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du Muy, qui lui avoit remis les Mémoires fecrets de Mgr. le Dauphin; on fait que ce Prince s'étoit occupé de l'adminiftration des Finances. Ces Mémoires, fortis d'une main auffi refpectable, ont dirigé M. le Comte de Lamerville. Quand on faura qu'un Autographe auffi digne de croyance a attiré des défagrémens à l'Auteur, on en fera un peu étonné: -» Sous l'Adminif "tration qui a fuivi, dit l'Auteur, on a déployé un fyfteme fi oppofé à l'ordre " & à l'économie, qu'on a cru devoir at»tendre l'épuilement des moyens qu'on employoit, & la néceffité qui commande à tout, pour pouvoir mettre au jour ce plan d'adminiftration.

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» Dans l'état actuel des chofes, c'est à » un Ministère éclairé & pénétré du bien public, à difcerner les bonnes opérations, pour les adopter & les appliquer au ré"tabliffement des Finances. Mais c'eft à »cenx qui les ont méditées pendant vingt ans, qu'il appartient de s'en conferver » l'honneur, en les préfentant aux diffé "rens Ordres de l'Etat, pour prononcer "fur leurs principes & fur leurs effers".

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Après avoir expofé les motifs de l'Auteur, il feroir né elfaire de développer fes projets de réforme avec une forte d'éten due; mais les bornes de ce Journ 1 nous forcent de renvoyer à l'Ouvrage même.

M. de Lamerville s'exprime avec précifion, clarté, & avec une certaine fran chife qui fait honneur à fon cœur. Ses

expreffions font généralement modéréos &ies vûes fages & douces.

MÉMOIRES du Comte de Hordt, Gentilhomme Suedois, Lieutenant Général des Armees de Sa Majesté Pruffienne, écrits par lui-même. 2 Vol. in-12. Prix, 3 l. br. Le même in-8°. papier fin, 6 liv. A Paris, chez Briand, Lib. Hôtel de Villiers, rue Pavée-St-André des Arts.

LE Public, trop fouvent trompé fur ces fortes d'Ouvrages, mettroit fans doute, s'il n'étoit prévenu, au nombre des Memoires romanefques, ceux du Cone de Hords: cette m. haнcе paroit d'autant plus légitime, que fous le nom de Mémoires, on lui a plus d'une fois préfenté des fables, que Pefprit de l'Auteur avoit cru, pour ainfi dire, réalifer par l'orgueilleufe confiance où il étoit de tromper les Lecteurs. Mais la vérité perce toujours pour le faire place à travers le menfonge, de forte que les prétendus Mémoires qu'on offre d'abord avec tant d'emphafe & d'oftentation, font claffés au nombre des Romans, & perdent ainfi tout leur intérêt & leur plus grand mérite ceux du Comte de Hordt portent avec eux l'empreinte de la vérité, il y raconte avec toute la fimplicité & la naïveté qui caractérifoit fon ame, les divers évènemens de la vie.

Le Comte de Hordt rapporte des Ance

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dores piquantes & inconnues for les guerres de 1744 & 1757, fur la révolution de Ruffie en 1762; & ces traits font d'autant plus intéreffans, qu'ils jettent le plus grand jour fur une partie de l'Hiftoire de France, de Pruffe, de Ruffie, & de Suède.

la

Les amis de l'humanité verront avec plaifir ce Guerrier philanthrope réparer autant qu'il étoit en lui, les défaftres de guerre, effuyer les pleurs du malheureux Cultivateur, confoler les familles rujnées par le ravage des troupes, les protéger, les foulager, & éviter les horreurs de la dévaftation; ils le verront entrer jeune & prefque enfant dans le fervice, pour s'accoutumer de bonne heure à la fubordination, & fentir plus vivement cette importante vérité, que la naiffance n'eft jamais un titre fuffifant pour fuppléer le mérite. Enfin on le verra parvenir à un grade militaire des plus diftingués, & par conféquent en butte à la jaloufie & à la haine.Ils verront enfin un grand homme & un grand homme vertueux dans une horrible prifon, plongé dans la plus grande misère, privé de toute confolation après avoir luimême nourri les malheureux, confolé les affligés, & après avoir rendu les plus grands fervices à l'Etat & à fes tyrans. Un pareil fpectacle laifferoit le Lecteur dans des fentimens d'indignation, s'il ne voyoit le Comte rentrer dans le fein de fa famille & de les amis.

VARIÉTÉS.

LETTRE au Rédacteur du Mercure.

MONSIEUR,

J'AI lu dans le Journal de Paris, du Dégembre 1788, des Obfervations fur l'ancien Paris, extraites de la vie de Clovis le Grand, par M. Viallon, Chanoine Régulier, & Bibliothécaire de Sainte-Geneviève; je ne puis qu'applau dir aux éloges mérités qu'on y donne à cet Ouvrage, dont j'ai l'honneur de connoître l'Auteur; mais les fentimens d'eime que m'infpire fon mérite littéraire, ne m'ôrent pas le droit de relever quelques légères erreurs qui lui font échappées.

1o. Il affare positivement que l'Empereur Jalien II a fait bầur le Palais des Thermes; cette affertion n'eft appuyée que par la tradition popu laire, & on peut lui oppofer l'autorité d'un Savant Antiquaire, M. le Comte de Caylus, qui penfe que cet édifice eft antérieur à l'arrivée de Julien à Paris, quoiqu'il ait pu être occupé par cet Empereur, pendant fon féjour dans cette ville (1) J'ai cru y remarquer le goût d'Architecture du fiècle de Gallien, & beaucoup de rapport avec la conftruction d l'Amphithéatre de Bordeaux, ce qui pourroit faire foupçonner qu'il a été bâri du temps de Poftume, Tyran qui régna fept ans dans les Gules, & qui choifit Paris pour le lieu de fa réfidence. 2°. Il penfe, avec

(1) Antiquités Gauloifes. Tom. 2, plauche 9.

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plafeurs autres Etymologiftes, que les Parifiens & la ville de Paris ont pris le nom de Parifii, parce qu'ils avoient été longtemps fous la doarion des Prêtres da Temple d'Ifis, fitué, à ce que l'on croit communément, à y près Vaugirard-Ce n'eft point par la fcule infpection du nom de Paris, ou par fa décompofition arbitraire, qu'on peut parvenir à découvrir fa vraie origine; il faut y joindre fes rapports avec la tuation de cette ville, avec les armoiries, avec la Divinité Paienne qui en étoit regardée comme la Patronne; tous ces objets étant ordinairement réunis chez les Anciens. Comme elle étoit fituée dans une ifle (1), lieu favorable à la navigation, elle prit pour fymbole un vaiffeau, & pour Décffe tutelaire, fis, Déeffe de la navigation, & cé raiffeau, fut le vailleau méme d'Inis, fymbole de cette Divinité (2) le nom de ce vaiffeau devint également le nom de la ville; il s'appeloit BARIS, & avec la prononciarion forte du nord des Gaules, PARIS, tout comme TOURS, vient de Dour, tout comme on a dit indifféremment Parifate & Barifate on pourroit citer mille exemples de changemens pareils d'intonations fortes & foibles, mifes fans ceffe les unes pour autres. C'est en faveur de cette même Ifis

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:

les

que les

(1) Appelée encore aujourd'hui l'ifle du Palais, ou la Cité. (1) Les Germains adoroient Ifis fous la forme d'un vaifeau: Signum infum Ifids in modum liburnæ fiɔuratum (Tact. de M Germanor.) Les Egyptiens célébroient an mois de Mars, une fête annuelle en l'honneur du vaiffeau d'lis; cette fête paffa chez les Grecs; les Corinthiens lui cenficrèrent un temple fous le nom d'ifis Pélafy enne; le vaifeau facré de Minerve qu'on faifoit paroître aux grandes Panathénées, n'étoit qu'une repréfentation de celui fis: Les Romains célébrèrent auffi cette fête. Perear naque facra, natalem Herculeum v i raris ¡ficæ (Aufonius). Les Anciens faifoient voyager le Soleil dans un vailleau, & cet emblème convenoit très-bien à Ias, four & femme 'Ontis qui étoit le soleil.

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