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DE FRANCE
Fruges & Cererem ferant,

Nec cultura place; longior annuâ.

M. Stuart, felon fa méthode fyftemati
que, déduit de ce défaut de propriété per
fonnelle, les principaux traits du caractère
des Germains, leur indépendance, leur
amour pour la liberté, leur fierté fan
vage, &c. comme de leur rendreffe mêlée
d'eftime pour les femmes, & de leur ref-
pect pour la Religion, il déduit tout le fy
tême de la Chevalerie; & de la protection
généreufe que les puiffans accerdoient aux
foibles, & de la reconnoiffance libre de
ceux-ci, il déduit tout le fyftême féodal.

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Il diftingue un temps, qu'il appelle l'âge dor de la féodalité, où cette protection d'un côté, cette reconnoiffance de l'autre, formoient librement cette chaîne qui depuis a lié forcément le Vaffal au Seigneur. C'eft par-là qu'il explique ce qu'il appelle les incidens féodaux & leur origine. La bonté » & la puiffance du Chef ou du Seigneur dit-il, étoient le foutien & l'appni te ceux qui étoient à fon fervice; un échange "Coatinuel de bons offices entretenoit un mutael attachement ". Je deviens voto homme à compter de ce jour, dfoit le pro tégé avec transport. Le Seigneur le recevant, dans fes bras, lui donnoit un baifer, pour montrer qu'il lui accordoit fon appui & fa faveur. De là la cérémonie de la foi & hom

mage.

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Dans le château du Seigneur, les Vaffaux augmentoient fon cortège, & contribuoient à fa magnificence. Dans fon Tribunal, ils l'aidoient à rendre la juftice. Dans le champ de bataille, ils combattoient à les côtés, & le, couvroient de leurs boucliers.

A la mort du Vaffal, le Seigneur prenoit foin de fon fils; il veilloit aux intérêts de cet enfant mineur, le protégeoit lui & fes biens, & lui remettoit à la majorité ces biens améliorés. De là l'incident de la garde.

Le Vaffal, en entrant en poffeffion de fon fief, faifoit, volontairement un préfent à fon Seigneur, en reconnoiffance de fes bienfaits. Delà l'incident du relief.

Le Vaifal, dans les alliances qu'il contractoit, & nonmément dans fes mariages, obfervoit tous les égards que la reconnoiffance & l'attachement lui prefcrivoient pour fon Seigneur, il évitoit fur tout de s'allier à une famille ennemie de fon protecteur: Delà, dit l'Auteur, l'incident du mariage, c'eft-à-dire, le droit un peu tyrannique qu'a dans quelques provinces le Seigneur d'ac-. corder, & par conféquent de refufer fon confentement au mariage du Vaffal dans de certains cas.

Lorfque le Seigneur étoit fait prifonnier à la guerre, ou qu'il fe trouvoit de quelque, autre manière, & par quelque autre caufe dans l'embarras ou dans le befoin, le Vaffal, s'empreffoit de partager avec lui fes richeffes; contribution volontaire alors; d'où naquit dans la suite le droit d'aide.

Enfin, lorfque le Vaffal fe rendoit cou-, pable de lacheté, de trahifon, ou de quelque autre delir grave, qui rompoit tous les liens entre for Seigneur & lui, il devenoit quelquefois indifpenfable de lui ôter fon ficf. De la ce qu'on appelle ici l'incident de l'échoite, plus connu fous le nom de la commife ou confifcation & réunion du fief.

Ces exemples fuffifent pour faire voir comment l'Auteur fait lier & enchaîner fes, idées.

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Quant à fes fentimens, ils nous paroiffent en quelques endroits excéder la me fure de ceux que l'amour de la liberté eft en poffeffion d'inspirer aux Anglois les plus Républicains. La liberté, dit il, devoit un jour être fcellée du fang d'un Tyran, que » la Nation infultée fit couler fur un écha faud, pour expier fon injufte ambition » & la violation des Loix"

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Cette déclamation, que Milton lui même ne fe fût permife qu'avec peine, nous pa roit bien violente, & le nom de Tyran, appliqué au doux & fage & infortuné Charles I, eft bien dur & bien injufte. Les vrais Tyrans furent fes oppreffeurs; & les An glois, comme l'obferve avec raifon le Traducteur, défapprouvent eux-mêmes la fcène fanglante que M. Stuart paroît approuver puifqu'ils font tous les ans une cominé moration folennelle du martyre de Charles I. Le Traducteur eft le même auquel nous devons auffi la Traduction de la nouvelle

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& favante Hiftoire d'Angleterre, du Docteur Henri, & celle d'une multitude de bons Livres Anglois, relatifs foit à la Politique, foit à la Littérature & à la Philosophie. Son travail, dans cette nouvelle Traduction, mérite notre attention particulière, par le rapport qu'il a prefque par-rour avec le feul objet qui foit en poffeffion de nous' incéretfer dans ce moment, avec les EtatsGénéraux.

Dès la Préface il propofe vingt queftions, qui, comme il le dit lui-même, font moins des queftions que des fouhaits. Les Voici :

Il demande : 1°. S'il ne feroit pas avan tageux qu'on délibérât dans les Assemblées Nationales à voix haute & publiquement, & qu'on y opinât à deux différens jours fur le même objet, afin qu'on pût profiter de la difcuffion publique.

2°. Si le ministère de la feuille des béné fices ne devroit pas être confié à un Cónfeil, dont la moitié des Membres feroit prife dans le Tier-Etat.

3. Si les personnes nommées à un bénéfice, même par des Laics, ne devroient pás avoir l'agrément des Etats de la Province où le bénéfice eft fitué, pourvu que ces Etats fuffent conftitués comme ceux du Dauphiné; & quels feroient les moyens de faire cette réforme en refpectant les propriétés.

4°. Si l'on ne devroit pas faire une loi pour

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qu'un homme ne pût avoir plus de deux mille écos de revenu en bénéfice (à l'exception des Evêques qui n'auroient ceper daur que leur Evêché), & pour que le furplus fût verté, dans la caiffe de charité de chaque Province, afin qu'elle vînt, fors I'm pection des Etats, au fecours des pâu-, vres, des grêlés, des in endiés, & des autres infortunés.

1o. Si les Canonicats, dans chaque Diocèfe, ne devroient pas ê re donnés aux anciens Curés, Vicaires, Profeffeurs, & autres Eccléfiaftiques ayant vingt ans de fer-; vice dans des fonctions utiles du Ministère; & sil ne faudroit pas augmenter le fort des Curés, & fur tour des Vicaires de cam-. pagne & de ville, ainfi des Prêtres de. que paroille qui ont à peine de quoi vivre. 6. S'il ne faudroit pas réduire chaque Canonicat à trois ou quatre mille livres de,

revenu,

7. Si l'argent des Bulles & l'année de déport ne devroient pas être verfés dans la caille de charité de chaque Province, de laquelle caille les Etats fe feroient rendre compte.

8°. S'il ne fandroit pas diminuer l'étendue de quelques Diocèfes & Paroiffes trop confidérables.

. S'il n'y auroit pas quelques précau-” dons à prendre par rapport à la nomination des Juges, foir Royaux, foit Seigneuriaux. 10. S'il ne feroit pas utile à l'Agriculture

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