Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

Les bofquets de Délos ont perdu leur pature.
pit L'Hiver nous a ravi le Laurier d'Apollon (1) ;
Dans les champs des François il tefte fans verdure
Quand du fage Necker il couronsoit le front,

ES

On crut que

des frimas il braveroit l'injure:

Vain elpoir ! il flétrit à côté des Vertus !...

Quel prix, quelle couronne au Guerrier magnanime
Offrira déformais la Gloire qui l'anime !...
Pleurez, Héros; pleurez, Phébus ;
Hélas! votre Arbriffeau n'eft plus!

DANS la lice éclatante où le jeune Poëte,
D'un Luth harmonicux fait retentir les fons,
Vainement il attend le prix de fes chanfons;
n'eft plas de Laurier pour couronner la tête..
Pleurez, Héros; pleurez, Phébus ;
Hélas! votre Arbrificau n'eft plus!

Las palmes de l'honneur, fymboles de la gloire;
D'un louable défir n'enflamment plus nos cœurs:
Apollon a brifé fes pipeaux enchanteurs,

Et Mars même aux combats dédaigne une victoire
Théatre des Vertus, école des Beaux-Arts,
O France, quelle nuit aujourd'hui t'environne!
Ton Idole n'eft plus ; & fous les étendards
T'entends rugir en vain la fanglante Bellone....
Pleurez, Héros; pleurez, Phébus ;
Hélas! votre Arbriffeau n'est plus!

(1) Très-peu de Lauriers ont résté à la rigueur des froide

'il a fait cette année,

MAIS quel beau jour renaît !... Quelle Déité sage
Frappe de fes rayons nos regards éblouis!...
Le règne de Bourbon eft la gloire du Lis:
Sur la tête chérie i étend fon feuillage....

Chantez, Héros ; chantez, Phébus; Le Lis a remplacé le Laurier qui n'est pius. (Par un Abonne. )

Explication de la Charade, de l'Enigme & du Logogriphe du Mercure précédent. LE mot de la Charade eft Cordon; celui de l'Enigme eft Fleur de Lis; celui du Logogriphe eft Forêt, où l'on trouve Fer, Or, Et, For, Fret, Rot, Ré, Fort.

CHARADE.

Louis, pour les sujets, veut toujours mon premier,
Qui n'eft cher à fon cœur que joint à mon dernier,
Pour répandre fur eux fans ceffe mon entier,
(Par M. le Mqs, de la Parterie.)

ÉNIGME.

JE ne fuis pas un être d'importance,

Chacun auffi fe fert de moi;

De très-près j'approche le Roi,

Ainfi que gens de grande conféquence;
L'homme de robe, l'Avocat,
Le Financier, le Magiftrat,
La Prude, ainfi que la Coquette,
Le Valet, comme la Soubrette,

Mc mettent tous au même emploi ;
Et tel qui me méprife

Et fait très-peu de cas de moi,

Ne me quitte pourrant pas plus que fa chemife, Et s'il ne m'avoit pas, feroit très-malheureux, Seroit même, en ce cas, regardé comme un gueux. Je repofe la nuit fut le fein d'Ifabelle, Par-tout j'accompagne fes pas.

Tu vas, pour me trouver,

démonter ta cervelle;

Ne cherche pas fi loin, je fuis entre res bras.

(Par M. l'Ab. Duboy, Etudiant.)

LOGOGRIPH E.

QUOIQU'AYANT quatre pieds, Lecteur, je suis

bipède,

Et de tout temps je fus du genre féminin ;
Retranches-tu mon chef, je fuis un quadrupède,
Et je me trouve alors du sère mafculin.

(Par M. J. S. C. H. R.)

NOUVELLES LITTÉRAIRES.

SERMONS de feu M. DE GÉRY, Chanoine régulier, ancien Abbé de Sainte-Génevieve, & Supérieur Général de fon Ordre en France. 6 Vol. in 12. A Paris, chez Méquignon l'aîné, Libraire, rue des Cordeliers.

Les Hommes de génie éprouvent soyvent dans kur jeuncle une impulfion qui détermine la carrière où ils doivent entrer, & qu'ils font destinés à parcourir avec gloire. M. de Géry, né avec les vrais talens qui conftituent l'Orateur, ne put réfifter au penchant qui le portoit à annoncer la parole de Dieu. Avant d'être élevé au Sacerdoce, il monta plufieurs fois en chaire, & les fruits qu'il obtint de fes premiers travaux préfagcoient la moiffon abondante qu'il devoit recueillir. Bien différent de ces hommes qui, éblouis de leurs premiers fuccès, s'enivrent des applaudiffemens du Public fans faire de nouveaux efforts pour s'en rendre dignes, & en qui la confiance prévient le mérite au lieu d'en être l'effet, M. de Géry fe déroba pendant quelque temps aux louanges & aux acclamations, pour apprendre à les mieux mériter.

S

[ocr errors]
[ocr errors]

Voyant que la Providence l'appeloit au
Miniftere Evangélique, il fe livra à l'étude
la plus férieufe & la plus approfondie de
l'Ecriture Sainte, de Histoire Eccléfiafti-
que, & des Pères. C'étoit dans ces fources
pures & fécondes, peut-être trop négli
gées de nos jours, qu'il puifoit les fubli-
mes vérités dont fes Difcours étincellent.

L'Ecriture Sainte lui étoit fi familière, que
les penfées qu'elle renferme fe préfentoient
en foule à fon efprit dans la compofition;
aufli peut-on regarder les Sermons comme
une expofition de la Doctrine Chrétienne,
revene des preuves les plus folides & les
plus convaincantes.

Avant de compofer un Sermon, M. de Géry méditoit long temps la matière qu'il devoit traiter. Intrépide Défenfeur de la vérité, il préféra toujours la force du raifonnement, la folidité des preuves, aux dehors brillans & affectés de l'éloquence, qui, felon lui, n'étoient propres qu'à dégrader la majefté & affoiblir la force de la parole divine. Le plan de fes Difcours eft admirable par l'ordre, la clarté & la netteté qui règnent; fes divifions découlent naturelement de fon texte; une diction une noble fimplicité toujours foutenue, caractirifent fon ftyle. Les fuicts que traitoit l'Orateur exigeoient-ils plus d'élévation? alors les mouvemens d'une éloquence vive & animée fembloient fe préfenter d'euxmêmes fous fa plume.

pure

&

« ZurückWeiter »