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"La fille du Vilir, la belle Ouardi, va paroître dans mes chants. Elle avoit vu paller ce jeune Seigneur avec une fecrète émotion; déjà la prompte renommée lui » avoit redit fes fuccès... &c. «. L'éclat de cette marche triomphale, éclairée par des lumières innombrables, & fur - tout la beauté du Vainqueur, laiffent une impreffion profonde dans le cœur de Ouardi ; la nuit, elle ne peut trouver le repos ni le fommeil. Une flamme intérieure pénétroit tous fes fens. Cette vierge égarée perdit l'ufage de la raifon. Elle ne put réfifter à la violence de fon mal : elle appela fa Gouvernante; elle pleuroit, » & effuyoit fes larmes avec un tiffu de foie orientale &c., ".

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On ne lit point fans attendriffement le départ de cette jeune infortunée pour l'exil où fon père fe creit obligé de la conduire. Lorfqu'elle alloit partir, fa mère accourur, l'embraffa tendrement, & après avoir mouillé fon vifage de fes larmes

"

lui

» dit: Oma fille qui peut lire dans l'a-
» venir peut-être un jour reviendras-tu
» rendre la joie à nos cœurs. O faute mal-

heureufe qui nous force à ton exil! faut-
il que par ta perte nous achetions l'hon-
»neur de notre famille tu pars; & le
lieu où j'ai élevé ton enfance va devenir
une folitude. Tu faifois ma gloire &
ma confolation. Hélas! mon bonheur
s'enfuit avec toi. La douleur feule me

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refte. Ton abfence va couvrir mes jours

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de ténèbres. Ton appartement défert fer

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vira de retraite aux oifeaux nocturnes.

Je n'y entrerai plus. Hélas! la force m'a

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pref

bandonne. Mes habits font devenus un poids infupportable. Ton départ me fait mourir. La tendre Ouardi, fuffoquée par les larmes & les fanglots, ne put répondre une parole: elle baifoit en gé millant les mains de fa mère; elle la foit contre fon fein. Il fallur l'arracher de fes bras, pour la faire monter dans la litière qu'on lui avoit préparée. Alors elle fentit toute l'horreur de fa deftinée, " & patut comme abîmée dans la doulear. Le Vifir la voyant dans cet état, oublia fon courroux pour ne fe fouvenir que de fa tendrelle. Ma fille, lui dir-il, n'ajoutez pas aux maux que fouffient vos parens. Je fuis femblable à l'ail qui a perdu ce qu'il aime. Son mal s'agrit, & le Médecin lui manque. Mes jours vont fe changer en nuits fombres. Je ferai étranger dans mon propre palais. Mais ne renonçons pas à l'efperance. Eh! qui peut pénétrer les décrets du

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" Très-Haut "?

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Voilà de ces peintures vraies & naturelles qu'on ne trouve que dans les Anciens & dans les Auteurs Orientaux, qui font, comme les Anciens l'étoient, plus près que nous de la Nature. Il nous feroit ailé de mul tiplier ces citations; mais elles perdent à

être détachées du fil de la narration. Nous mvitons nos Lecteurs à les lire dans le Conte même; il en eft peu de ce genre nt la lecture intereffe davantage.

On doit regretter avec l'Editeur, que la mort prématurée de M. Savary l'ait empêché de publier en notre Langue un Recueil complet de tous les Romans Arabes dont il s'étoit procuré les originaux pendant fes voyages. Mais il eft encore plus

regretter qu'il n'ait pu terminer fes Lettres fur la Grèce, Il n'en a paru. qu'un Volume, qui juftifie & augmente ce regret. Diverfes circonftances nous ont empêchés jufqu'ici d'en rendre compte. Mais l'extrait en paroîtra inceffaniment. La mémoire & les Ouvrages d'un jeune Littérateur, auffi diftingué par fes talens, qu'étranger à tout ce qui rend quelquefois les talens méprifables ou dangereux, doivent être chers à tous les véritables Amateurs des Lettres,

(Cet Article eft de M. G.,,.

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LETTRES de Sterne, nouvellement publiées
à Londres, & traduites de l'Anglois,
pour fervir de Supplément au Voyage
Sentimental & aux autres Ouvrages du
meme Auteur. Prix, 1 liv. 16 fous broc,
A Londres; & fe trouve à Paris, cheq
Delray, Libraire, Quai des Auguftins,

N°. 37.

ON a élevé en Angleterre quelques
doutes fur l'authenticité de cet Ouvrage,
mais non fur fon mérite; à cet égard,
a réuni le fuffrage de tous les Journa
te: voici ce qu'en dit l'Auteur da
Monthly review, connu par fon impar
tialité & fa judicieufe critique.

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» On donne ces Lettres au Public, fans qu'une feule ligne indique à qui il doit un préfent fi agréable; point de Dédi cace qui trahiffe le nom de l'Editeur; point de Préface qui donne l'idée d'une découverte faite dans le porte-feuille de quelques amis de Sterne: peut-être ce jah Ouvrage eft-il jeté à l'abandon, pour exercer la fagacité de MM. les Critiques. Qu'il en foit ce qu'il voudra, ces Let tres font en elles-mêmes excellentes & dans le vrai ftyle Shandeen; elles font telles que Sternic auroit pu les écrire,

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telles qu'il ne les auroit certainement pas » défavouées. Pour le Lecteur familier avec

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les bons Ouvrages de cet Auteur, nulle » raifon de douter qu'elles foient originales; cependant elles paroiffent fi fupérieures à celles que Madame Medaille a publiécs, qu'en le attribuant à Steine, » nous fommes forcés de dire qu'il les a foignées d'une manière particulière & » écrites con amore. On obfervera qu'il règne le même goût de ftyle dans toutes "ces Lettres, quoiqu'adreffées à différentes perfonnes. En un mot, fi c'eft une fraude littéraire, nous y gagnons un Ecri» vain de plus, car la paftiche fercit au deffus du tableau original. Nous avons »lu ces Lettres avec le plus grand plaifir, & nous ofons les recommander comme également propres à inftruire & à amuser; » elles font pleines de cet efprit de philanthropie & de bienfaifance qui caracté»rife les Ouvrages de Sterne, fans être gâ »tées par ascuns des défauts que quel"ques Lecteurs leur reprochent ".

رو

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D'accord avec le Journaliste Anglois fur le fond de l'Ouvrage, il ne nous refte qu'à rendre compte de la Traduction; elle est d'un homme qui traduit très-bien, parce qu'il ne traduit pas toujours. Le ftyle en eft vif & faillant, quoique pur en un mot, on voit que c'eft l'Ouvrage d'un Lite térateur qui lui même eft en état d'écrire. Nos Lecteurs pourront en juger par quel

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