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Je me répète quelquefois,

Mais toujours dépourvu de grates,
Et le plus féduifant mino's

Fair par moi d'horribles grimaces.
Je fais goûter quelque plaifir zi
Un rien comme lui me fait naître
Et l'inftant qui me donne l'être,
Tout aufìì-tôt me voit moutir.
Mais il eft temps que je finisse;
Mon récit t'a rendu rêveur.

Courage, allons, mon cher Lecteur

Bon... ty voilà... Dieu te bénie.

(Par M. Beauchene, OF. de M.Y

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JE toffie, ami Lecteur, un léger vêtement

Que l'ufage rend nécellaire:

Mon nom n'a que trois pieds; mais le plus étonnant Lecteur, c'eft qu'en les retournant,

De Plante que j'étois, je devienne Rivière.

(Par M. Pillet, Lyonnois.

NOUVELLES LITTÉRAIRES

LA Jurifprudence du Parlement de Bordeaux, avec un Recueil de Queftions agitées en cette Cour, & les Arrêts qui les ont décidées; par M. SALVIAT, Confeiller au Préfidial de Brive, Secrétaire perpétuel de la Société d'Agriculture de la même Ville, & Membre honoraire de l'Académie d'Arras. Vol. in 4°. A Paris, chez Buiffon, Libraire, Hôtel de Coëtlofquet, rue Haute-feuille, N. 20. Prix, 10-liv. br., 12 liv. rel., & 11 liv. franc de port par ta Poste.

HAQUE Parlement a une Jurifprudence qui lui eft propre fur plufieurs objets. C'eft l'effet de la diverfité d'opinions naturelle à chaque individu, à chaque famille, à chaque Compagnie qui ne fait plus alors qu'un feul individu, quant à la façon de penfer. On aura beau multiplier les Loix & les Ordonnances, il eft impoffible qu'elles prévoient tout, & même les cas prévus feront toujours interprétés d'une manière différente par les Tribunaux. Il feroit donc à fouhaiter

qu'il fe trouvât dans le reffort de tous les Parlemens quelque Jurifconfulte auth zélé &authi éclairé que M. Salviat, pour publier leur Jurifprudence particulière. Ce recueil formeroit un code précieux de Législation Nationale. M. Salviat a imaginé le premiet d'ouvrir une carrière que perfonne avant lui n'avoit découverte, ou au moins n'a voit parcourue. Il fournit un exemple bon à imiter. On a affez de Collections d'Ar rêts; mais des Arrêts prefque toujours ifolés n'établiffent pas une Jurifprudence

fixe.

Si M. Salviat a le mérite de l'invention il a aufli celui de l'exécution. Son Ouvrage eft écrit avec méthode & clarté. Il évitera beaucoup de peine & de travail aux jeunes gens qui fe deftinent au Barreau; il fera d'un grand fecours aux Juges & Avocats les plus inftruits & les plus confommés, & doit occuper un des premiers rangs dans leur bibliothèque. 11 eft d'ailleurs is à la portée de tout le monde, même des perfonnes qui ne s'attachent pas à l'étude des

Loix.

Son utilité n'eft pas refferrée dans les limites du Parlement de Bordeaux. Elle eft univerfelle pour tout le royaume, en ce que l'Auteur commence par expofer les principes généraux fur chaque matière, avant de rapporter les ufages de cette Cour, ce qui facilite par-tout l'inftruction: mais fur tout par le recueil d'Arrêts qui termine

le volume, où on trouve des queftions in téreffantes, difcutées avec beaucoup de fagacité & de jugeinent.

L'Auteur ne fe montre pas feulement Magiftrat favant, mais encore Citoyen vertueux. Il se récrie contre la multiplicité des vices dont notre Législation criminelle eft infectée; contre la permiflion accordée à un Juge de prononcer feul des décrets de prife de corps, & de difpofer feul de la liberté d'un accufé; contre la confifcarion, dont il rapporte en abrégé l'origine. Il fér licite les habitans, du reffort du Parlement de Bordeaux, de n'être pas affujettis à cette barbarie qui punit l'innocent & non le coupable. » Ce n'est pas le malheureux: qu'on a mis à mort, qui fouffre de la perte

de fes biens: ce font les enfans inno»cens". Ses réclamations paroiffent dans un temps favorable, où le Gouvernement eft difpofé à les écouter..

Il fe récrie aufli contre plufieurs défauts de nos Loix Civiles; contre l'abus d'autorité que font fouvent les Officiers de Po lice, en emprifonnant des gens domiciliés, fous le frivole prétexte qu'ils leur ont manqué de refpect," contre cette Loi ridicule

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qu'on appelle ban de vendanges, « & fur-tout contre les Juftices Seigneuriales. H défire qu'elles foient fupprimées, & qu'on prohibe les revendications. Il doit être Batté de voir ces vœux-là exaucés.

Parmi les queftions, nous allons en extraire une qui pourra paroître curieufe à nos Lecteurs. Les Juifs mineurs peuvent-ils femarier en France fans le confentement de leurs parens?

Abraham Robbes, mineur de 6 ou 18 ans, fur fiancé avec Sara Rodrigues Janic. La cérémonie fe fit dans la maifon de ladie Sara, en préfence de fa mère, de fèsfères & fœurs, & de trois témoins étrangers. Mole Rodrigues, fère de la fiancée, fir la fonction de Rabbin, & donna les béné dictions d'ufage parnu les Juifs. Le mariage fur enfuite célébré. Sur la plainte portée à Narion Hébraïque par Moïte Robbes,. père d'Abraham, toutes les Parties, mêmes le Rabbin & les témoins, furent cirés à la Synagogue, & excommaniés; mais l'ex communication fet bientôt levée, & Saras Rodrigues for adife aux bains réfervés“ aux femmes légitimes.

Moile, mécontent di jugement de fa Nation, fe pourvar en Juftice. Abraham Robbes, la veu e Rodrigues & fa fille fou teno ent que les Ordonnances de nos Reis, prohibent les mariages des enfans fans le confentement de leur père, ne regar dient pas les Juifs. La Loi de Moife & leurs ages four la fer le règle qu'on puille gonfuler fur la validité de leurs mariages Les Jufs, par un ordre particulier de la Providence, difperfés dans tous les endroits de l'Umrers, at confervé au milien des

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