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son bon cœur. Un jour, pour consoler un préparateur qu'il venait de malmener rudement, il s'écria devant l'auditoire « Fourcroy m'en a fait bien d'autres ! Cela donne de la promptitude dans l'esprit.

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Berzélius vint exprès de Stockholm pour le voir et après l'avoir entretenu quelques instants, se dirigea vers le Collège de France, où Thénard s'était lui-même rendu pour faire sa leçon. Au bout de quelque temps, Thénard reconnaît dans l'auditoire son visiteur du matin; il se trouble, balbutie, puis s'écrie: « Messieurs, vous allez comprendre mon trouble, M. Berzélius est là. » Les applaudissements éclatèrent, et Berzélius fut obligé de venir siéger près du professeur.

Pendant une de ses leçons à l'École Polytechnique, il but, par mégarde, une gorgée d'une solution de su- blimé corrosif. « Messieurs, dit-il, je viens de m'empoisonner, qu'on m'aille chercher des œufs. » Les élèves volèrent de tous côtés pour en rapporter; l'un d'eux, courant jusqu'à la Faculté de Médecine, et pénétrant dans l'amphithéâtre de Dupuytren : « Thénard, dit-il, vient de s'empoisonner à l'École Polytechnique. Dupuytren dit simplement : « Vous entendez! » et il sauta dans un cabriolet. La rentrée de Thénard fut saluée quelque temps après, par les témoignages du plus vif et du plus cordial enthousiasme.

M. MARIE. (Histoire des sciences

mathématiques et physiques.)

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SAV. MOD.

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DAVY (HUMPHRY)

Penzance (Cornouailles), 1778; Genève, 1829.

Chimiste anglais. Étudie à Bristol. Professe à Londres, préside la Société royale. A pour disciple Faraday.

Protoxyde d'azote. Acides sans oxygène. Isolement par la pile du potassium et du sodium. Lampe de sûreté des mineurs. Doublage des vaisseaux. Simplicité du chlore et de l'iode.

Philosophie chimique (traduction Van Mons). Chimie agricole (traduction Bulos, puis Vergnaud). Lampe de sûreté. Derniers jours d'un philosophe (traduction Flamarion).- Discours et mémoires. OEuvres complètes (en anglais), 1839-41, 10 vol. in-8°.

C'est dans l'Institution pneumatique que M. Davy découvrit, en 1799, les propriétés du gaz oxyde nitreux, ou, comme on l'appelle aujourd'hui, du protoxyde d'azote, et les effets extraordinaires qu'il exerce sur certaines organisations. Bien des personnes, quand elles le respirent, n'en éprouvent que du malaise et un commencement d'asphyxie; d'autres sont même asphyxiées véritablement; mais il en est chez lesquelles il produit une ivresse d'un genre tout particulier, qui leur donne, disent-elles, un bien-être supérieur à tous les plaisirs connus, et tel qu'elles se laisseraient mourir dans cet état, sans faire le moindre effort pour en sortir, s'il ne cessait de lui-même au bout de quelque temps.

... le nom du jeune chimiste de Penzance fut en peu de temps populaire dans les trois royaumes.

Ajoutons cependant, pour être juste, que le courage qu'il avait montré n'avait pas été moins remarqué que la singularité de sa découverte. Il donne lui-même de son état une description effrayante. La perte du mou

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vement volontaire ne diminua d'abord rien de ses sensations; il voyait, il entendait tout autour de lui; mais à mesure que cette espèce d'asphyxie augmentait, le monde extérieur l'abandonnait; une foule d'images nouvelles s'emparaient de lui; il lui semblait qu'il faisait des découvertes, qu'il s'élevait à des théories sublimes.

Depuis longtemps on avait été frappé de l'analogie des alcalis fixes avec les terres alcalines, et de ces dernières avec les oxydes métalliques, et Lavoisier avait même, dès 1789, énoncé la propriété que ces terres n'étaient que des oxydes irréductibles par les moyens ordinaires. Quant aux alcalis fixes proprement dits, si l'on faisait quelques conjectures sur leur composition, c'était plutôt par quelques combinaisons de l'Azote, qu'on les supposait formés; et l'analogie avec l'ammoniaque était ce qui avait conduit à cette idée; mais dans les Sciences, les plus heureuses conjectures ne sont rien, si l'expérience ne les confirme.

M. Davy, en possession d'un moyen de décomposition aussi puissant que la pile, ne désespéra pas de résoudre le grand problème. Après l'avoir tenté sans succès sur des solutions aqueuses, il prit de la potasse humectée, seulement assez pour servir de conducteur, et l'ayant placée dans le cercle d'une forte batterie, pendant que du côté positif elle donnait une effervescence, il vit apparaître, du côté négatif, de petits globules semblables au mercure par la couleur et par l'éclat, mais tellement combustibles, qu'ils se couvraient, presque en se formant, d'une croûte blanche qui était de la potasse, et que, jetés dans l'eau, ils surnageaient et y brûlaient

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