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Explication de la Charade, de l'Enigme & dù Logogriphe du Mercure précédent. Le mot de la Charade ea Bienfait ; celui de l'Enigme eft Chemife; celui du Logogriphe et Care, où l'on trouve Ane.

CHARADE

PRENDS garle, ani Lecteur, de choir en mon premier ;

Tout animal quelconque a fur lui mon dernier : Un bon Berger toujours prend foin de mon entier.

(Par M. J. S. C. H. R.)

ENIGM E.

Si le tendre Amour me chérit,
Au Dieu du Vin fi je fais plaire,
C'eft qu'à l'ua je préfente un lit,
Et qu'à l'autre je donne un verre.

(Par M. Demont, Chef d'Efcadron au
Rég, de Normandie-Chaffeurs.)

LOGOGRIPHE

JE fuis, fur quatre pieds, du genre mafculin ; Rien alors de plus doux que le mot & la chose, Rien ani de plus dur alors qu'on me transpose; Avec les mêmes pieds, je fuis an féminin.

(Par M. Doment de St-Brice. )

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TABLEAU des progrès de la Société en
Europe, traduit de l'Anglois de Gilbert
Stuart. Ouvrage contenant des Recher-
ches fur l'origine des Gouvernemens, les
variations des Mours & du Syftême Féodal.
A Paris, chez Maradan, Libr. Hotel de
Château-Vieux, rue St-André-des Arts." -
In-8°.

faut connoître les monumens des antiquités de nos Nations Européemes, ne fir-ce que pour réduire à lear jufte valeur les divers fyftemes qu'ils ont fait naître, & ceux auxquels ils pourront encore donner nailfance dans la fuite; car comme il ne s'agit guère que de conjectures, le champ eft vafte & la matière inépuifable. Les fources antiques de nos Hiftoires modernes font un peu comme les nuages, où l'imagination voit tout ce qu'elle eft difpofée à voir.

Malgré les travaux de tant de Savans qui auroient mieux fait peut-être de fixer une bonne fois les bornes du connu & de l'inconnu, & de tracer entre ces deux objets la ligne de démarcation, que de s'épuifer en tant de vains fyftêmes, l'Auteur croit que les titres primordiaux de nos Hiftoires

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modernes n'ont pas encore été envifages fous toutes leurs diverfes faccs, ni même faifis dans leur véritable point de vue. C'eft donc un nouveau fyftême que nous donne aujourd'hui M. Stuart, & nous lui devons le témoignage qu'il fait l'art de lyftématifer fes idées, de les faire naître les unes des autres, de leur donner de la force par cette liaifon :

Tantùm feries junturaque pollet!

de les préfenter avec l'air du naturel & l'éclat de la vrai femblance:

Tantim de medio fumptis accedit honoris!

L'Ouvrage que nous annonçons eft donc un très-bon Livre dans un genre qui n'a d'ailleurs ni l'agrément de certains Livres réputés frivoles, ni la folidité des Livres véritablement utiles, mais qui a le mérite d'offrir des vûes, de faire penfer, & de montrer l'emploi que l'efprit fait faire de l'érudition.

Cer Ouvrage nous paroît pouvoir être comparé avec cette favante Préface que M. Robertfon a placée à la tête de fon Hiftoire de Charles-Quint, & où quelques crreurs & beaucoup d'incertitudes que les recherches laiffent fubfifter, n'ont pas em-pêché d'admirer qu'un Etranger fût auffi inftruit de nos ufages, & du peu qu'on fait de notre Droit public.

Four M. Stuart, il remonte à des temps où les titres de l'Hiftoire font communs à

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prefque toutes les Nations qui figurent aujourd'hui dans l'Europe; & quant aux ré volutions poftérieures, c'est dans l'Hiftoire d'Angleterre qu'il puife fes exemples. Tacite eft fon premier guide. Le Traité de cet Auteur fur les mœurs des Germains cft, dit-il, le plus beau préfent que l'Anquité ait fair aux Royaumes de l'Europe. On voit par l'énumération que l'Hiftorien Romain fait des divers peuples de la Germanie, qu'il y avoit parmi eux divers degrés de civilation: » Les Chauques, par exem-. ple, formoient une Nation célèbre & perfectionnée, & ils foutenoient leur grandeur par leur probité; ils aimoient la paix ainfi que le repos, & ils méprifoient l'ayarice & l'ambition; ils ne provoquoient pas de guerres, ils ne com mettoient ni pillage ni incurfion; & ce qu'on doit regarder comme une marque certaine de leur puiffance & de leur valeur, ils favoient confervet leur fupériorité, fans avoir recours à l'injuttice & à l'oppreffion. Cependant, quand leur fituation exigeoit qu'ils fiffent la "guerre, il n'héfitoient pas de prendre les armes & de lever des troupes....... Les Fennes étoient au contraire le peuple le plus groffier; ils n'avoient ni armes, »ni chevaux, ni religion «.......

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Les autres Tribus des Germains tenoient le milieu entre la civilifation des Chauques, &l'état fauvage des Fennes.

Il n'y avoit chez les Germains qu'one propriété générale, & point de propriété particulière ou perfonnelle; le territoire appartenoit à la Tribu, & nulle portion des terrein n'appartenoit en propre à aucun individu. L'Etat ou la Tribu faifoit la part à chaque citoyen, & changeoit cette part cous les ans. Les textes de Tacite & de Céfar font formels fur ce point.

Agri, pro numero cultorum, ab univerfis per vices occupantur, quos modò inter fe fecundum dignationem partiuntur........ Arva per annos mutant. Tacit. de morib. German. Cap. 26.

Privati ac feparati agri apud eos nihil eft..... Neque longiùs anno remanere ung in loco inco'endi caufâ licet. Cafar, de bello Gallico. Lib. 4. Cap. 1.

Cer ufage enchériffoit beaucoup fur co qu'Horace oblerve à la louange des anciens Romains:

Privatus illis cenfus erat brevis,

Commune magnum.

Et il eft conforme à ce que le même Ho race dit des Scythes qui avoient à peu près les mêmes mœurs, & dont les Romains pou voient confondre certaines peupladesavec des peuplades ou Tribus Germaines du voisinage. Campeftres meliùs Scytha

Quorum plaufira vagas ritè trahunt domos,

Vivunt & rigidi Getæ,

Immetata quibus jugera liberas

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