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DE FRANCE.

SAMEDI 29 AOUT 1789.

PIECES FUGITIVES

EN VERS ET EN PROSE.

VERS

A M. D*** de St-M***, qui, à l'accafion de mon Epitre à un Philanthrope, me difoit Filleul de l'Abbé de Chaulieu.

Non noftrum eft. VIRG.

Du charmant Prieur d'Oléron

Si je n'ai pas le bénéfice,

Tu me décores de fon nom!

C'eft me faire un plus ricke don:

Pourvu

que

l'humaine malice

Ne me prête point l'art fice

Du Geai, qui voulut (nous dit-on)

Paffer

Four

Toifeau de Junon.

No. 35. 29 Août 1789.

Si doucement l'orgueil fe gliffe,
Qu'à peine eft-il un cœur qui puiffe
Se garantir de ce poison;
Mais je fais me rendre justice.....
Loin de prétendre entrer en lice
Avec ce Prêtre d'Apollon,
(Quoique l'amitié m'applaudiffe)
Dans l'art des Vers encor novice,
Tu me verras en cette efquiffe
Devant lui baifler pavillon.

Oui, long-temps je fis mes délices
De ce Chaulieu, qui, Nourriffon
Des Mufes fes inftitutrices,
Pour célébrer fes Bienfaitrices
Bégaya plus d'une chanfon:
Lui qui, né fous l'Aftre propice
De Tibulle & d'Anacréon,
Fur choifi par la Pythonife
Pour remplacer fur l'Hélicon
La Nymphe qui chanta Phaon,
Et le Peintre heureux de Narciffe.
Epris de fes Vers enchanteurs,

Dès les beaux jours de mon jeune âge,
A ce favori des neuf Sœurs

Je m'empreffai de rendre hommage,
Tantôt à l'ombre d'un bocage,
Tantôt dans le calme des naits,
J'étois heureux avec ce Sage
Qui fe peignoit dans fes Ecrits;
Et quand, pour de nouveaux pays,

J'aimois à changer de rivage,
Il étoit toujours du voyage

Dont il me fauvoit les ennuis....
Vois, d'après ce tableau fidèle,
Digne d'un plus brillant pinceau,
Si je fuis loin de mon modèle!
Je le compare à Philomèle;
Je m'affimile au Tourtereau.
Combien donc je ferois crédule
De m'en tenir à tes accens!
Quelle vanité ridicule,

Si je jugeois mon Opufcule
Digne d'un fi flatteur encens!
L'Aigle altier, en fon vol rapide,
S'élance jufque dans les cieux;
Tandis que, modefte & timide,
Au fond des bois filencieux,
La douce Colombe réfide.
Dans fon cffor audacieux,
Icate, à fon guide rebelle,
Veut de l'Olympe radicux
Atteindre la cime immortelle ;
Mais de ce jeune ambitieux
La chute (leçon bien cruelle)
Fut toujours préfente à mes yeux.
Le Paon qui demandoit aux Dieux
Du Roffignol le doux ramage,
A mon avis fut trop heureux
De ne pas perdre fon plumage.

(Par M. l'Abbé Dourneau. Y

Explication de la Charade, de l'Enigme & du Logogriphe du Mercure précédent. Le mot de la Charade eft Champart; celui

LE

E

de l'Enigme eft Eternuement; celui du Logogriphe eft Lin, où l'on trouve Nil.

JE

CHARADE.

Mon cher Lecteur, de mon dernier
Le Soleil eft le père ;

On voit toujours dans mon premier

Du méchant le contraire:

Moi j'ofe te remercier

De lire cet ouvrage ;

Que le fouhait de mon entier

T'en foit le témoignage.

(Par M. Demont, Chef d'Escadron au Rég. de Normandie-Chasseurs. )

ÉNIG ME.

E fu's certain défaut que l'on reproche aux Belles;

Les Amans fe plaignent de moi,

Je ne fais pourtant pas pourquoi.

Ils difent, ces Meffieurs, que je fais des cruelles:
Il eft vrai que fouvent je fais enrager l'un,
Mais c'eft pour fervir l'autre avec un foin extrême;
Et tel en foupirant feroit fort importun,
Qui me doit le bonheur suprême.

(Par M. Lefevre. Y

LOGOGRIPHE

Le gros animal que je fuis!

Je veux offrir un doute à la raison humaine ;
Et je dis bêtement qu'un de mes pieds démis,
Chacun peut m'avaler fans peine.

(Par un Abonné. )

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