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talent qui embrasse une méthode avec puissance, et du talent qui la développe avec les grâces vigoureuses d'un bon style, ne se trouve que chez ces esprits d'élite qui comprennent leur pensée dans tous ses éléments, qui la possèdent dans toute son étendue, qui la suivent dans toutes ses applications, et qui l'épanchent comme ils l'ont reçue, avec ordre et avec clarté. Bien concevoir et bien juger, dit le plus sage des poètes anciens, c'est l'art même de bien écrire. Descartes, Leibniz, Buffon, Laplace, Cuvier, sont les modèles du langage comme les maîtres de la science.

Charles NODIER. (Discours à l'inauguration de la statue de Cuvier, à Montbéliard.)

M.E.Geoffroy Saint-Hilaire avait cette hardiesse qu'ont les gens qui ne sont retenus par rien, du moins par aucun précédent acquis par l'étude approfondie du sujet. Ne voyant que le point de vue ou l'idée qu'il voulait atteindre, ne trouvant aucune objection dans ce qu'il avait pu apprendre des autres, ou bien ne voulant pas les voir, il enjambait pour ainsi dire les difficultés et croyait, dans sa fougue un peu vulgaire, avoir démontré ce qu'il avait imaginé.......

M. Cuvier travaillait rapidement, avec facilité, légèreté et sang-froid, il publiait son travail exécuté tout d'un trait ou même en partie, aussitôt qu'il était rédigé, sans le revoir que sous les rapports de la forme et du style... D'un autre côté, M. G. Cuvier avait tout d'abord une instruction historique et bibliographique qui n'a fait qu'augmenter au fur et à mesure et dans la direction. où il en avait besoin...

M. E. Geoffroy Saint-Hilaire travaillait rapidement

aussi, tout d'un jet, ou extemporanément, mais avec passion, dans une sorte d'effervescence et avec une véritable difficulté, aussi bien pour le fond que pour la forme.

DE BLAINVILLE. (Cuvier et Geoffroy Saint-Hilaire.)

BICHAT (XAVIER)

Thoirette en Bresse, 1771; Paris, 1802. Anatomiste et physiologiste. Elève du chirurgien Dussault auquel il succède à l'HôtelDieu. Meurt trop jeune pour être entré à l'Académie des Sciences. Rue parisienne. Hôpital Bichat. Statues à l'Hôtel-Dieu et à l'Ecole de médecine.

A créé l'histologie, c'est-à-dire l'étude profonde des tissus vivants; il a, par suite, créé aussi la biologie.

Recherches physiologiques sur la vie et sur

Traité des membranes. la mort. - Anatomie générale.

Tous ceux qui, avant lui, ont étudié l'homme physique, se sont bornés à des descriptions générales. Ils ont vu des organes et ils n'ont pas poussé plus loin leurs recherches. Bichat va creuser plus profondément; il va pénétrer dans la constitution intime de ces organes, séparer les divers tissus qui les composent, et montrer comment de leur réunion résultent des actions générales très compliquées. C'est une grande et belle idée que celle d'analyser les instruments de la vie dans les matériaux de leur construction, de les réduire à leurs derniers éléments, jusqu'à ce qu'on puisse dire comme le chimiste, après la décomposition des corps mixtes il n'y a rien au delà. Cette idée mère, enfantée par Bordeu, a été fécondée et singulièrement étendue par Bichat; il l'a saisie avec enthousiasme, et en a tiré l'Anatomie générale, production. immortelle, dont le plan était beau sans doute, mais dont l'exécution était bien plus étonnante. Là se trouvent placés à leur véritable rang tous les phénomènes de l'économie vivante; là, se trouvent jugées

les longues disputes qui agitaient auparavant les écoles; là, se montre, à chaque page, l'œuvre du génie.

Un nombre déterminé de tissus ou systèmes élémentaires compose le corps humain. Chacun d'eux présente des formes diverses suivant sa destination; chacun possède différents degrés de vitalité, et se développe d'une manière particulière. Les uns entrent dans la composition de tous les organes, et établissent des rapports entre les parties les plus éloignées. Les autres, isolés dans la position qu'ils occupent, sont circonscrits dans des limites bien plus étroites; mais, malgré leur isolement, ils participent aux impressions générales et forment les points d'appui essentiels à la conservation du tout et à l'harmonie de l'ensemble. En vain youdrait-on ne voir, dans cette division, que des différences artificielles; ce n'est pas l'art, c'est la nature elle-même qui a établi, dans les éléments organisés, les caractères qui les distinguent. C'est elle qui a donné à chacune une forme, une organisation, des propriétés différentes. Ici, la matière organisée s'allonge en fibres déliées qui s'assemblent en faisceaux; là, elle s'aplatit en membranes. Plus loin, vous voyez des cylindres et des conduits; ailleurs ce sont des fils presque imperceptibles. Certains organes vous présenteront une matière dure et compacte; d'autres, une substance molle et pulpeuse. Vous verrez des fibres dans les muscles, des lames dans les membranes, des granulations dans les glandes. Chaque élément anatomique isolé diffère essentiellement de ceux qui ne sont pas destinés aux mêmes usages; et ce n'est là cependant qu'une différence accessoire; elle ne tient qu'à la superficie des objets. Que serait-ce si nous pouvions descendre jusqu'à

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