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"Differtation fur les difproportions d'âge » entre deux époux, & qu'on prît la peine de tracer une espèce de code marital qui marquât les facrifices que doit faire le plus jeune, & Findulgence qui convient » au plus âgé. Vous voyez, Monfieur, que "malgré la légèreté dont on m'accule, je "viens d'indiquer une nouvelle branche » de Légiflation, j'attends de votre amour pour le bien public, tous les efforts. né1) ceffaires pour la réafer".

paroitra chaque année un Recueil à peu près tel que celui ci; on n'y fera jamais entrer que des Pièces irréprochables pour qu'on puille les mettre dans les mains des jeunes gens des deux sèxes, ce qui aura l'avantage de contribuer à les former au genre épiftolaire, dont l'habitude et le plus nécefaire dans le cours de la vie.

On prévient dans un Avertiffement mis en tête de l'Ouvrage, que les perfonnes qui défireront inférer des Pièces dans les Recueils fuivans, auront droit à la reconnoiffar.ce de l'Auteur, & pourront les adreffer, francs de port, au Sieur Buiffon, Libraire, rue Haute-feuille.

TABLEAU du Palais-Royal. 2 Volumes in-12. Prix, 3 liv. br., & 3 liv. 10 f. francs de port par la Pofte, avec deux Gravures repréfentant l'ancien & le nou

veau. Palais-Royal. A Paris, chez Ma radan, Libr. rae Saint-André-des-Arts,

L'EXACTITUDE de cet: Ouvrage n'échap pera point à ceux qui l'auront lue Pa lais-Royal y eft figuré, tant par les Planches que par les Difcours, dans une parfaite reflemblance. Si ce Livre parvient en province, à des perfonnes qui n'aient point vu le Palais Royal, elles feront tentées de croire que cet efpace. eft une ville, dans laquelle on trouve l'agréable, l'utile, le luxe, & le mouvement d'une popula tion active, industrieuse, galante, & riche. L'Auteur n'a rien omis, il a tour dir, & tout repréfenté fous la couleur propre; fans prétention, fans morgue, il est toujours en mefure. On trouvera plaifame la compa raifon des Evènemens d'une jeune Fille entretenue, avec les Evènemens d'un jeune & joli Cheval. Nous allons tranfcuire le Chapitre XXIX, qui a pour titre les Lis braires : ce Chapitre eft de la plus grandé vérité.- —» Les Brochures de ci conftance, » dit-il, les Romans nouveaux, les Pam+ phlets venimeux de quelques Auteurs affamés, font les principaux objets qui font le véritable bénéfice des Libraires: » du Palais Royal. Le grand art du Libraire,, » dont la bou i que eft fournie d'Ouvrages » fcandaleux & profcrits, eft de lire dans » les yeux du Libertin, le défir quib a » d'acheter une de ces Brochures. L'homme

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2.

s'approche de la boutique avec timidité, n'olant clairement expliquer ce qu'il dé fire; it parcourt des yeux toutes les Brochures qui fe trouvent en étalage, ren» contre ceux du Libraire; ils fe fixent, & bientôt ils s'entendent "...... Les plus plates méchancetés, les diatribes les plus anglantes, les Ecrits les plus fcandaleux circulent par tour, &c. &c. &c. Tous les Chapitres nous ont paru écrits avec la même vérité, & plufieurs font affez piquans.

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VARIÉTÉ S.

FIN DES PENSÉES DIVERSES.

POUR Tordinaire nous appelons fou celui qui
'a pas nos opinions, & fauvage celui qui n'a

pas nos mœurs.

Les hommies s'occupent plus à foutenir ce qu'ils croient, qu'à examiner Fourquoi ils le

croient.

La vérité n'a qu'un moment brillant en France, selui où elle eft devenue mode,

QUAND une erreur & une mode nous quittent, preique toujours on peut leur dire, au revoir. L'HOMME de génie ne fçauroit réfider avec tous les autres, il les paffe; l'homme à paradoxe n'y wur point réfider, il fe jette à l'écart.

L'ESPRIT de paradoxe eft à l'efprit original ce que laffectation cft à la grace.

LES mêmes effets viennent fouvent de caufes oppofces; un homme de beaucoup d'efprit peut meprifer les conno flances humaines, parce qu'il voit trop où elles finiffent; un fot m prifer auffi, mais parce qu'il ne voit pas feulement où elles commencent.

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les

Un homme d'efprit paffe fa vie entre des fots qui ne peuvent l'entendre, & des gens d'efprit qui ne veulent pas l'écouter.

L'HOMME qui a le plus de force & d'activité dans l'efprit, eft celui-là même qui fent le mieux fa fo bleife: cette force le pouffe fans ceffe contre des barrières où il fe froiffe, fi je puis ainfi dire; une expérience continuelle & pénible l'avertit de ce qu'il ne peut pas ; l'homme ordinaire ne foupçonne pas même des barrières ; & il les nie, parce qu'il n'a jamais eu la force d'aller jufqu'où elics font.

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C'eft aina que de plufieurs oifeaux renfermés dans une grande volière l'aigle gémiroit modeftement de fa prifon, & le ferin pourroit fe croire libre dans un efpace immenfe : ains la modeftie prouve le talent, en même temps qu'elle le fait pardonner.

DE toutes les économies, la plus rare eft celle des paroles; & par une fatalité commune, les pauvres font prodigues & les riches avares; plus d'idées, moins de paroles, & réciproquement.

Un homme qui fe tait peut fe comparer à un cabinet fermé; perfonne n'oferoit gager qu'il n'y a pas là une bibliothèque.

Qux d'idées douces & confolantes éveille une

fore! Voulez-vous med ter; voilà le recueillemit & le filence : êtes vous perfécuté ? une forêt fumble un afile: voulez-vousé viter la cha leur vour trouverez la fraîcheur & l'ombre : avez vous befoin de repos? que de gazons ombragés par des feuillages! avez-vous fo f? une foret donne la frai.heur & promet de l'eau : avez-vous faim? parmi tat d'arbres, n'y auroitil point quelque fruit nourriflant? Enfin voulezvous de la fociété ? re faites point de bruit; taifezvous, & dans un moment mille oifeaux vont vol tiger & gazouiller autour de vous.

c'eft

Un champ couvert de la plus riche moiffon, que vous dit il au contraire ? une vérité bien dure: que tout cela fra le prix de l'argent, parce qu'il en eft le produit: & dufficz-vous mourir de tam, pas un de ces grains-la ne vous concerne; & puis, que faire des grains de blés? it vous faudroit plus de vingt hommes avec leurs mac ines pour faire avec ce grain un aliment agréable & nourrifiant.

LA fenfibilité & l'imagination font deux quaIt's de l'ame qui s'entr'aident merveilleufement & fef rtfient Tune par l'autre.

La fenfibilité cenfi férée dans fa caufe n'eft, à mon avis, que l'habitude de ber toutes ou pref que toutes les idées à quelque idée de peine Gu de plaifir, ma's Fimagination confifte à lier à chaque idée image complette d'un ou plufieurs

objets.

Analifez attentivement les morceaux de Racine, où règne la fenfibilité la plus touchante, & vons trouverez, fi je ne me trompe, que chaque idée entraine doucement avec elle l'idée de peine ou de plaifir; vous fentirez caufée par un écrit touchant, confifte dans cette qae Témotion aimable efpèce d'ondulation de l'ame, qui, pour ainfi dire,

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