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MERCURE

Druïdes s'étoient placés dans ce lieu. Les ifles furent toujours choifies dans l'Antiquité, pour etre le fanctuaire des grandes Divinités Nationales. Dans celle-ci étoit peut-être le Temple d'ifis, fur les ruines diquel fut élevée l'égife de NorreDame (la Cathédrale ), quoique Dom Martin (1) & plufieurs autres Hiftoriens aient penfé que ce Temple avoit été fitué à Iffy. Là, fe célébroit, dans le mois de Janvier, fa fète appelée, chez les anciens, Peuples, l'arrivée d'Ifis (2). 3°. Il penfe que le nom de Lutetia, ou, par corrup tion, Luchotetia, vient du grec Lukos, bois facré, mot adopté par les Poëtes Grees & LaLe nom Gaulois de Lutece, Lutetia, ville fituée dans un ifle, ne doit pas le tirer du grec, La gue bien moins ancienne que celle des Čeltes qui ont été les premiers habitans de l'Europe & n'a point de rapport avec le mot Lakos, bois ; il faut en chercher l'étymologie dans la Langue Celtique, qui a été le berceau du grec & du latin. Lo & lu, dans cette Langue, ont fignifi les eaux & les rivières; de là, le nom de la lumière, matière flaide, & les mots latins Luftrare, & Luere. Le mot tec a fignifié dans le même idiome comme en grec Abri, couvert, d'où le tem des Latins. Lutetia fignifie donc mor à mot un lieu défendu par les eaux; pouvoit on mieux défigner une ville bâtie dans une ifle qu'on avoit chofie pour le fanctuaire d'Ifis, & qui ne réfifta aux efforts de L chus, Lieute nant de Céfar, que par l'avantage de fa fitua

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(1) Religion des Caulois.

(2) M. Viallon n'a point parlé d'une ftatue d'Ifis qui étoit placée autrefois dans l'églife Saint Germain-des Prés, à Paris, que M. Briconnet, Evêque de Meaux, fit ôter en 1514. I ne dit point aufli que la ville de Meluns'tant confacrée au culte de cette pécife, changea fon nom Melodunum en celui d'fia.

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tion? Le nom de Luchotetia ne doit point être
regardé comme corrompa, puifqu'il fe trouve
non feulement dans Strabon Asxoroxíz, (Geogr.
Lib. 4) & dans Proléméc Xuxorexia, (Geograph.
Lib. 2), mais même fur des médailles gauloifes
actoremes, publiées par Bouteroue, fur lesquelles
onlit LIVCOT, & fur d'autres Lu COT. Le Lo-
cus Locoticius où, felen an ancien titre, Chil-
debert fonda l'églife de Saint-Vincent, & le
Collis Lencutitius, fur laquelle fut bâtie l'ancienne
Bafilique de Saint-Pierre & de Saint-Paul (aujour
dhai Sainte-Geneviève), ont un rapport de dé-
semination avec le nom de Leucothetia, & il est
étonnant que M. Viallon w'en ait pas parlé.
4. Il dit que les Gaulois alloient facrifier dans
te bois facré à Efus on Ifis. C'eft une erreur
bien grande. Elus & Ifis fent deux Divinités ab-
folument différentes. Efus étoit le Dieu qui pré-
fidoit dans la Théogonie des Gaulois, à la coupe
du gai de chêne; il eft représenté avec une fer-
pette à la main devant un marbre, fur un bas-re-
hef trouvé dans les fondemens de la Cathédrale
de Paris en 1711; on y lit le nom d'Efus. M.
Eccard penfe que
c'eft un Prêtre d'Efus ou Druïde
qui cuve le gui, auquel il donne le nom méme
'Eius. Quelques Auteurs ont penfé que ce Dieu
étoit le Mars Gaulois; mais l'Abbé Banier & Dom
Marin croient avec plus de fondement, qu'Efus
fignifie le Dieu par exellence, le Dieu inconnu.
5. Tout ce que dit M. Viallon des embelliffe-
mens ajoutés à Paris & de fa réédification par
Cefar, qui, felon lui, y fit batir un Palais pour
le Proconful, ne fe trouve point dans les Com-
teur ancien. 6°. On peut ajouter à ce qu'il dit
Empereur, ni dans aucun Au-
des armes de cette ville, qu'elle avoir, du temps de
Tibère, une Magiftrature de Navigateurs de la

mentaires de cet

Seine (1), certainement bien plus ancienne que cet Empereur, & d'ou dérivèrent les beaux droits du premier des Echevins, & fon titre d'Amiral: car M. le Roi & Dom Félibien penfent qu'on doit entendre par le Nautz Parifiaci de Tinf cription antique trouvée en 1711, le Corps des Négocians, & non la Communauté des Matelots de Paris (comme l'a dit M. Viallon ). J'ai dans ma Collection une petite pièce de métal circalaire, qui porte l'empreinte d'un navire, emblême de la ville de Paris; cette pièce intéreffante a été trouvée, en ma préfence, fous le pavé d'un baffin antique en mortier des Romains, déterré dans le jardin du Palais Royal en 1781.

J'ai l'honneur, &c.

BOURIGNON, Membre de pluf. Acad. Nationales & Etrangères, & Rédac. du Journal de Saintonge.

Le prix de l'abonnement pour ce Journal, qui paroît toutes les femaines, eft de 8 liv. par an; le Bureau eft rue de la Souche, à Saintes. Il faut affranchir le port des Lettres & de l'argent.

ANNONCES ET NOTICES.

ABRÉGÉ de l'Histoire Sainte & Ecclifiaftique, à l'ufage des Elèves de l'Ecole Royale Militaire, faifant partie du Cours d'Etude, rédigé & imprimé par ordre du Roi'; 2e. Partie. Abrégé de l'Hif

(1) La Seine dont les eaux coulent avec tant de lenteur & fout tant de détours, qu'on diroit qu'elles ont peine à quitter l'ifle de France, fut bien nommée par les Gau'ois, Seher & Sehan, prononcés par les Latins Sequan, mot qui fignifot lent, pareffeux; les Latins en ont fait fegnis, pateffeux; & les Gaulois, fen, lent.

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me qwire Eccléfiaftique, in-12. Prix, 1 liv. 15 f. rel. TOA Paris, chez Nyon l'aîné, Lib. rue du Jardinet iral: St-André-des-Arts.

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Sainte Bible, traduite en françois, Tome &c. & dernier du Nouveau - Teftament. A Nifines, de l'imprimerie de Pierre Beaume.

Certe entreprife eft enfin terminée; & elle attefte autant le courage que le défintéreflement de Eteur. M. Beaune, connu par d'autres Editions jultement accueillies du Public, annonce qu'il vendra féparément le Nouveau - Teftament aux perlonnes qui ont les anciennes Editions, où il he fe trouve point.

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lienne.

Nous reviendrons fur cet Ouvrage, qui nous a par, comme à fon élégant & judicieux Traducteur, propre à être accueilli dans les circonstances actuelles, de tous ceux qui ont quelque influence fur le fort de la chofe publique.

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Cet Ouvrage, fondé fur des élémens pofitifs, eft le frut de vingt années de travail. Il a été rédigé pour fervir de documens & pour être préfenté aux Etats-Généraux, afin de leur fervir de. bafe, tant pour les améliorations à faire dans les Finances, que pour la fuppreffion des impôts les plus défaftreux, & l'abolition de toutes les Barrières intérieures, vivement follicitée par les EtatsGénéraux de 1614. L'on trouve en tête du 1er. Volume la copie d'une Lettre de l'Auteur à M. Necker. Cet Ouvrage eft divifé en deux Volumes. in-8°. le 1er. de 666 pages & 2 Tableaux. Le fecond, contenant les Pièces juftificatives, eft der 320 pages, & 24 Tableaux, tant izprimés que gravés; plus, une Carte enluminée, indicative des. Barrières locales, des Traites, Gabelles & Tabac

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