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jourd'hui par des méthodes & des moyens qui femblent n'être deftinés qu'à multiplier les difficultés & les peines.

Ce Dictionnaire ne feroit pas un ouvrage auffi étendu qu'il le paroît d'abord on n'y feroit pas entrer tous les mots fans excep tion, mais feulement les principaux, ceux qui une fois connus donneroient fans peine l'intelligence des autres, lefquels pourroient dès-là être fupplées par les lecteurs dans l'ordre généalogique des tableaux. Et pour leur faciliter ce fupplément, on pourroit y joindre un précis des grammaires particulieres qui fourniroit des lumieres fuffifantes fur tous les mots fubordonnés, dont la fignification fpécifique eft toujours déterminée par des rapports conftans avec leur forme; ce qui difpenferoit dès-là même d'inférer dans le vocabulaire ne foule prodigieufe de mots dont les dictionnaires font pour la plûpart fi inutilement furchargés.

Avec ce fecours, on donneroit la plus grande facilité à l'exercice de la mémoire pour apprendre les mots; on ménageroit les forces de l'intelligence pour les employer à l'étude des chofes même; par-là on pourroit encore mettre les jeunes gens à portée d'embraffer dans un même plan d'étude tou

tes les langues à la fois ; & il eft plus que vraisemblable que la connoiffance qu'ils en acquéroient par cette méthode, feroit tout autrement claire, folide, intéressante, que celle qu'ils peuvent en obtenir à force de temps & de peine, par nos méthodes ordinaires auffi longues que faftidieuses.

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CHAPITRE VII.

Troisieme moyen: étude de l'Anthropologie ou fcience générale de l'homme. Premiere partie, Anthropologie proprement dite ou Science de l'homme confidéré comme appartenant à une espece glorieufement diftinguée de toutes les autres.

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E troifieme moyen de fuppléer aux défauts des fciences & à leur infuffifance pour l'instruction, feroit de placer à la tête de celles qui ont pour objet les êtres non fenfibles, cette fcience que nous avons appellée Anthropologie ou fcience générale de l'homme, Il est temps d'en donner un plan plus détaillé; ce fera le vrai moyen d'en faire fentir l'importance, & de juftifier ce que nous en avons déja dit au Chapitre IV.

Dans cette fcience l'homme feroit d'abord confidéré en lui-même dans fa conftitution effentielle, dans tous les traits qui le rapprochent & dans tous ceux qui le diftinguent des autres efpeces; tel feroit le premier objet de l'Anthropologie, & la partie

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qui lui feroit destinée, nous l'appellons Anthropologie proprement dite.

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Dans cette partie, on confidéreroit d'abord l'homme comme être végétal & animal, & on parleroit 1°. de fa vie végétale, c'est-àdire, des parties folides & fluides dont le corps humain eft compofé dans fa totalité, des parties internes d'où dépend directement le mouvement vital, de celles qui font effentielles à fa confervation par leur influence fur la métamorphofe merveilleufe des alimens en fa propre fubftance, enfin des rapports de conformité de l'homme avec la plante, en même temps que des prérogatives qui relevent à cet égard fon efpece fur toutes les autres.

On traiteroit 2°. de la vie animale de l'homme, caractérisée par la fenfibilité & l'activité qui réfident dans une ame dont le corps n'eft que l'organe & l'inftrument; ici on parleroit de fes divers organes fenfibles & de fes prérogatives à cet égard fur les autres efpeces, entant qu'il peut feul en étendre la portée & perfectionner l'ufage; on expofe'roit enfuite les caracteres de conformité de l'homme avec les autres efpeces animales & les loix communes du regne animal, & après avoir indiqué les défavantages de l'ef

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pece humaine à certains égards, on reléveroit fa grande fupériorité à d'autres égards; on montreroit même que la foiblefse naturelle que l'homme apporte au monde en naissant, & la dépendance où il fe trouve par rapport à fes femblables, font pour lui un très-grand avantage, puifqu'elles font les premieres causes de fon inclination pour la vie Sociable en famille & en communauté.

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De-là on pafferoit 3°. à l'examen de l'homme confidéré comme intelligent ou de fa vie d'intelligence, entant qu'elle le diftingue des autres efpeces & l'éleve glorieufement fur elles, & on expoferoit en peu de mots les faits les plus généraux qui ont rapport à l'ame humaine & à fes principales facultés : mais on fe borneroit aux feules inftructions de l'obfervation fimple & commune qui peu vent fuffire pour relever avec éclat la dignité & la fupériorité de l'homme.

Cela conduiroit naturellement 4°. à confidérer l'homme fous le point de vue d'étre mixte compofé d'un corps matériel & d'une ame immatérielle, unie au premier d'une maniere auffi admirable qu'incompréhensible', & ici on rappelleroit les phénomenes les plus frappans qui réfultent de cette union. Par une fuite naturelle encore, on feroit

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