit perdue à la très-grande pluralité. Tous les Representans des Comtés, phalange incorruptible et impartiale , volèrent contre l'opposition, sur le principe fondamental et invio. table qu'au Roi seul appartient le choix ou le renvoi de ses Minisires, et au Parlement le droit de les poursuivre. Cette dernière prérogative balance l'autre. Aussi Milord North repoussa-t-il constamment toutes ces attaques illegales, en offrant de se mettre en jugement, Une seconde voie constitutionnelle dons le Par. lement se sert pour faire renvoyer des Mia nistres, est de leur ôter la majorité des voix; ainsi l'alzole, ainsi Lord North, en 1782; ansi Lord Shelburne, l'année suivante, furent obligés de résigner leurs places. Le Ministère, en Angleterre, n'est qu'une manivelle dont le Parlement est le Moieur: s'il refuse le concours de son action aux Agens de l'autorité, la machine s'arrête , et le Roi ne peut rendre son mouvement qui'en changeant de Ministres. Il n'en est pas moins vrai, comme l'observe judicieusement M. Mounier, que l'intervention du Parlement, dans le choix des Ministres', entretient l'esprit de cabale , et nécessite ce qu'on appelle la corruption; mais cette intervention est contraire à l'esprit et à la lettre de la Constitution, qui a donné au Parlement la voie d'impéuchment pour réprimer, ou pour punir les Ministres coupables. |